~ Chapitre 4 ~ Un dîner pas trop parfait

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Nous sommes en route pour le resto. Je me suis installé à la place du passager. Lorsque nous montions dans la voiture, Sophie voulait s'asseoir à côté de Kevin mais je l'ai dégagé en la poussant au moment où elle ouvrait la portière. Cette cruche a perdu l'équilibre et est tombée sur les cailloux, c'était normal avec ses talons. Elle s'est fait mal, forcément. Elle me criait dessus mais ça se voyait qu'elle exagérait. Je ne me suis pas excusé puisque j'étais pleinement conscient de ce que je faisais, ça aurait signifiait que je me rabaissais face à elle. Néanmoins je l'ai aidé à se relever, mais c'était avant qu'elle me foute un puissant coup de genoux dans le ventre qui m'avait coupé la respiration pendant quelques secondes.

- Estime-toi heureux que je n'ai pas visé plus bas, connard, m'a-t-elle menacé en marmonna dans mon oreille.

J'ai encore un peu mal à l'abdomen suite à son violent coup. Elle a de la force pour une petite femme. Je sens que je vais avoir le droit à un bel hématome d'ici demain matin. J'ai beau être fort, j'ai une peau qui marque vite, ce n'est pas de ma faute.

Je me frotte la zone endolorie pour tenter de soulager la douleur qui continue de me lancer mais ça ne fait qu'empirer la chose. Je ne sais pas où est-ce qu'elle a cogné exactement pour que j'ai autant mal mais elle ne m'a pas loupé.

- Qu'est-ce que tu as à te tripoter comme ça ? me demande Kevin sans quitter la route des yeux.

- Je crois que ta meuf m'a cassé quelque chose.

J'en rajoute pour la faire culpabiliser mais ça ne l'atteint pas.

- Quelle petite nature ce mec, pouffe-t-elle en tournant des yeux.

Je me retourne, lentement à cause de la douleur, vers elle qui est sur la banquette arrière.

- Quoi ? me lance-t-elle avec son air arrogant.

- Je suis fragile derrière mes allures d'homme fort, tu sais...

Elle retient un fou rire avant de se moquer de moi, encore une fois.

- Toi, un homme fort ? Ce n'est pas parce que tu es grand et que tu as une carrure de sportif que cela fait de toi un homme fort. A vrai dire, à la seconde où je t'ai vu j'ai su que tu étais fragile.

C'est ma fierté qui prend un coup. J'ignore comment elle fait pour me rabaisser à chaque fois que je la provoque, c'est peut-être Kevin qui lui a fait un topo sur ma manière de fonctionner. Je fais comme si ses paroles me faisaient ni chaud ni froid et me retourne de nouveau, face à la route.

Alors que je me concentre sur la musique qui passe à la radio, « Open Wide » de Calvin Harris, et que je regarde par la fenêtre de ma portière, Sophie se penche vers moi et me chuchote quelque chose dans mon oreille.

- Désolée si ça t'a fait si mal que ça.

Elle baisse sa garde face à moi ce qui veut dire que j'ai une longueur d'avance sur elle. Elle vient de faire preuve de faiblesse envers son ennemi, c'est une première erreur pour elle. Keith : 1 – Sophie : 0. Je sens que ce combat va être épique.

Lorsque je me tourne légèrement pour la regarder étonné qu'elle ait présenté des excuses, j'aperçois Kevin m'observer du coin de l'œil. Il semble tendu voir énervé. Je le remarque à sa mâchoire qui se serre et se desserre.

Nous arrivons enfin à destination. Le restaurant s'appelle « La gare », j'en déduis que le thème est sur les trains. Je sors de la voiture et avance directement vers l'entrée lorsque je me rends compte que personne ne me suit, je me retourne. Non mais je rêve, il lui ouvre la portière ! Comme si « madame je te prends de haut » n'était pas capable de le faire elle-même. Je crains, malheureusement, avoir perdu définitivement Kevin dans ce que j'appelle « la folie de l'amour ». Il n'a jamais fait ça pour qui que ce soit d'autre auparavant. Je suis choqué de voir qu'il se comporte en parfait gentleman alors qu'à son habitude il aurait oublié sa copine dans la voiture. Et voilà qu'ils s'aspirent mutuellement leurs langues... Tenir la chandelle ne fait pas parti de mes passe-temps favoris.

La dernière [en Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant