Le puit aux souhaits

~ Première partie ~

J'étais assise dans mon coin, observant le va et viens des personnes. On devait être au moins une centaine ici, chacun avec ses souhaits et ses rêves, allant et venant. Je devais être là depuis deux années au moins et je commençais à me lasser de l'endroit, même si la population n'était jamais la même. Parfois c'était tout un groupe d'enfant qui arrivait, une famille, ou encore un couple d'amoureux. Tous différents. Cette fois-ci c'était un étudiant, il s'appelait Erwan, avait 21 ans et son vœu était de devenir un grand astronaute. Il allait sûrement rester longtemps car les souhaits comme le sien ne se réalisaient pas souvent. Comme à chaque arrivée, les plus anciens se chargèrent d'expliquer comment cela ce passait ici, et on lui fit visiter l'endroit. Il était étonné et émerveillé comme tout les nouveaux arrivants, et se demandait combien de temps il allait rester ici, car il avait grande hâte de réaliser son voeu le plus cher.

Erwan resta un an, c'était un travailleur acharné et il avait eu la chance de voir aboutir son projet, devenir un grand astronaute. C'était un garçon gentil et attentionné, mais au fil des mois il était devenu orgueilleux et imbu de lui même. C'est triste de voir de jeunes adultes passer de la naïveté à la prétention. Il partit une fin d'après-midi, en nous disant au revoir d'un ton définitif, nous signalant qu'il ne reviendrai pas. Je n'étais pas fâchée de le voir partir, il gueulait sur les enfants comme sur les adultes et ignorait les personnes âgées qui lui demandaient son aide. Et chaque fois que je le voyais faire je pensais : "Encore un qui se trouve suffisamment intelligent et qui est bien trop sûr de lui-même pour ne plus avoir recours aux vœux".

Après lui ce fut au tour de Camille et de Thomas de s'en aller. Camille était une jeune femme charmante qui était secrétaire dans un grand cabinet d'avocat. Elle vivait seule dans un petit studio sur un grand boulevard, elle avait beaucoup d'amis et savait se faire apprécier même par les plus solitaires. Elle avait fait le voeu de trouver le Grand Amour et elle méritait largement de trouver ce qu'elle cherchait. Quand à Thomas, c'était un artiste dans l'âme mais il avait quand même les pieds sur terre et voulait trouver un travail assez stable pour pouvoir s'établir correctement, il était donc devenu patron d'une galerie d'art. Lui avait souhaité rencontrer une femme dont il ne voudrait pas se séparer. Les deux jeunes gens s'étaient trouvés, apprivoisés et appréciés, au point de vouloir faire leur vie ensemble. Ils étaient donc partis ensemble un beau jour, la tête pleine de projets pour leur nouvelle vie à deux. Ils nous avaient promis qu'ils reviendraient, et cette étincelle dans leurs regards me faisait croire à leur promesse. Ils avaient encore un peu leur âme d'enfant, cette parcelle d'innocence difficile à garder au moment du passage à l'âge adulte. C'était pourtant elle qui leur permettait de croire aux vœux.

Et en effet, ils étaient revenus. Ils avaient même été surpris de ce retrouver ici avec le même voeu. C'était une belle coïncidence, ces deux personnes qui s'aimaient et qui se retrouvaient dans un endroit consacré aux souhaits avec la même chose en tête. Ils voulaient avoir un enfant. Puis un jour Camille et Thomas disparurent, en même temps. C'était le signe que leur voeu s'était accompli, Camille était enceinte. J'étais franchement heureuse pour eux, ils avaient été de très bon amis, et j'espérais les revoir encore une fois.

Une matinée d'automne, un vieux monsieur du nom de Richard mourut avant d'avoir vu son vœu se réaliser. Il avait souhaité que sa femme guérisse de son Alzheimer, qui était à un niveau critique. C'était un très gentil monsieur, qui pensait plus aux autres qu'à lui même. Il nous avait racontés que, plus jeune, il avait été infirmier dans l'armée, et que chaque fois qu'il voyait les blessés que la guerre faisait, il n'avait qu'une seule envie, celle que tout ça s'arrête. Quand il nous racontait cela, je voyais la souffrance qu'il avait enduré et je me disais que Richard était un homme au grand cœur. Il avait souhaité le rétablissement de sa femme alors que lui même était atteint d'une maladie grave, il était d'une extrême bonté, et faisait partie des personnes qui méritent que leur vœu soit exaucé.

Les années passèrent encore et encore, les personnes se succédaient, certaines revenaient. Moi, j'avais maintenant 32 ans. Cela faisait déjà 8 ans que j'étais ici. La plupart des gens avaient réalisé leurs vœux, et pourquoi pas moi ? Parce que au moment de jeter ma pièce dans le puits, j'avais eu l'idée stupide de souhaiter un monde meilleur.

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Salut ! :) Voici ma nouvelle, c'est la première que j'écris alors désolé pour les fautes d'orthographe ou encore les erreurs de frappe ! J'espère vraiment qu'elle vous plaira et surtout n'hésitez pas à laisser un petit message pour me donner votre avis (qu'il soit bon ou mauvais ;) !

Bonne journée

Joyce