Juliette : C'est là ?
Flora : Je n'en sais rien, je suis fatiguée...
Elle détache sa ceinture et s'apprête à s'extirper de la voiture, quand la main de sa mère se pose sur son bras, retenant son geste.
Bloquée dans son élan, Juliette se rassoit sur son siège, interrogeant sa mère du regard.
Flora : Sois prudente.
Pressentant une inquiétude chez sa mère, elle la rassure.
Juliette : C'est mon père. Bon, tu viens ?
Flora : Moi ? Mais non, je ne vais pas me pointer chez lui après tant d'années... Je t'attends ici.
Dans le hall d'entrée, Juliette est sceptique. Elle monte les escaliers quatre à quatre : voir son nom sur la boîte aux lettres lui a redonné espoir.
Face à cette porte qui sépare l'univers de son père de cette cage d'escalier, elle appréhende. À quelles retrouvailles s'attendre ? Elle toque enfin.
Juliette attend trois minutes mais s'impatiente, elle rêve de ce moment depuis si longtemps...Dans la voiture, Alice tente de faire la discussion. Son père a le regard ailleurs. Ce paysage gris qui défile par la fenêtre le rend nostalgique...
Elle doute. Quel comportement adopter ? Doit-elle le brusquer pour qu'il se reprenne en main, ou au contraire, rester douce et compréhensive ? Jacques Nevers daigne jeter un œil à sa fille. Il lit dans son regard beaucoup de tristesse, mais aussi une grande détresse.
Jacques Nevers : Il veut le revoir. Il veut revoir mon petit fils.
Alice se gare enfin. Une fois à l'arrêt, elle dépose sa main sur celle de son père, pour ne pas qu'il culpabilise davantage.
Alice : On y va ?Elle redescend les marches lentement, portant sur son visage une grande déception et beaucoup de tristesse. En voyant le gardien, elle s'en approche, voulant tenter sa chance. Il ne la voit pas arriver, ses pas ne font aucun bruit.
Juliette : Bonjour...
Il sursaute légèrement pour ensuite se tourner vers elle.
Juliette : Vous connaissez Fred Marquand ?
De sa main droite elle essuie la dernière larme qui ruisselle sur sa joue.
Il abandonne sa serpillère pour lui prêter une plus grande attention.
Gardien de l'immeuble : Vous êtes ?
Ne comprenant pas ce que son identité a avoir avec celle de celui qu'elle recherche, elle lui lance un regard surpris. L'homme remarque qu'elle semble triste et imagine que cette charmante jeune femme n'a pas de mauvaises intentions.
Gardien de l'immeuble : Flic, ce n'est pas rien ! Des visiteurs ici, il y en a pas mal, alors il m'a demandé de veiller personnellement à ceux qui voudraient le voir, du coup je me renseigne, mais... Vous ne comptez pas mettre le feu, je me trompe ?
Juliette : Je suis sa fille.
Habitué à dire les choses à ne pas dire, il lui sourit, un peu gêné.
Gardien de l'immeuble : Ah pardon... Attendez, ne bougez pas.
Il s'éclipse dans un endroit qui semble être un bureau-réserve, et ressort avec un petit papier jaune.
Gardien de l'immeuble : Tenez, il m'a donné cette adresse au cas où...
Elle le remercie et s'en retourne, pressée.
Par le pare-brise, Flora la voit revenir après peu de temps. Elle s'inquiète déjà mais perçoit une pointe d'espoir dans le regard de sa fille.
Une fois que Juliette est attachée, elle lui tend le post-it.
Juliette : Essaye celle-là.
Flora, après l'avoir constaté, le colle au pare brise et entre l'adresse dans le GPS. La voiture démarre et toutes deux sont curieuses de savoir où elles se rendent.Fred : Ça te plaît ? C'est bon ?
Paul : Oui...
Fred : Tu as l'air tout triste... Qu'est-ce qui ne va pas mon p'tit Paulo ?
Paul : Papi est triste.
Fred : Ils vont revenir et tu vas lui faire un gros câlin, à ton papi. Ça lui fera plaisir.
La sonnette retentit, Fred s'interrompt.
Fred : Quand on parle du loup !
Paul ne bouge pas, en général, il reconnaît le bruit de la clé dans la porte quand c'est sa maman qui est de retour.
Quand il ouvre, son sourire s'efface. Un sentiment de surprise le fait hésiter. Juliette ressent exactement la même chose, mais trouve le peu de courage qu'il lui reste pour se jeter dans les bras de son père. Une fois qu'il a réalisé, Fred la serre contre lui, les yeux clos et le sourire aux lèvres. Flora observe la scène de sa voiture. Sur la joue de celle qui ne pleure jamais coule une larme qu'elle se dépêche d'essuyer.
Fred : Ma juju... tu vas bien ?!
Juliette : Oui, oui... C'est chez Alice ?
Perdu, il se repose la question dans sa tête.
Fred : Hm, c'est chez Alice.
Elle lui sourit, comprenant qu'ils ont enfin officialisé leur relation.
Paul arrive derrière son parrain. Fred le prend dans ses bras pour qu'il soit à la hauteur de Juliette. Elle n'en revient pas et met ses mains de part et d'autre de ses lèvres, marquant un nouveau sentiment de surprise.
Juliette : Paul !
Elle en profite pour lui faire un bisou et observer à quel point il a grandi.
Le petit, troublé, regarde son parrain, ne sachant comment réagir. Le voyant tout sourire, il comprend que cet instant est précieux et qu'il se doit, lui aussi, d'être heureux.
De loin, cette scène plaît un peu moins à Flora. Cet enfant ne lui dit rien, mais son ex et sa fille semblent bien le connaître... Elle s'interroge à son sujet : est-il le fils que Fred aurait eu avec Alice ? Elle se résigne ; cet enfant est bien trop grand pour être le leur.
Fred : Entre !
Juliette hésite, touchée par les évènements, puis se décide à entrer, face au superbe sourire de son père. La porte se referme sur eux.
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Alice Nevers, juge d'instruction
FanficBienvenue dans la suite de la diffusion de 2015. Aucun spoil, juste une histoire du passé avec quelques détails ajoutés. Bonne lecture ! (Les commentaires ne sont pas interdits par madame le juge 😉) [ Suite 2015 / Terminée ]