Chapitre n°1 : Fini la liberté.

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Le canon encore brûlant, tu passais tes longs doigts fins sur les vêtements d'un homme. Le sang coulait à flot et son odeur emplissait la pièce. Tu t'y étais habitué, comme un médecin. Sauf que toi, mon très cher Adriel, tu n'essayais pas de les garder en vie, au contraire. Ton boulot, c'était de les buter et de t'en débarrasser. Une balle en pleine tête ce n'est pas une masse à faire.

Tu travaillais majoritairement pour de grandes organisations mafieuses. Svelte et agile, tu avais la faculté de te faufiler n'importe où. Ton nom résonnait souvent dans les bureaux de ces hommes bourrés d'alcool, de frics et de vices. Tu haïssais ces gens plus que ton travail. Leurs mains si propres te donnaient des nausées. Ils s'en sortiront toujours, ces riches, quoiqu'il arrive. Tu devais gagner ta vie et avec cette crise, ce n'est pas un petit merdeux comme toi qui se fera engager. Tu t'étais cru sacrément malin d'avoir quitté l'école, n'est-ce pas ? Eh bien voilà pourquoi ta mère te prenait la tête.

Un soupire s'échappa de tes lèvres. Le regard durcit et les gestes sûrs, tu trouvais enfin la clé tant recherchée. Le coffre maintenant ouvert, tu ne te gardas pas de tout piller. De toute façon, ça ne lui servirait plus. Il y avait trop de sacs de bouteilles vides. Encore un alcoolique qui se croyait malin d'aller chez les gangs faire son emprunt. Putain. Tu ne pouvais pas les comprendre. Car même si tu es déjà dans la merde jusqu'au cou, tu ne serais jamais assez con pour faire ce genre d'idioties. Au moins, tu avais descendu un déchet de la société.

Non pas que tu soies mieux, simplement que tu osais espérer que tu étais assez finaud pour t'en sortir. En réalité, tu étais plus rusé que le renard lui-même. Emblème qui, d'ailleurs, trônait en grand derrière ta veste en cuire. En parlant de vêtements, tu avais toujours une combinaison de plastique quand tu 'bossais'. Non, tu ne tenais sincèrement pas à ce que les flics viennent pomper ton air. Car même si tu étais doué, l'erreur est humaine et hélas, tu en es un d'humain. Tu devais d'ailleurs sérieusement avoir la gueule d'un serial killer là-dedans. Oui, vous savez, comme le cannibale...

BIP BIP BIP

« Merde. »

Ton téléphone sonnait, un numéro inconnu. Il fallait que tu sortes d'ici, vite. Retirant la couche de survêtement, tu mis tout ce que tu trouvais de précieux dans ton sac, sortant comme une furie de ce misérable appartement. Ta moto t'attendait. Grimpant sur celle-ci, tu la fis démarrer dans un vrombrissement. Comme un fauve qui grifferait la nuit, tu passais dans les ruelles. On devait sûrement te prendre pour un gars réglo qui rentrait de soirée.

Hitman, ou une histoire d'egoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant