Chapitre 50 : « Par la grâce d'Allah. »

1.4K 59 1
                                    

50 : « Par la grâce d'Allah. » 

Je pense que c'est la meilleure nouvelle que j'ai dû dire à mon père depuis bien des années. J'aurais jamais cru que l'annonce d'être grand-père le rendrait autant heureux. Son visage rayonne, c'est le soleil qui éloigne le nuage gris au dessus de ma tête ; il me serre tellement fort, que j'ai l'impression d'être compressée comme une orange. La sensation de compression, me fait du bien ; je me rends compte ne pas être seul contre le monde, j'ai ma famille qui me soutiens même dans la pire des situation. On ne vit certainement pas dans le meilleur des mondes, mais une petite joie dans le malheur, réchauffe nos cœurs cramées par la douleur. Mon père exprime sa joie en se levant et en criant dans ma chambre « Al Hamdûllillah » face à cette scène je me devais impérativement de sourire. Son bonheur est inlassablement le mien. Je caresse mon ventre, en le regardant. 

Tu seras la joie dans l'océan de tristesse où ta mère est noyée, tu deviendras la force de ce cœur meurtrie. Que tu soit une fille, ou un garçon ton prénom commencera par H. comme ton père l'as tant souhaité, tu seras le H. de nos deux vies, le soleil éloignant ses nuages gris. H. tu seras la force de ta petite maman. Tu as peut-être l'impression que maman n'est pas heureuse de t'avoir parce que papa n'est pas là, mais par Allah je suis la femme la plus comblée au monde. Tu es le fruit de ses moments passés avec ton brave père. La mauvaise image que les gens veulent donnés de lui, n'est pas la réalité ; c'est une victime de la rue. Il n'as pas su faire la différence entre le bien et le mal et Néant a prit le dessus. Néant c'est le méchant côté de ton père que j'ai fais en sorte de balayer. Il a fait beaucoup de bêtise, mais il les regrette aujourd'hui. 

En silence, je parle à ce petit être qui grandis dans mon ventre. Ma mère arrive dans la chambre avec mon frère, tout les deux ne comprennent pas la joie de mon père et me regarde. 

- Yemma : Il va être libéré ?

- Baba : Aujourd'hui c'est le plus beau jour de notre vie Nadjima.. t'es où ?

Ma mère s'approche de mon père qui la prends et fais le tour de la chambre en dansant. Limite, il la fait tourné en rond. Ma mère ne comprends rien, et se contente de sourire au bêtise de mon père. Il fredonne l'air d'une chanson sûrement imaginaire. L'humain peut passer d'un extrême à l'autre c'est incroyable ; il y a quelques heures je pleurais des flots de larmes, et là je rigole à en...pleurer. Pleurer.. Un rire qui sonne faux, ses larmes de rire qui coulent de mes yeux se transforme en une fraction de seconde en larme de tristesse. 

- Yemma : On peut m'expliquer ce qu'il se passe ? Hâyat pourquoi tu pleures ?

Elle se détache de mon père et s'assoit près de moi. 

- Comment on va vivre sans lui ?

- Yemma : Tu me parles de quoi Hâyat ?

- Baba : Tu va devenir grand-mère !

- Yemma : Je vais quoi ?

- Tu m'as demandé une fois quand-est ce que ça sera ton tour... ta réponse est dans neuf mois..

- Yemma : Je vais devenir grand-mère ? Je vais devenir grand-mère...jevais...devenir grand-mère..

Quant elle a réussi à le réaliser, ça a était à son tour de crier son enthousiasme. Mes parents ainsi que mon frère semblaient vraiment impatient qu'il y ai un autre membre de la famille en route. L'ambiance était jovial malgré mon côté maussade. Après les sauts de joie, ma mère m'as demandé ce qu'il s'est passé, je leur ai tout expliqué de l'hôpital à quand j'ai vu Ziad -sans donner de détail sur ses mauvaises paroles-. Après mes explications, ma mère m'as mis en « quarantaine » limite, elle m'obligeait à ne pas bougé, pour ne pas que le bébé ait une égratignure. Les indications du médecin, je dois les suivre d'après elle, pour le bien être de l'enfant. J'en suis consciente, mais c'est impossible d'être tranquille, en pensant que le père est en prison, dans une cellule, à attendre le verdict. Mes parents sont sortie de la chambre. Mon frère qui était à l'écart, qui n'osait même pas m'approcher durant ses deux semaines est venu s'asseoir à mes côtés. 

Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant