Toute fin a une vie

Jeudi.

Elle.

Le réveil sonne. Merde.

"Il est l'heure de se lever, ma chérie !"me chuchota ma mère.

Chut. Je dors encore.

-Ouais ouais, dans 5 minutes.

-Tu vas être en retard.

La porte se referma. Jeudi. Encore deux jours de cours. Je fis un petit effort. Je me leva et me rendit dans la cuisine.

-Il est 7h05. Tu dois te lever plus tôt ! répéta ma mère. Non Alice, ne prends pas tout le Nutella ! Tu m'écoutes quand je parle ?

-Ouais ouais, dis-je, croquant dans ma tartine.

-Alice, zut ! Arrête de mettre pleins de miettes par terre !

-C'est bon, m'man. Je nettoierai. OK ?

Je me mis à ramasser.

-Ah, merci ma chérie.

-Maman ? demandais-je, pensant à mon plan d'attaque.

-Oui ?

-Tu crois que si je ramasse tous les jours je pourrais... Je sais pas...

-N'y penses même pas ! Tu ne verras pas ce garçon. Depuis quand tu as besoin de voir des gens que tu rencontrent sur Internet ? soupira ma mère.

-Mais maman... ! On a sympathisé, j'ai le droit, non ?!

-Non. On en a déjà discuté avec ton père, il est d'accord avec moi. Les rencontres sur Internet, il n'y a rien de crédible. Oublie.

-Mais Maman !!!

-Je t'ai dit non. Dépêches toi, tu es encore en retard.

Je soufflais puis partis en cours. Sur le chemin, je reçus un SMS.

"Alors, ils ont dit quoi ?"

Je répondis, blasée.

"Toujours non."

J'en avais marre. Pourquoi à chaque fois que je demandais quelque chose, mes parents ne prenaient même pas le temps de m'écouter ? Je n'avais jamais eu de vrais ami. Seulement des bouches-trous. Aussi naïfs, les uns que les autres.Il était génial en plus, Alex. Mon confident, il savait tout de moi. Moi je le découvrais chaque jours un peu plus, sans trop rentrer dans les détails. Mon meilleur ami. Ma raison d'aller en cours, parce qu'il me disait que les études c'est ce qu'il y a de plus important. On ne s'était jamais vu. Pourtant on s'aimait. Oui, il n'y avait sûrement pas que de l'amitié. Sûrement d'autres sentiments, quelque part. Mon téléphone vibra.

"Ils vont dire oui quand ?Je veux te voir."

"Aucune idée."

Mon portable vibra de nouveau.

"Fais le en cachette"

"Non. T'es fou ou quoi ? Je ferais pas ça à mes parents !!!"

"Allez. Tu meurs d'envie de me voir. Et moi aussi. On attend quoi ?"

Je réfléchi un moment. Après tout, si je le voyais, je pourrais le présenter à mes parents. Et ils verraient qu'il est génial. C'est une bonne idée.

"Ok. Samedi, 14h30 aux galleries de St-Aubaines."

"Tu sais que je t'aime toi ? A samedi. <3"

J'arrivais devant le portail du collège. J'entrais, heureuse.

Lui.

Elle avait dit oui. J'allais enfin la voir. La toucher. Lui parler. La regarder.

Je voulais tellement voir à quoi elle ressemblait. Elle avait l'air tellement gentille, belle, adorable, craquante. Beaucoup de beaux adjectifs la définissait. Elle avait peut-être les mêmes interêts que moi.