Chapitre 4

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  Les minutes ne cessent de s'écouler, et je suis toujours en train de fixer le mur blanc terne en face de moi, cherchant un moyen de m'évader d'ici. Je sens sa présence, juste derrière la porte, je sais qu'il attend que je fasse quelque chose mais je fais simplement la même chose que lui. Je n'ai toujours aucune idée de ce qu'il se passe derrière cette porte, je n'en sais rien, tout comme le fait que je ne sais toujours pas pourquoi je suis ici, enfermée comme une moins que rien.

  J'inspecte la pièce de haut en bas. Tout est glauque. Rien ne me semble familier. Rien, excepté une chose. La valise. Je me demande bien comment j'ai pu ne pas la voir auparavant . Je me lève péniblement hors du lit et me dirige vers cette fameuse valise. Mais mon enthousiasme s'évanouit quand je réalise que c'est impossible que se soit la mienne puisqu'elle est censée être restée dans ma chambre d'hôtel, donc ça ne peut qu'être la sienne. Quelle idiote je suis d'avoir laissé mon portable sur le rebord de la fenêtre de l'hôtel le soir où je suis allée au restaurant. J'aurais pu contacter un de mes proches ou même la police pour les prévenir un minimum que je suis séquestrée dans une abominable chambre par un bel inconnu.

  Soudain, un détail me revient en mémoire. Quad je l'ai croisé à l'aéroport, j'ai remarqué qu'elle était anormalement pesante et j'ai même fait allusion aux flingues. Et comme c'est souvent impossible de passer la sécurité et entrer dans l'avion avec des armes, il a dû les dissimuler dans sa valises sous ses vêtements, sous une plaque ou je ne sais quoi.

  Alors cette idée me redonne de l'espoir. Je me jette sur la valise et défais la fermeture délicatement. Je pourrais prendre un des pistolets, attendre que l'homme rentre pour me donner à manger et là je pourrais lui tirer dans la jambe pour le blesser et le déstabiliser, je lui ferais avouer tout et je rentrerais à mon hôtel reprendre mes actions précédentes.
  Mais mon plan machiavélique s'écroule quand je soulève le haut de la valise. Ce sont mes affaires. C'est ma valise. De toute manière, je ne sais pas me servir d'un flingue. Comment a-t-elle pu se retrouver ici ?

C'en est trop. Je fonce en direction de la porte et je frappe de toute mes forces de façon à ce qu'il sache que j'ai à lui parler.

- Hey ! Je sais que tu peux m'entendre alors j'exige des explications ! crié-je tout en frappant comme une dingue sur la pauvre porte.

Aucun bruit ne me parvient de l'extrémité de la porte, alors je continue à frapper, plus fort cette fois. Je vais finir par devenir claustrophobe à force d'être enfermée comme ça. Des pas se font entendre et se rapprochent de la porte. C'est lui, il ne parle pas, il laisse juste échapper un soupir de sa bouche.
Je regrette immédiatement d'avoir tapé comme une malade sur la porte quand il finit par déverrouiller cette dernière et me plaque sa grande main sur ma bouche en me collant brusquement contre le mur d'à côté.

-Ferme-la, bordel ! Je peux t'expliquer une partie de ce pourquoi tu es là, mais bon dieu, ferme-la ! m'ordonne-t-il.

  Il me tire le bras avec une poigne incontrôlable et me dirige vers l'autre côté de la porte. Je sors enfin de la chambre obscure et je découvre où je suis réellement. Un salon convivial -mais un peu vieillot à mon goût- me fait face, un couloir à ma droite et la porte d'entrée à ma gauche. Je toise la pièce rapidement et j'aperçois mon ordinateur placé dur le rebord du canapé.

-Non mais je rêve ! Qu'est-ce que mon ordi fout ici ? demandé-je agressivement.

  Il me regarde d'un air intrigué mais ne cherche pas à répondre. Il reprend sa course et me traine jusqu'à la porte d'entrée. Dehors, la fraîcheur du printemps me rappelle qu'il fait beaucoup plus froid qu'à San Francisco. L'endroit où je me trouve n'est pas vraiment isolé de toute civilisation, je pense que je suis toujours à New York mais plus du côté des quartiers pauvres de la ville, je n'en ai aucune idée en fait.

Danger ZoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant