I-Le Réveil

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Les Ténèbres, un endroit ou aucune lumière n'atteint, seule la faible lueur d'une pale lune éclaire ce lieu. Ici vivent les créatures de la nuit, les âmes incomplètes, consumées par la haine et le tourment, condamnées à errer sur ces terres désolées. Ce monde m'appartiens, je suis son roi, je suis le dieu de la mort. Mes fidèles sont des faucheuses, des anges de la mort et bien d'autres créatures qui me servent, dans le but de garder l'équilibre entre la vie et la mort. Certains prennent les âmes errantes et les font rejoindre nos rangs, d'autres amènent les âmes des humains en Enfer ou au Paradis, et enfin, les plus puissants s'occupent du perdant lors des duels à mort de certains dieux.

Assis sur mon trône, un cheval livide se tenant fièrement à mes côtés, depuis le tout début je guette, je regarde les âmes défiler entre mes mains, les guerres sont pour moi une parfaite distraction, mais je commence à m'en lasser...

«Ce monde, m'ennuie, quand se passera t-il enfin quelque chose à la hauteur de mon art...»

Un corbeau entra par une ouverture dans le toit de la cathédrale où mon trône se trouve, se mit a tourner autour de moi avant de plonger en piqué vers le sol. Un nuage de plumes s'envola et une silhouette enveloppée d'un grand manteau recouvert de plumes noires apparut à genoux devant moi. Je lui fit signe de se relever, je reconnus son masque de corbeau qui laisse dépasser son sourire moqueur.

«Qu'as-tu à me dire, Kroaze?»

Il se racla la gorge, et se mit a rire, un rire grinçant qui ressemblait plus à un croassement de corbeau qu'autre chose. Il s'arrêta, me fit une révérence et se mit a parler:

«Mon très cher! Mon très cher! Vous n'imaginerai jamais!»

Sa voix est agacente, et il accentue ses paroles par de grands mouvements, comme si il dansait. Soudain, il apparut juste à coté de mon oreille, où il se mit a me susurrer:

«Il va se passer quelque chose d'incroyable là haut»

Il apparut de l'autre coté:

«Quelque chose d'amusant , de très amusant, mon seigneur»

Il se mit alors au centre de la cathédrale et observa par delà les vitraux. Je me redressai sur mon trône, et je sentis alors qu'une puissance incommensurable était né.

«Enfin, enfin, ce soir...de la cendre...TOMBERA DU CIEL!»

Je me levai et tendis mes bras en fermant les yeux pour que ce moment dure le plus longtemps possible. C'est alors que les vitraux de toute la cathédrale volèrent en éclat dans un grand bruit, laissant s'y engouffrer un vent brûlant, et faisant jaillir une lumière aveuglante. Je pris ma faux, qui depuis des millénaires repose à côté de moi, je perdis mon apparence humaine pour celle d'un squelette, et des ailes d'os se déployèrent de mon dos. Je tendis mes ailes, pendant que des âmes me tournaient autour comme pour saluer mon retour. Elles s'arrêtèrent et se firent happer par ma faux qui scintilla, et dans un effort de canalisation je repris mon apparence humaine, et mes ailes noires comme l'obscurité elle même. Je m'avançai vers la lourde porte de la cathédrale, suivi par Kroaze qui brûlait encore à cause du souffle de l'explosion, et par cette bête blafarde qui observait en silence avec ses yeux exsangues et infectés.

La Chute du ParadisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant