Nouvelle #1

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Le ciel est dégagé. Le vent souffle fort en cette fin de journée. Le soleil est en train de se coucher. Du haut de son rocher, Kelyon fixe la descente du soleil. Le ciel change peu à peu de couleur. D'abord oranger, il devient rapidement rouge. Là, Kelyon voudrait que le temps s'arrête. C'est pour lui le meilleur instant de la journée. La journée ne s'est pas encore fini tandis que la nuit n'a pas commencée. Coincé entre ces deux étapes, il voudrait rester bloqué. Pour pouvoir en profiter un maximum. A ce moment de la journée plus rien ne compte. La journée est finie, pas la peine d'y repenser, la nuit, à la fois paisible et agitée, va commencer. Kelyon pense, réfléchit. A tout allure son esprit profite de cet instant de bonheur éphémère. Son corps lui ne bouge pas. Totalement immobile tandis que son âme voyage dans les recoins de son esprit et de son cœur. Intense. Fragile. Il souhaiterai cet instant infini...

Mais il se termine. Le soleil est maintenant couché. La nuit tombe peu à peu tandis que la lune reprend ses droits. Doucement il se lève, secoue sa tête et s'en va. Il reviendrait demain, comme il le fait depuis toujours.

                                                                  *

Le coucher du soleil est l'instant magique d'une journée. Il est unique tout les jours et est pourtant toujours le même. Il dépend totalement de la personne qui le perçoit. Il est prisonnier d'un cycle qui ne peut être modifié, mais il est pourtant si libre. Le coucher de soleil vit tout les jours. Que tu le regardes ou non il poursuivra toujours le même chemin. En cela il est prisonnier. Mais il procure quelque chose d'unique chez chaque individu le regardant. Jamais en le regardant tu penseras à la même chose. Jamais en le regardant tu ne sentiras la même chose. Il est là libre.

L'Homme est-il si différent?

                                                                   *

Kelyon arrive chez lui. C'est un jeune adulte d'une vingtaines d'années à peine. Cheveux bruns, les yeux marrons, les traits fin. Il est grand et son visage totalement indéchiffrable. Par son visage, aucunes émotions n'est jamais passées. Personne ne sait ce qu'il pense. Personne ne sait qui il est. Personne ne le connaît. Mais tout le monde le voit. Son attitude est banale. Mais tout le monde le remarque. Sa vie est ordinaire tandis que certains mènent une vie de passion. Lui il vit simplement. Il ne profite pas de ces journées. Il les laisse simplement passées, attendant le coucher de soleil, attendant sa liberté. C'est uniquement à ce moment qu'il vit. Un moment de joie pur et profond. Beaucoup pourrait dire qu'il est amoureux. Mais comment? On ne peut tomber amoureux d'un coucher de soleil, non?

Un jour bouscula toute sa vie. Un jour, il la trouva. Il croisa cette fille. Mince. Souriante. Belle. Les cheveux blonds, les yeux partagés entre le vert et le bleu. Leurs regards se croisent. Ils s'immobilisent. Elle lui sourit timidement. Sans même s'en rendre compte, il lui sourit aussi. Elle fit un pas en avant, Kelyon en fit de même. Intimidé, il baissa la tête. Heureuse, elle pencha sa tête sur le côté et lança un regard attendrit à Kelyon. Elle fit de nouveau un pas en avant. Elle mit la main dans ça poche et en ressorti son téléphone. Elle avança jusqu'à se retrouver face à lui. Il avait relevé la tête. Quand il remarqua le téléphone dans la main de la jeune femme, il sorti le sien.

   - Enchanté moi c'est Ilyanne.

Sa voix était douce. Elle calma les battement de cœur du jeune homme pour lui permettre de répondre.

   - Kelyon. Ravi de te rencontrer.

Un sourire plus vrai que jamais. Un sourire sincère et fort était maintenant visible sur leur deux visages. Ils rigolèrent. Peu de temps après, ils échangèrent leur numéro.

Kelyon venait de trouver ce qu'il cherchait. Il venait de trouver sa liberté, celle qui illuminerait de sa douce couleur ses jours et ses nuits, ses rêves et ses cauchemars...

                                                                        *

L'homme est comme un coucher de soleil. A la fois libre et prisonnier. Mais l'Homme dans son environnement ne perçoit que le côté prisonnier. Il se dit prisonnier, mais ne cherche pas sa liberté. Quand il la trouve, il la fuit. Pourquoi? L'amour fait-il si peur que ça?

Nouvelles d'un coucher de soleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant