| Attachement |

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"Fidélité vivante à des morts, fidélité morte à des vivants"
Gilbert Cesbron

          Allongée sur le pont je regardais le ciel grisonnant. De larges branches d'arbres défilaient dénudés par l'hiver. De temps en temps une feuille se laissait tomber pour atterrir sur le bateau. L'eau trouble faisait de légères ondées lorsque nous passions et l'on pouvait entendre les clapotis de l'eau se jetant contre la proue. Des deux côtés de la rive se trouvant une incroyable végétation, celle-ci était bercée par le chant festif des oiseaux. Ici à là il arrivait que nous passions dans une autre ville mais jamais nous ne nous sommes arrêter. La nourriture et l'eau commençait à manquer à bord malgré les réserves accumuler depuis la maison. Nous envisagions d'accoster quand le bateau s'arrêta, le cour d'eau n'était plus assez profond pour nous permette de continuer. Plus de choix possible. On descendit sur la berge abandonnant notre bateau pour nos pieds. Malheureusement les pieds sont un moyen beaucoup moins efficace pour avancer vite sans se fatiguer.

& * & * & * &

         On avait rejoins depuis le matin une grand route qui ne menait à une ville beaucoup plus grande que la dernière. Mais les grandes villes sont trop dangereuses pour être traverser, il nous fallait la contourner. Moi et George fermions la marche tendis que le père et les filles tenaient le rythme devant. Je voyais qu'il voulait me parler mais hésitait. Après quelques pas il se lança.

"-Hum.. Prune ? J'aurais voulu savoir.. Si on avait.. Comment dire... Une sorte de plan ?
- Un plan ?
- Oui enfin... Si t'avais une idée de se qu'on fait ?
- Ce que l'on fait ? On survit.
- Oui d'accord mais où on va ?
-...
- Et... Enfin je veux dire... Sur le long terme... Il nous faut un plan pour "survivre".
- Je ne sais pas George.
- Tu... Tu n'a pas de plan ?
- Non. Pas encore.

Aziliz tourna discrètement la tête de loin. Elle me regarda tristement un instant puis s'aperçut que je la regardais. Sans attendre elle décrocha son regard pour fixer la route qui s'étalait devant elle.
George ayant aperçu son geste ne pus s'empêcher des réflexions.

- Vous êtes fâchés ?
- Non.
- T'es sur ? Nan par ce que depuis quelques jours vous avez tendance à vous disputiez... Enfin je crois.
- ...
- Tu sais j'ai un peu l'air con a parler tout seul.
- On est pas fâchées. C'est juste qu'il m'arrive d'oublier qu'elle est encore une enfant au fond. Elle n'a que 14 ans.
- Et ? Cloé n'en à que 13 et je trouve qu'elle gère cela très bien.
- C'est vrai que comparer à toi... T'a quel âge déjà ?
-... 21 ans.
- Ah ah plus vieux mais aussi plus peureux !

Ses yeux s'agrandirent d'un coup, il s'arrêta et me dévisagea.

- Tu... Tu... Tu as ris ?
- T'es sérieux ? Je suis pas un monstre non plus, il m'arrive de rire oui.
- Mon dieu il faut qu'on trouve du champagne pour fêter ça !
- N'importe quoi..."

Mais déjà il était reparti dans le groupe tout sourire. Il raconta alors à qu'elle incroyable événement il venait d'assister avec un soupçon d'ironie. Franck rigola lui aussi et me jeta un regard bref. Bref oui, mais incroyablement chaleureux. Julie esquissa un sourire et Cloé se mît a rire avec George sur un tout autre sujet que je n'entendais pas. Aziliz se retourna un seconde fois mais décida de me regarder dans les yeux. Ses traits n'avait pas changer. Toujours maussade, elle semblait contrariée. Je n'eu pourtant pas l'occasion de la questionner car déjà nous arrivions en ville.

&* & * & * &

          Contourner la ville avait pris plus de temps que nous pensions et il nous avait fallu faire une pause pour la nuit. Nous repartions donc de bon matin malgré le froid qui perçait nos vêtements. Nous n'avions alors jusque là trouver aucune écharpe, bonnet, gants ou même manteaux épais pour nous protéger. Nous marchions toute la journée mais celle-ci se faisait de plus en plus fraîche. Nous commencions à frissonner malgré la marche qui était sensée nous réchauffer. Franck donna sa veste et son gilets à ses filles. Ses traits tirés prouvait qu'il manquait de sommeil. Peut être était-il trop inquiet pour s'endormir. Trop inquiet pour ses filles, trop inquiet pour nous, pour lui. Perdu dans mes pensées une voix vint me perturber.

"- Prune !

Je leva la tête du sol et aperçu au loin sur la route un groupe de mordeurs. Ils dessinaient une large bande sur l'asphalte a l'horizon. Nous devions quitter la route pour nous enfoncer vers la forêt. Je m'y engouffra en dernier après avoir jeter un dernier coup d'œil. D'où pouvaient-ils bien venir en si grand nombre ?

     La forêt était tellement profonde que nous ne pouvions savoir si nous avions dépasser le groupe de mordeurs. Le temps humide avait rendu le sol boueux et il était difficilement praticable. A bout de force marcher dans cette vase était un supplice. Mais alors que nous avancions avec peine un bruit se fit entendre. Tout le monde s'arrêta prêt à courir s'il l'avait fallu. Vers notre droite se trouvait un petite colline de plusieurs mètres de haut. Cloé et Julie en tête de file eurent la surprise de voir un mort rouler le long de la pente avant de s'arrêter à leurs pieds. Franck saisit ses filles pour les fautent reculer à son niveau. Mais l'on se rendit vite compte que le mort était... Mort.

& * & * & * &

"La solitude est un don."

     Ce sont les derniers mots que dirent mon père. Ces mots qui ont eu peu de sens pour moi lors de sa mort. Car effectivement je me suis retrouver seul sans lui mais jamais sa perte n'a été un don. Ronger par ce vide ma seule issu a été de m'engager dans l'armée. J'y suis rester près de 9 ans avant que la solitude ne revienne. Entre temps j'était devenu sergent maître mais même rendu à ce grade je ne pouvais être préparer à ce qui allait arriver. Tout me revient le soir lorsque je ferme les yeux. Les premiers appels reçu pour nous informer d'une maladie mortel. Puis les seconds plus important pour nous prévenir que la maladie grandissait. Comme le malin elle se glissait en chaque hommes. Et vinrent les premiers coups de feu. Le sang qui se répandait autour de nous. Les hommes et femmes allongée sans vie au sol. Les cries, la peur, les larmes. Un enfant dont le père qui lui a été enlever sanglote agenouiller à ses côtés. Et sans que je ne puisse rien faire lui aussi est emmener. Ma main enroulé autour de mon couteau qui s'enfonce dans la chair, les os, les muscles pour protéger mes semblables. Des renforts attendu qui ne sont au final jamais venu. Et toujours ce sang. Celui qui roule à mes pieds. Celui qui teint mes vêtements et mon cœur. Celui de mes amis. Et puis le mien. Au fur et à mesure qu'il coulait je repensais à mon père. Sur toute la base militaire je fus le seul survivant.

    "Père si vous m'entendez sachez que je vais bien. Merci pour tout ce que vous m'avez enseigner. Vous avez eu raison de partir si tôt après tout, j'aurais peut être dû vous rejoindre bien avant cela. Mais je ne sais pourquoi la vie continue de m'animer. Et quand bien même la mort qui rôde autour de moi je reste debout. Regardez. J'aperçois au loin devant moi ces morts qui marche ensemble. Je suis dans leurs dos il ne me verront pas avant longtemps. Père que ferriez vous à ma place ? Après tout il me suffirait d'hurler pour qu'ils viennent me dévorer. Devrais-je faire cela et rentrer avec vous ? Plus personne ne m'attend ici bas. Tiens un mort s'approche de moi. Je ne l'avait pas vu jusqu'à présent. Peut importe. Regarder père comme il est devenu simple pour moi de tuer un homme. Je rend ce geste à tel point familier qu'il en ait écœurant. Mais celui la est fort père. Il se débat. N'ayez crainte je réussirais a le faire quitter sa misère. Mais voilà qu'il tombe à présent. Il chute du haut de la route et s'enfonce dans les bois sombre. Peut être n'est il pas encore partir père. Je ne peux le laisser souffrir plus longtemps. Vous savez père que vous me manquer. Le temps est triste sans vous. Vous qui m'avez élevé seul. Vous qui m'avez appris à marcher, regarder comme je marche vers ces fourrées à présent. Vous qui m'avez appris à saisir, regarder comme je saisis ces branches et les traverse. Vous qui m'avez appris à observer, j'observe à cet instant quelque chose d'inattendu.
Regardez. Des hommes et des femmes. Ils sont vivants. Oui père vivant ! Peut être était-ce pour eux que je vivait moi aussi. Alors tout était là. Voilà pourquoi j'ai combattu. Père si vous pouviez les voir ils sont apeurés, comme moi. Je dois les protéger. Père si cela est votre demande alors j'obéirai. Je vous servirais jusqu'à la mort soyez en sur. Je vous aime père. Reposez en paix. Cependant avant de vous laissez j'aimerais vous dire ceci : La solitude est un don à celui qui est  accompagner. Pas à celui qui voyage seul."

Dead or AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant