L'amour peut se ramener à une simple insulte.

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     Le soir était enfin arrivé et tout le monde se trouvait dans la salle pour manger, et surtout parler de tout et n'importe quoi. Durant la journée, les membres du bataillon d'exploration avaient eu droit à un exercice d'entraînement, du moins certains. Le même que d'habitude. Couper ce qui servait de nuque à des titans en bois. Et ''à cause de ça'', les jeunes membres dans la salle eurent droit à une dispute entre Eren et Jean... Encore une. Ça paraissait banal à tout le monde maintenant, mais plus rien n'allait pour personne quand des chaises ou des pichets d'eau volaient à travers la pièce...

- Abruti de tête de cheval ! De quel droit, tu prends mes adversaires, enflure !

- Tes adversaires ?! Tu rigoles espèce de fou ! T'avais cas pas passer devant moi et manquer de me faire tomber histoire que je m'écrase au sol connard !

Eren attrapa Jean par le col et leva son poing pour lui en foutre un, mais fut stoppé par Armin.

- Eren !! Arrête ça ! On va nous entendre de dehors !

- Et alors ?! Je veux montrer à cette tête de cheval qu'il a pas à me piquer mes cibles !

Très vite, le ton monta. C'était des hurlements entre les deux adversaires... Certains tentaient de les calmer par la voix, mais rien n'y faisait... Ils se faisaient vite remettre à leur place. Les deux jeunes s'attrapaient par le col et c'est Eren qui lui colla son poing dans la mâchoire en premier. Jean cracha le sang qu'il avait dans la bouche et lui gueula dessus comme un acharné. Finalement, des bruissements se firent, mais ça ne dérangeait pas les deux gamins qui s'entre-tuaient. Les yeux de tous les autres fixèrent soit la porte d'entrée qui s'était ouverte brutalement d'un coup de pied bien prononcé au point de faire éclater le bois, formant un trou, soit les yeux étaient rivés sur la table ou sur les deux abrutis qui ne captaient toujours pas. Finalement, une voix pire qu'énervée s'éleva :

- Oï, putain de gamins, vous avez fini de faire chier votre monde ? Autrement, je vous fais dégager derrière le mur entre les dents des titans, et vous reviendrez, la queue entre les jambes, et en pleur.

Eren se retourna d'une traite vers la porte et lâcha un '' La ferme ! '', sur un ton on ne peut plus puissant. Les sourcils froncés, la rage et la haine dans les yeux, un sourire de rage barrant son visage, les dents serrées, son corps étant prêt à frapper quiconque le dérangeait, une jambe devant l'autre, le buste en avant, les bras le long du corps, les poings brutalement serrés, faisant ressortir ses phalanges sous sa peau, tous ça causé par l'agacement qu'avait provoqué chez lui, son ennemi de tous les jours. Mais, en une fraction de seconde, ses yeux perdirent de leur lueur, changeant avec de la crainte et de la surprise, son corps entier se tendit, ses poings relâchèrent la pression, laissant apparaître des marques rouges, voir du sang, dans les paumes de ses mains. Eren sentit ses muscles se raidir instantanément. Il aurait souhaité mourir à cet instant. Et c'était sûrement ce qui l'attendait. La mort. Il déglutit le plus silencieusement possible et finit par se décider à parler.

- C...Caporal Rivaille ! Ce n'est pas ce que vous croyez ! Ça ne v- !

Un puissant coup de pied vint frapper contre son genou droit, le faisant flancher à terre, accentuant la douleur quand il tomba dessus. Il n'y avait plus aucun bruit dans la salle. Ils regardaient tous leur table, sauf quelques exceptions, qui avaient pitié d'Eren et qui le regardaient se faire défoncer, sans peur des mots. Le Caporal avait les cheveux d'Eren empoignés dans sa main, pour ne pas qu'il tombe à terre. Il voulait le tenir dans cette position plus qu'humiliante, et Ô combien il savait comme le plus jeune se sentait faible. Ça l'amusait. Il lui leva la tête d'un coup, ancrant son regard terrible. C'était plus un regard à ce stade là, c'était des poignards qui s'apprêtaient à jaillir par surprise. Mais c'est plutôt le genou de Rivaille dans son ventre qui le surprit. Plusieurs coups se succédèrent, dans ce dernier, puis dans ses côtes. Rivaille savait pertinemment qu'Eren ne se laisserait pas déborder par les émotions, alors il le tortura pendant trois bonnes minutes, jusqu'à ce qu'un gémissement de douleur et plaintif, sorte de la bouche de sa victime. Il s'arrêta, observant avec un sourire tueur son chef-d'œuvre. De son autre main, il essuya le sang de la bouche d'Eren qui menaçait de longer son menton, puis son cou petit à petit. Il s'essuya la main, retira l'autre de ses cheveux, et le frappa à la mâchoire dans la seconde qui suivit, le laissant s'écraser au sol. Eren ferma les yeux, il toussa quand son corps atterri sur le sol, se tenant le ventre tellement ça le lançait. Le Caporal leva les yeux de son fardeau, et balaya la salle de ses yeux froids et plissés. Il s'arrêta sur Mikasa, qui était retenue par Armin. Elle en avait du cran, cette gamine, pour regarder Rivaille quand il était énervé. Mais ça le faisait plus rire qu'autre chose. Enfin, il tourna la tête et tomba sur Jean. Il était à la limite de rire. Un sourire sadique étira les lèvres du Caporal, qui disparut en un dixième de seconde.

L'amour peut se ramener à une simple insulte.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant