Dans le sable mouvant d'un monde immonde,
Les yeux collés au sable anonyme d'une étrange plage,
Naufragé, outragé, après un absurde et tumultueux voyage,
Fuyant sa terre en guerre pour le meilleur des mondes.
N'ayant pas su ni pourquoi, ni pour quel dessein,
Ne sachant plus jamais ni joie de vivre, ni bonheur de sourire,
Ni tendresse d'une mère, ni douceur maternelle et de son sein
Ainsi, échoué, petit étranger, sur les vagues de ce calme rivage
Ainsi, perdue, enfance sacrifiée à l'autel des horribles délires,
Du paradis terrestre, du rêve avorté par le froid des hommes et de leurs adages.
Mirage miroitant tout au long de ces sauvages rivages !
Mon enfant ! Ton petit corps alourdit le silence du paysage
Va--t-on, encore une fois de plus, se fondre dans l'absurdité du décor
Dans le désert des coeurs, dans le tourbillon de la dérision, encore et encore ?
La Raison a perdu de chemin, entre Orient et Occident, dans l'indifférence
Raison du plus fort, déchéance, décadence, absence de toute conscience
Hier, un bébé brûlé vif. Aujourd'hui, un enfant noyé, sans aucune vigilance
Qu'en sera-t-il demain ou après-demain,
Si le coeur et la raison ne se donnent-ils pas la main ?
Pour que chacun prenne un enfant pour le sien !
Pour que la faute ne revienne plus ni à Mohamed, ni à Hassan
Ni à Voltaire, ni à Rousseau, ni à Hugo, ni à Martin !
Sur la berge de cet océan, j'attends la bonne réponse, l'ultime rédemption !
Sur cette plage-témoin, je vous entends, je vous attends sans aucune prétention !
Abdelmalek Aghzaf, Ksar El-Kébir, le 04/9/ 2015®©