Chapitre 3: Fuite complexe.

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     Mai avait les paupières lourdes, comme si on avait posé deux poids de dix kilos dessus. Seulement, il lui semblait que personne n'aurait eu aucun intérêt à faire cela, donc elle en conclut que ce n'était qu'une sensation subjective. Une odeur de talc ou de quelque chose qui y ressemblait flottait dans l'air. Elle fronça le nez : une odeur d'hôpital sur la plage ? Car s'y être endormie était la dernière chose dont elle arrivait à se souvenir.

Après ce qui lui sembla durer une éternité, la jeune fille parvint enfin à entrouvrir un lentement œil. Des draps aux murs. Pas commun. Elle avait l'impression d'être sur un bateau. Entre les voiles blanches et sa légère nausée, l'impression était on ne peut plus compréhensible. Elle avait également la tête qui pesait une tonne mais réussit malgré tout à la tourner sur le côté. 

- Ah d'accord. Je SUIS dans un hôpital. Reste à savoir pourquoi. Et comment, si possible, pensa-t-elle, en avisant le moniteur qui mesurait son rythme cardiaque en émettant un bip à intervalle régulier.

Prenant sur elle et essayant de passer outre sa nausée, elle se redressa difficilement et balança ses jambes hors du cocon douillet du drap. Le moniteur s'affola un peu puis se calma.

-La vache, on se les gèle. Ce drap est top qualité s'il a réussi à me protéger de la température  à ce point... OK on ne s'égare pas, où suis-je ? Est-ce que j'aurais pu avoir un accident ?

Il n'y avait pas un bruit. Le "box" était vide de toute autre présence humaine, et le couloir ou quoi que cachent les rideaux ne paraissait pas bien animé non plus. Elle glissa du lit, entreprit de débrancher le moniteur,  et se dirigea vers le drap qui dissimulait ce qu'elle pensais être le couloir mais elle s'arrêta juste avant de s'en saisir. C'était très bizarre cette histoire quand même... 

-On ne va pas passer par le couloir, s'il me veulent du mal, on ne va pas leur faciliter la tâche.

Ayant réfléchi Mai se faufila sous un des draps qui, elle l'espérait, la mènerait près de la sortie. 

- Et hop !... Ah non raté, pas de sortie en vue, songea-t-elle.

Elle avait atterri dans un second box jouxtant le sien. Occupé, le box, et pour cause : un bras pendouillait du lit. 

- Bieeen Mars et Fleur ne sont peut-être pas loin, avec un peu de chance je vais tomber sur leurs chambres à elles. Ce qui serait un peu rassurant quand même.

 Elle poussa légèrement le bras du bout des doigts. Aucune de réaction. Bien. Mais se redressa doucement, les yeux aux aguets d'un geste quelconque du corps étendu. 

Elle fini par se redresser tout à fait lorsque celui-ci ne bougea pas d'un pouce et elle découvrit le visage d'un jeune homme de son âge environ, autour de la vingtaine, en plein sommeil profond au vu de ses yeux très mobiles sous ses paupières. Mai détailla alors ses blessures se demandant quel genre de personnes soignait-on dans cet endroit. Elle blêmit : le malheureux avait le torse couvert de bandages,  il portait un plâtre au bras droit et était sous assistance respiratoire

- Et merle. Quelqu'un a essayé de le découper en deux ou bien ? Dans quoi est-ce que j'ai bien put aller me fourrer ? 

Elle contourna le lit, souhaitant au jeune homme de se rétablir, et passa dans la chambre voisine, toujours en se déplaçant sous le draps de séparation. 

Une jeune fille cette fois. Et elle se trouvait sensiblement dans le même sale état que le jeune homme, avec de multiples griffures peu profondes sur les bras.

Continuant son exploration des boxs, elle découvrit une autre fille, blonde, le corps enrubanné de compresses et de sparadraps dont le visage ne lui disait rien. Suivant. Encore une fille, elle ne voyait que ses cheveux bruns et lisses dépasser du drap. 

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