♢Dégradation♢

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Je vis. Non. En fait, j'essaie de vivre. De vivre et de supporter le fait que je ne m'aime pas.

Vous connaissez sûrement ce sentiment de peur. Tout le monde le connais. Cette sensation que l'on va faire un truc, un tout petit, et que ça va tout gâcher.

Je la ressens sans arrêt.

Du coup, en plus d'avoir peur, je suis anxieuse, sur le qui vive. Je triture mes doigts, ronge mes ongles, ou alors j'abime mes lèvres avec mes dents, les gerçants à souhait.

Depuis quelques jours, je ne pense même pas à sortir de ma chambre. Je me dis que si je reste là à profiter du son de ma guitare accordé à celui de ma voix, je ne pourrai avoir qu'un bel avenir. Un avenir rempli des mélodies que je découvre quand je m'enferme.

Aujourd'hui est mon jour préféré, il va venir. C'est la seule fois depuis une semaine que je prends la peine de quitter mon lit.
Je vous explique :
Depuis ma fenêtre on peut apercevoir un vieil étang, au centre règne un vieux ponton recouvert d'un toit en verre mousseux. Un jour je me suis assise sur la banquette près de ma fenêtre et j'ai observé. J'étais heureuse. Jusqu'à ce qu'il arrive, avec sa guitare et son carnet vieux d'au moins dix ans. Au début c'était peu dire qu'il m'énervait. Il s'incrustait dans MON quotidien et perturbait MES habitudes.
Puis, je l'ai apprécié, m'accrochant à lui pour me rapprocher de la réalité. Tout allait bien. J'étais bien. Il venait une fois par semaine et ça me suffisait m'apporter un peu de calme.

Mais le jour où il s'est retourné, où il a sourit, tout s'est disloqué.

♢Vivre ma mort♢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant