six, Jayden

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Il était à peine cinq heure quarante six et j'avais les yeux grands ouverts, et la main écrasée par celle de Cameron, profondément endormit. J'avais chaud, et je ne pouvais me rendormir. J'avais dormi 5 heures et je pouvais déjà enchaîner des pas de danse minutieusement appris. Le bras encerclant ma taille, le souffle chaud contre ma nuque. On prenait Cameron pour un gars amoureux, follement amoureux de ma petite personne. Quelle bonne blague. J'ai dû faire quelques souplesses avant de sortir de mon lit, Cameron avait prononcé un grognement qui ferait craqué plus d'une. Je m'habillais d'une brassière Calvin Klein grise, d'un veste à capuche Nike et legging de sport noir basique. Je m'étais lavée, brossée. J'étais propre. J'avais mit dans mes poches, mes cigarettes, mon paquet de chewing-gum et mon briquet. Le kit d'une fumeuse d'exception, moi. Je refermais la porte en essayant de ne pas faire de bruit, mais vu les gros dormeurs dans la chambre j'aurais pu twerker sur un mur en écoutant Beyoncé ils ne se seraient même pas réveillés. Je traînais dans les couloirs à six heure du matin. Je descendis dans le hall puis sortis. J'entamais ma cigarette, je n'avais personne qui me tenait compagnie. J'étais seule, et je me sentais incroyablement seule. Je n'avais pas pris mon portable. Je n'avais pas envie qu'on me dérange plus de ce que j'étais dérangée. Je n'avais pas besoin qu'on me parle. Je voulais juste un câlin.

Je cherchais une salle de sport, je voulais danser. Reprendre les bases de mon sport favori. Celui qui était autrefois me faisait vivre. Je mangeais danse, je parlais danse. Déplacer son corps en harmonie avec une musique. Voilà ce que j'aimais plus que cet horrible monde. Quand je déplaçais mes pas, créant un enchaînement je me sentais moi-même. La petite Jayden de neuf ans, incroyablement ambitieuse, qui après l'événement de deux mille un avait sur retourné à sa vie. Qu'est qui s'est passé?

A neuf ans j'étais heureuse, la vie allait et venait. Je ne connaissais pas les coups de pute qu'elle nous réserve. Je vivais bien. Mes parents étaient fiers de moi, de mon retour en société. Puis j'ai disjoncté. Un pas sur la gauche. J'ai découvert les joies de la ville. Je reviens. La joie d'être une personne complètement différente de ta vraie personnalité. Un pas sur la droite. Que personne ne te connaît sincèrement. J'ai mal tourné, j'ai connu le plaisir illégal. Ma première cigarette à quatorze ans. Mes parents qui ne me comprennent plus, qui ne cherchent même pas à me comprendre. J'ai chuté. Alcool, drogue. Découverte. J'étais jeune, pleine d'ambition, de talents. On va dire que j'ai paniqué, que j'ai chuté. Ma vie n'avait plus rien de celle de la petite ado de quatorze ans. Plus rien de la petite fille innocente. Je m'étais renfermée dans ma bulle, j'étais pas heureuse mais je me sentais quand même bien. J'avais June et Eva. C'était correct. Je terminais ma danse sur les dernières notes de JJ-Still

J'épongeais mon front plein de transpiration dans ma veste, ça finira à laver de toute façon. J'étirais les parties de mon corps douloureuses, je me relevais puis sortie de la salle où j'étais restée une demi heure à peu près. J'avais faim. Normalement la cafétéria ou le restaurant, je ne sais pas comment l'espace s'appelle, était ouvert. Je descendais les escaliers, chantonnant une chanson que j'appréciais énormément. Je fis un saut dans ma chambre pour prendre mon cher portable.

J'arrivais dans l'immense cafétéria, je cherchais si je connaissais quelqu'un dans cet amas d'hommes d'affaire. Personne, tout le monde dormait et c'était mieux pour moi. Je me dirigeais vers les présentoirs à viennoiseries, cherchant quelque chose qui pourrait diminuer ma faim. Je pris un croissant et je me servais un grand verre d'eau pétillante. J'allais vers un coin isolé, dans un grand fauteuil violet. Très confortable. Je mangeais en silence, normal il n'y avait personne avec qui discuter. Je pris mon portable et j'ouvrais Twitter. Je lisais quelques commentaires positifs et je ne m'attardais pas sur les Haters. Ils ne possèdent pas de vie de toute façon. Il fallait que j'écrive un article pour mon blog que je publierais vers midi. Je n'avais pas encore écrit un seul mot. Oui j'étais dans la merde. On peut le dire.

Who are you j? |magcon|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant