Chapitre unique

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Echo :

- BaekHyun, je veux partir.

Et mon monde s'arrêta.

____

Les feuilles mortes volaient au vent comme les notes qui défilaient sur ma partition, les touches noires et blanches sous mes doigts étaient douces, j'aimais tellement jouer. La petite salle dans laquelle je me réfugiais était le seul endroit dans lequel je me sentais en sécurité. Je me souvenais de chaque mélodie et mes doigts couraient sur l'instrument comme une rengaine que j'aimais suivre. Les mots sortaient du bout de mes lèvres et ma tête balançait, trop lourde. Je n'aimais pas vraiment parler, je préférais chanter, la mélodie emporte mon cœur et me laisse m'exprimer.

Je racontais mon amour pour lui. Celui que j'aimais, qui m'aimait, nous nous aimions. Pour toujours. C'était ça le mot, toujours, le mot que j'aimais bien lui répéter dans l'oreille pour qu'il sourit. Qu'il me sourit, à moi et moi seul.

Le craquement du parquet en bois me fit sursauter mais mes doigts continuèrent leur aventure bien trop prenante pour s'arrêter en pleine course. Un petit sourire se dessina sur mon visage habitué par ce geste. Sa main, bien trop chaude, bien trop grande qui se posait sur mon épaule. Lorsque je sentais son souffle contre mon cou et que je m'arrêtais soudainement de jouer pour l'embrasser du bout des lèvres. Tout était tentant. Tout de lui.

- Baek, continu de chanter s'il te plait.

Son souffle si prenant, si envoutant. Je me laissais aller à ses désirs et reprenais la chanson. Les paroles inventées me faisaient sourire, encore et encore. Lui, assis à mes côtés, sur un meuble blanc dans la salle blanche, se balançait de droite à gauche pour mieux me percevoir. Je ne le voyais pas mais je savais exactement ce qu'il faisait ; chaque geste, lorsqu'il remettait ses cheveux en place pour se concentrer, lorsqu'il pinçait ses lèvres pour m'écouter, lorsqu'il fermait ses yeux pour simplement m'aimer encore plus.

Une petite mélodie me réveilla tout doucement, le lit, presque glaciale à mes côtés, me fit grimacer. Il n'avait encore pas dormit et il commençait sérieusement à m'inquiéter. Je me fis presque tomber du lit et me dirigeai rapidement vers la douce source. Il était là, les yeux fermés, les doigts tâtonnant sur le petit morceau de piano que je m'étais permis de lui apprendre. Je me mis derrière lui, posant mes mains sur ses joues et il sourit. Comme moi, la veille, il se retourna pour m'embrasser vivement avant de reprendre possession de l'instrument. Je m'étais épris d'une grande patience pour lui apprendre mais le résultat en valait la peine ; ce sourire était tout ce qu'il y avait de plus précieux à mes yeux. La seule chose qui me permettait de respirer, de manger, de dormir, de vivre.

- Chan... Tu n'as pas dormis ?

- Non, me sourit-il comme pour me rassurer, je voulais finir de l'apprendre. Comme ça tu serais heureux.

- Je n'ai pas besoin de ça pour être heureux Chan... Va dormir s'il te plait.

Une moue s'installa sur son visage, je le pris dans mes bras le faisant sursauter à mon touché, il ne devait pas s'y attendre. Je lui susurrai que j'irai avec lui s'il le voulait alors il chercha mon bras et m'attrapa les jambes pour m'asseoir sur les siennes.

- Baek, des fois je me dis que je te rends malheureux. C'est vrai, tu dois constamment être avec moi. Me surveiller comme un enfant.

- Pourquoi tu racontes des bêtises Chanyeol...

Il soupira et joua avec mes doigts fins. Je me sentis triste pour lui, tout cela devait être fatiguant. Je regardais les détails de son visage, pour la je ne sais combientième fois, je les connaissais par cœur, même peut-être plus que mes propres traits. Ses cernes un peu plus marquées que la veille encore, ses lèvres désireuses, son nez, ses yeux, ses cheveux roux, ses boucles tombant sur ses oreilles.

EchoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant