Romy m'avait rejoint dans la cuisine et c'était installée à table. Impressionnée que je sache cuisiner, elle m'avoua qu'elle en revanche savait tout juste casser un œuf.
Je me moquai gentiment d'elle, et débarrassai la table après avoir fini, j'allais commencer à laver la vaisselle.
-Tu sais, j'ai un lave-vaisselle. C'est mille fois plus simple.
Je rigolai, et cette fois, c'était elle qui se moqua de moi. Je sentis mes joues rougir, un peu de honte.
-Tu vas dormir là, je vais te faire un lit dans la chambre en haut.
Elle m'avait sorti cela du tac au tac, et si fraîchement que je n'ai pas osé riposter. Elle venait de me donner un ordre, la douce fille qu'elle est m'a donné un ordre. Mais de quoi avait-elle peur ? Qu'est-ce qui se passait dans ce manoir la nuit ?
-Je peux dormir sur le fauteuil, ne t'ennuie pas.
-Luc, la maison est immense, tu ne vas pas dormir dans le fauteuil s'il y a trois chambres de libres rien qu'aux premiers étage.
Sa voix s'était adoucie, elle redevenait la gentille Romy.
Deux heures plus tard, vers minuit trente, je rangeai mes affaires. Romy peignait. Je passai devant la toile aux couleurs sombres qu'elle avait abandonnées plus tôt dans la soirée. Je m'approchai de la toile qui me tournait dos depuis que Romy s'en occupait.
Romy avait de la peinture vert foncé sur la joue et dans le cou. Un tablier blanc couvert de tâches multicolores lui recouvrait le ventre jusqu'aux genoux.
En regardant la peinture, j'ai compris qu'elle peignait son salon, mais qu'elle m'y avait incrusté une place. La toile était telle que la réalité. Pas finit, mais tellement joli.
Romy était dotée d'un grand talent.
-C'est magnifique.
-Oui, j'avoue, ce n'est pas mal.
Elle voulait répéter la scène, elle voulait être à ma place. Je suis rentré dans son jeu, parce que moi aussi je voulais y jouer.
-Pas mal ? Non, ce n'est pas "pas mal", c'est extraordinaire. Tu as tellement de talent, tu as rendu la pièce encore plus belle qu'elle ne l'est en réalité. Mais, pourquoi je suis dessus ?
Je jouai le rôle à fond, faisant des grands gestes, en abusant même.
-Juste parce que tu es beau quand tu travailles.
Elle me répondit rapidement, presque sans réfléchir, comme si elle connaissait sa réplique. Elle s'approcha de moi. Quelque centimètre nous séparer. Je sentais sa douce odeur pêche mangue.
Elle voulait m'embrasser, moi aussi. Elle allait le faire, mais elle se mit à rire, sans reculer. Elle s'interrompit et me fixa dans les yeux. Ils sont encore plus beaux de près, des tâches dorées dans des nuances de marron. Ces yeux m'impressionnaient.
-Tu joues très mal la comédie.
Elle me l'avait chuchoté si doucement que j'ai failli ne pas l'entendre. Je souris et me mis à rire avec elle. J'ai arrêté de rire quelques secondes plus tard.
-Il faudrait aller faire mon lit, non ?
Elle se pencha sur moi et m'embrassa, rien qu'une seconde, ces lèvres ont à peine eu le temps de frôler les miennes qu'elle se tourna pour poser son pinceau et enlever son tablier. Je n'ai même pas pu sentir le goût de ses lèvres.
Elle se dirigea vers le couloir et se retourna.
-Ben tu ne viens pas ?
Je l'ai rejoint en précisant que je prendrais mes affaires plus tard.
Elle a couru dans les escaliers, je lui ai couru après comme un monstre qui voulait la manger. Ces rires me réconfortaient et donner à la maison un air de parc d'attractions. Je finis par l'attraper dans une pièce sombre, avec des draps blancs sur les meubles. Elle se cachait derrière un fauteuil, ou quelque chose qui y ressemblait. Je l'attrapai par les hanches et la chatouillai. Encore une fois, elle éclata de rire.
Partout où elle passait, elle semait une part de bonheur.
Elle essaya de se débattre, mais je continuai de la chatouiller, jusqu'à qu'elle se tourne et m'embrasse. Pas de la même façon, cette fois, il y avait de l'envie. Elle passa une main dans mes cheveux et posa l'autre sur ma nuque. Je laissai les miennes sur ses hanches. Ses lèvres sentaient la fraise, elles étaient si douces que j'aurais pu rester comme ça une éternité.
J'ai posé mes mains aux creux de ses reins et j'ai recommencé à la chatouiller. Encore une fois, elle éclata de rire.
En bougeant, elle laissait voler l'odeur pêche mangue, et j'aimais ça.
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Le noir n'est pas triste, il est poétique.
AventureLuc, jeune photographe pour une revue, va s'aventurer dans un manoir. Celui ci, habité par Romy, artiste peintre. Les deux vont vivre une histoire passionnante, étrange et même romantique.