Chapitre 20

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SALUT JUSTE UN MOT RAPIDE
RELISEZ LE CHAPITRE 19 VOIRE LE 18 AFIN DE NE PAS ÊTRE PERDU DANS LE FIL DES ÉVÈNEMENTS
Bonne lecture
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Interpol, fin de matinée

Confortablement installée sur les canapés de la salle de détente, le lounge, comme nous aimions l'appeler, je percevais parfaitement le combat silencieux qui se déroulait devant moi. Jake tentait de retenir Brad, ce dernier étant prêt à me demander quelque chose.

Finalement, mon ami prit la parole.
- Écoute Charlie, voilà le truc...
Jake le coupa :
- On va voir jouer Manchester demain soir, tu viens avec nous ?
Brad lui lança un regard noir.
- N'essaie pas d'éviter l'inévitable !

Jake, consterné, rendit les armes.
Brad poursuivit :
- Charlie, concrètement on a un problème. On est sur une affaire de détournement de médicaments à New York, et la fille censée incarner ma soeur est complètement nulle !
- Peut-être qu'elle n'est pas la plus compétente mais vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau, répliqua Jake.
- Charlie est blonde aussi, et elle est super expérimentée !
- En fait, tu veux que je prenne sa place ?
Brad regarda rapidement Jake avant d'acquiesser. Cependant, je me doutais qu'il y avait autre chose.
- Et la mauvaise nouvelle ? demandai-je, suspicieuse.
C'est Jake qui répondit.
- 6 mois.
Je manquai de m'étrangler avec ma boisson.
- Quand même... On revient à peine de mission !
- C'est pour ça que je ne voulais pas te proposer, rétorqua Jake.
- Et toi Brad, ça ne te gêne pas de devoir partir à nouveau, si rapidement ?
- Pas spécialement non, sauf si c'est avec cette bécasse de Lily !
Je levai les yeux au ciel en souriant, et demandai :
- J'ai combien de temps pour décider ?
Gênés, les deux se regardèrent et c'est Jake qui lança le compte à rebours.
- 48 heures.

En sortant de la pièce, j'emportai une copie du dossier afin de l'étudier posément, et Brad me raccompagna.

Me remémorant le papier glissé avec ma robe en fin de soirée, je le questionnai :
- Puisqu'on est là, c'était quoi ce mot, hier soir ?
- Ah, oui ! Je voulais te proposer d'aller à Greenwich Village ce soir, histoire de déconner un peu avec les punks, s'esclaffa-t-il.

Je pouffai, ce lieu était connu pour être le repère des marginaux, mais il y avait néanmoins de la bonne musique dans les bars et une excellente ambiance.

- Et puis, j'adore faire ressortir mon côté rock ! continua-t-il en souriant.
Je m'esclaffai :
- Toi, rock ? Tu as l'air d'un ange tombé du ciel, pitié !
- Parle pour toi !, rétorqua-t-il en faisant semblant d'être vexé. Alors, tu viens ?
- Hmm, d'accord, mais seulement pour ton côté rock, dis-je en lui faisant un clin d'oeil.
Le sourire aux oreilles, il déclara :
- Je passe te prendre à 20 heures ! Déchaîne la rebelle qui est en toi, côté tenue, ajouta-t-il en riant.
- Compte sur moi.

Et c'est sur ce que je le quittai, me mettant désormais en quête d'une sculpture qui habillerait notre intérieur.

Quelques heures plus tard, j'avais épuisé la moitié des galleries d'artistes de Londres et n'avais toujours rien trouvé. Tant pis, je continuerai de chercher plus tard.
"Ouais, dans 6 mois" ricana ma conscience.
Étais-je vraiment prête à partir une nouvelle fois, après à peine deux semaines sur place ? Et Nate ?
Il comprendrait, à mon avis.

Un peu déçue, je rentrai à l'appartement et trouvai Anna en train de cuisiner... Tout du moins, elle essayait.

Dans un élan de sarcasme, je lui lançai :
- Hmm, quelle est cette bonne odeur de... Attends, laisse moi réfléchir, une odeur de brûlé ?
- Très amusant, garde-la pour Nate ! Au moins, moi j'essaie de m'améliorer, riposta-t-elle.
- Bon, si je veux manger avant 20h, il vaudrait mieux que je commande indien, soupirai-je en attrapant le téléphone.
- Tu sors ? Encore en forme après la folle soirée d'hier ?
- Rien ne m'arrête bébé ! Je vais à Greenwich, annonçai-je.
- Je ne savais pas que Nate aimait ce genre d'endroit, déclara-t-elle en déversant le contenu de ses essais culinaires dans la poubelle.
- En fait, c'est Brad qui m'emmène.
Anna écarquilla les yeux, avant de sourire et de prendre son air spécial "je te l'avais dit !", puis déclara :
- Je ne vais rien dire mais tu sais ce que je pense... Et n'oublie pas Nate !
- On va écouter de la bonne musique entre amis, c'est tout ! Ne te fais pas d'idées Anna-Banana, la taquinai-je.

Après avoir commandé notre dîner, j'allai me préparer, gardant à l'esprit qu'il me fallait avoir l'air rebelle comme avait précisé Brad.
J'optai donc pour une tenue intégralement noire, top et jean noirs, tennis à grosses semelles compensées pour l'esprit punk, perfecto en cuir, et une couronne dorée Cartier pour habiller ma crinière blonde. Je maquillai lourdement mes yeux avec du khôl noir, et il me sembla que le résultat était très satisfaisant

Je retournai dans la pièce principale et Anna me fit remarquer : "C'est pas un peu trop noir ?"
Je levai les yeux au ciel et répondis :
- Ce n'est jamais trop noir.

Notre nourriture arriva, et intérieurement je me demandai si je devrais lui parler de la proposition que l'on m'avait faite ce matin.
Finalement je décidai qu'elle était ma meilleure amie et qu'elle avait le droit de savoir, je me lançai donc.

- On m'a proposé un truc à New York ce matin, annonçai-je avec détachement.
- C'est cool ! Tu vas le prendre ?
- Le truc, c'est que c'est 6 mois.
- Attends, 6 mois à New York ! Fonce, ça à l'air génial !
Elle était enthousiaste, et j'en fus étonnée.
- Mais c'est un peu long non ?
- Si tu restes ici, tu vas t'ennuyer et te remettre à déconner, souviens-toi de l'année dernière...rappela-t-elle.

Je ne voulais même pas y penser.
L'année précédente avait été un vrai calvaire, j'étais restée 8 mois à Londres à traîner dans la ville et à expérimenter les avantages que me procurait ma fausse carte d'identité. Autant dire que ça avait bardé quand Interpol l'avait découvert.

- Tu as raison. Et c'est avec Brad.
- Laisse-moi deviner, c'est lui qui a insisté auprès de la hiérarchie, pour qu'ils te proposent ça si tôt...
- Pour sa défense, c'était soit Lily soit moi, rigolai-je.
- Ah oui d'accord ! Bon, si tu veux mon avis, dit-elle avant d'avaler un samousas, tu devrais accepter. On est encore jeunes et si tu commences à trop réfléchir t'es fichue, ma vieille.

Elle n'avait pas tord. Et Nate pourrait bien attendre.

Il était désormais 19h45 et Brad n'allait pas tarder. J'allai finir de me préparer, et, dix minutes plus tard j'entendis un moteur vrombir en bas de l'immeuble, et je reçus un message :
"Clyde est là, où est Bonnie ? "
Je souris, dis au revoir à Anna et descendis rejoindre Brad.

Quelle ne fût pas ma surprise quand je découvris qu'il était venu en moto ! Une énorme Harley noire, qui devait valoir une petite fortune à mon avis.

Brad souleva sa visière, détailla ma tenue, et déclara :
- Très bon choix, tu peux rentrer dans le cercle très privé des amis cools du supercool Brad !
- Ahah, la génialissime Charlie accepte son sort !

Brad me tendit un casque, que j'enfilai, et montai sur la sublime bécane. Je m'accrochai à sa taille et remarquai que nous avions vraiment l'air de Bonnie&Clyde, lui aussi était intégralement vêtu de noir.

Je décidai de le taquiner un peu :
- Un peu passé de mode le bomber noir, j'en attendais plus de toi !
- Tu n'as aucun goût en matière de mode pour les hommes, jolie blonde. Ni pour les hommes d'ailleurs, que fais-tu avec Nate ? ricana-t-il
- J'ai plus de goût que tu ne l'imagines, idiot ! Et j'imagine qu'on est en couple, Nate et moi, enfin ça me parait évident, répondis-je, narquoise.
- Hm hm...
Le reste du trajet se déroula en silence.

Une fois arrivés dans le coeur de Greenwich, Brad voulu m'emmener dans son bar préféré, un excellent groupe y jouait ce soir apparemment.

Nous nous installâmes au comptoir et il commanda deux bières.
Sarcastique, je lui murmurai :
- Oh, tu n'es plus à cheval sur la loi, maintenant ?
- Il me semble qu'une bière ne va pas te tuer, mais si tu te sens coupable de la boire, elle sera pour moi, répondit-il tout aussi ironique.
- Très bien, mais je te rappelle que tu es responsable de moi ce soir.
- Aucun problème, tu rentreras saine et sauve, Bonnie.
- Quel gentleman !
- C'est ce qu'elles me disent toutes.
J'explosai de rire.
- Brad, briseur de coeurs ? Non, je n'y crois pas, rigolai-je.
- Tu serais surprise si tu savais le nombre de filles qui sont tombées sous mon charme au Canada !
- Je veux savoir ! m'exclamai-je, curieuse.
- J'ai arrêté de compter à 15, révéla-t-il, imbu de lui-même.
Je le contemplais, sceptique.
- Je ne vois pas ce qu'elles te trouvaient, plaisantais-je.
- Tu comprendras en grandissant, ma petite, me taquina-t-il.

Nos bières arrivèrent, et nous trinquâmes.
- À ma future coéquipière, je l'espère !déclara-t-il.
- À ton égo démesuré, rétorquai-je.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 13, 2015 ⏰

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