Amoureux de la souffrance.

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Roy.

Il lécha la lame du bout de la langue. Deux petites goutes de sang s'échappèrent de la coupure. Le jeune homme renversa la tête en arrière, ferma les paupières, savourant au mieux le goût âpre de sang qui se répandait dans sa bouche. Il redressa la tête après ces quelques secondes de délectation. Essuyant la lame avec le plus de délicatesse que possible entre son pouce et son indexe, il abandonna le résidu rouge sur ses doigts.

Il sourit.

Puis il plongea ses yeux noirs dans ceux de son invité. L'homme était marqué par le temps et la peur. Cet invité, comme aimait l'appeler le plus jeune, était ligoté à une chaise avec pour seul vêtement un caleçon blanc. Sa bouche était bandée avec de l'adhésif et son visage avait déjà été marqué par plusieurs coups. Roy l'observa et se mordit la lèvre inférieure. Toutes sortes d'idées affluaient dans son esprit ; cependant, il n'arrivait pas à se décider. Il ne lâchait pas l'homme des yeux, tout en faisant tourner le bistouri entre ses doigts fins, avec autant d'agilité qu'une majorette et son bâton. Il allait le faire crier comme jamais auparavant. Et il s'en réjouissait déjà tellement que des picotements titillaient son estomac. Que choisirait-il aujourd'hui ?

Il s'approcha de l'homme, progressivement, son sourire s'élargissant à chaque pas. Roy saisit le menton de son prisonnier d'une poigne de fer et l'obligea à lui faire face. Le noir se glissa lentement sur les genoux du ligoté. Ce dernier tenta en vain de se libérer mais ne réussit qu'à faire rire son agresseur. Roy laissa sa lame froide glisser sur la joue en sueur de sa proie. L'étincelle dans les yeux du noir redoubla d'intensité alors que son otage commençait déjà à gémir de désespoir. L'adrénaline se rependait dans le corps du jeune homme. Il adorait les voir supplier.

- Je sais que tu es un vilain garçon, Heath. Un très vilain garçon.

Il augmenta la pression sur sa lame, laissant un filet de sang s'échapper de la joue de l'homme.

- Je vais faire simple. Tu as une chance. Je vais te poser une question et tu vas me répondre. Naturellement, tu ne vas pas essayer de me mentir. Si la réponse ne me plait pas Heath, tu sais ce que je vais te faire ?

Il lécha le sang présent sur la lame et offrit son plus beau sourire à l'homme.

- Tu ne pourrais même pas te l'imaginer... Alors on est d'accord ? Tu vas me le dire ?

Le ligoté hocha de la tête. Il abandonna l'idée de retenir ses larmes et céda aux sanglots.

Roy passa agilement le bistouri sur l'adhésif, permettant ainsi à sa proie de répondre.

- Où as-tu mît l'argent ?

- Sur... Sur le chantier, bégaya l'homme. Entre la neuvième et la dixième, caché derrière le stock de poutre.

Roy rit.

- T'es pas du genre très malin, toi. T'aurais au moins pu trouver une raison pour moi de te garder en vie plus longtemps non ? Genre je vais vous y emmener ou un truc du genre. T'as jamais regardé de film ou quoi ? Explique-moi pourquoi je ne devrais pas te tuer, là, sur le champ.

Les yeux de l'homme s'agrandir. La terreur déforma ses traits.

- Mais... Mais vous aviez dit... Implora-t-il.

Le noir rit à nouveau.

- J'ai dit que si tu ne me le disais pas je te ferai mal, mais à quel instant t'ai-je promis la vie ?

Roy n'hésita pas avant de bâillonner à nouveau son otage alors qu'il commença à crier.

Une étincelle traversa le regard sombre du jeune homme.

- Il est temps pour moi de m'amuser un peu.

Un sourire malsain se dessina sur son visage. Sa partie préférée pouvait débuter.

Il rapprocha la petite table d'eux. Il laissa son prisonnier l'observer. Des aiguilles en verre de toutes tailles, des couteaux, un marteau, une hache, une scie. Roy adorait ses joujoux. Il passa délicatement ses doigts fins sur ses objets, réfléchissant avec quoi il allait commencer. Il a toujours eut une préférence pour le bistouri mais le dernier y avait déjà eut droit, alors il décida de changer. Il opta cette fois pour une aiguille en verre, toute fine. Elle ne laisse presque aucune trace mais la douleur qu'elle provoque est insoutenable.

Roy la saisit du bout des doigts. Il attrapa la main de son otage et enfonça lentement l'objet entre l'ongle et la peau de son majeur. Doucement il pénétra sous l'ongle, mais il ne s'arrêta pas là, il continua jusqu'à ce que l'aiguille aies remonté le doigt dans toute sa longueur.

L'homme hurla de douleur et Roy ferma les yeux pour savourer cette délicieuse mélodie. Des papillons se libérèrent dans son estomac. Il se mordit la lèvre jusqu'au sang. Il aimait ça. Il était amoureux de la souffrance.

Roy réitéra l'action pour chacun des doigts. Puis il descendit des genoux du torturé et s'assit en tailleur devant lui, scrutant les goûtes de sang qui coulaient le long des aiguilles pour finalement s'écraser au sol. Et il resta assis comme ça pendant des heures. Regardant l'homme se vider lentement de son sang. Il n'eut bientôt plus de force pour crier, les gémissements se firent de plus en plus calme jusqu'à devenir inaudible. Roy le regardait devenir blafard. Ce spectacle le fascinait. Il aurait pu le faire souffrir bien plus encore mais sur une personne aussi faible serait vite tombée dans les pommes ou même morte. Il n'aimait pas les voir mourir trop vite. Ça lui gâchait toute sa joie. Il aimait que ça dure. Comme ici, des heures entières. Il le regarda réaliser que la vie quittait peu à peu son corps. Et il savoura sa peur, son désespoir, ses dernières prières, voir ses derniers espoirs s'envoler.

Un spectacle somptueux à ses yeux.


°° Mes chapitres ne sont pas très longs, mais ils ne sont pour l'instant qu'une "mise en bouche", certains chapitres seront plus longs et au courant de l'histoire ces courts passages seront continués, d'où leur longueur.

J'indique à chaque chapitre le personnage suivit pour plus de clarté.


Merci de lire, j'espère vraiment que ça vous plaira !

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, même si c'est négatif ! °°

♥♥




You stole my sanity. [ bxb ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant