Chapitre 1

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Je n'entendais dorénavant plus le son du train qui passait sur les rails. Au début, je me concentrais dessus pour avoir quelque chose à faire durant le trajet puis après une heure j'ai décroché. Zoé quelle ténacité dans tout ce que tu entreprends ! C'est affligeant !
Maintenant j'étais là à regarder par la fenêtre du train. Je n'avais pas le temps de m'arrêter sur un paysage qu'un autre était déjà sous mon nez. Ce qui était une des choses les plus magiques que j'ai jamais vu. Les yeux sur de l'herbe verte et des champs blonds. Puis un battement de cils et voilà que du marbre emplissaient ma vue avec quelques feuilles oranges et brunes. Je ne m'y connais pas beaucoup en magie mais je jurerais que ça y ressemble follement. Un changement de couleur soudain.

Je soupirais en cherchant quelque chose d'aussi impressionnant quand un passager entra dans notre compartiment. Toutes les têtes se levèrent vers cette personne et même si je n'en mourrais pas d'envie je le fis aussi.

C'était un jeune homme assez grand. Il avait l'air de chercher quelque chose vu la rapidité avec laquelle il bougeait sa tête. Ses yeux bruns fouillaient chaque siège sans trop s'y attarder. J'étais dans les sièges du fond et j'avais très envie qu'il me scrute avec un instant plus soutenu que les autres. Mais quand vint mon tour il n'y eut rien de particulier. Exactement le même regard que tous le monde avait eu. La déception était là. Il n'y avait rien eu.

Une fois qu'il eut fini d'examiner les visages et les sièges il partit voir un autre compartiment ses cheveux bruns s'agitant de tans à autres quand il pressait le pas. Mon regard descendit le long de son corps sans gêne avant que les portes automatiques se ferment derrière lui.

Qu'est ce que j'avais imaginé une seconde moi ? Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas vu de garçon. Zoé tu es désespérante. A être restée devant la télévision trop longtemps regarde comment tu te comporte dès que tu vois un garçon pas mal. En arrivant chez grand mère on va y remédier ! Je n'aurais plus le droit qu'à seulement trois heures de télévision. C'est un bon compromis ? Et plus de films a l'eau de rose sinon tu vas encore baver et fantasmer devant le premier mec que tu vois. Monsieur ma conscience m'aidera dans cette dure épreuve. Enfin... il a intérêt.

Le jeune homme chercheur de chose inconnue n'était pas revenu et nous étions en train d'arriver en gare.
Une fois ma simple valise en main je sortis retrouver Stanley l'homme qui s'occupait de ma grand mère depuis qu'elle commençait à avoir du mal avec ses taches quotidiennes.

Je ne parvenais à distinguer personne dans cette foule si bien que je pris la décision de m'asseoir non loin. Un banc au milieu de cette fourmilière grouillante trônait ici et je m'assis attendant de voir quelque chose.
Et si après passer un moment on ne me trouvait pas ? Stanley pouvait se montrer très maladroit autant pour porter des objets fragiles que pour chercher quelqu'un. Je n'étais pas petite mais étant assise ça allait lui compliquer la tâche à ce pauvre homme. Qu'est ce que j'allais faire ? Rester là? Non c'est impossible. Je n'ai pas d'argent sur moi je n'aurais même pas de quoi me payer une glace ... appeler ma grand mère ? Mais elle n'a pas de téléphone. D'ailleurs celui ci ne servirait à rien vu l'endroit où elle habite. Une maison au centre de la forêt.

Dans un soupir j'entendis quelqu'un crier :

- Reste là ! Tu ne penses vraiment qu'à toi !!

Je me levais pour voir à qui appartenait cette voix rauque et en même temps si séduisante. Qui pouvait se donner en spectacle dans une gare de la sorte ?
Une fois que j'eus trouver l'endroit d'où cela provenait je soupirais une nouvelle fois. Ça ne m'éttone même pas. C'était le garçon qui cherchait quelque chose dans le compartiment.

- Anaïs maintenant tu vas me donner la main ! Imagine on t'enlève ?! Je deviens quoi moi ?! s'écriait-il.

Il tenait une fillette d'environ 10 ans par la main. Elle baissait la tête pour cacher les grosses larmes qui roulaient sur ses joues rouges. Elle avait de jolies cheveux blonds assombris bien ordonnés en une queue de cheval. Elle avait l'air tellement mignonne.

Perfect ZoéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant