Chapitre 8

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Alors que Mars glissait peu à peu du toit...

      Fleur pensait vraiment s'approcher discrètement. Elle avançait sur la pointe des pieds, évitant des branches et feuilles sèches qui auraient pu trahir sa présence. Puis, quand elle avait vu Mars se casser la figure en tombant du toit, elle avait voulut la rejoindre à l'orée de la forêt. Alors elle avait lentement fait demi tour sur le même chemin en évitant les mêmes feuilles et branches.

Elle était sur le point de retrouver l'ombre rassurante des pins quand elle sentit un filet d'air causé par le déplacement de quelque chose. Alors que son instinct lui hurlait de prendre ses jambes à son coup, elle voulut s'assurer qu'elle ne se ferait pas repérer juste parce qu'elle avait eu peur d'une quelconque bête forestière.

Bien mal lui en pris. Derrière elle se tenait un grand type menaçant. Elle fit volte-face et se rua en avant, n'écoutant que son instinct. Mais elle avait réagit trop tard et elle s'en rendit compte quand elle sentit des doigts s'enfoncer brutalement dans son bras avant de la tirer violemment en arrière jusqu'à se retrouver plaquer contre un torse dur comme le béton. Quoi que fasse cet énergumène pour se maintenir en forme, ce n'était pas que de la gonflette de salle de sport et elle sentait qu'il ne lui serait pas aisé de lui échapper.

Alors, sentant qu'elle était en fort mauvaise posture, elle se mit à hurler. Effectivement, elle ne faisait ni dans la dentelle, ni dans la stratégie. Mais elle n'hurla pas n'importe quoi non plus :

-Maaaaars !

Elle ne cria pas longtemps. Son cri se mua en un gargouillement inquiétant lorsque le garçon lui appuya brutalement sur la trachée, lui coupant la respiration et tout geste qui demandait à ce qu'elle doive déglutir.

-Tu es ... complètement taré toi, gargouilla-t-elle tant bien que mal. Dans sa vue périphérique elle pouvait apercevoir le visage de son agresseur. Son expression était terrifiante : il semblait satisfait. Pourtant elle avait réussit à hurler avant qu'il ne la fasse s'étouffer, il n'avait aucune raison d'être content de lui... Alors qu'elle commençait à sérieusement s'inquiéter sur le rictus, un bruit étrange retint son attention : un tapotement rythmé qui se faisait de plus en plus proche. Juste devant eux, si ce qu'elle attendait était exact.

Euh? C'est quoi ce bazar ? se demanda-t-elle, 2 secondes plus tard. Un cheval au galop, voilà ce qu'était le tapotement devenu grondement de tonnerre. D'ailleurs le canasson n'avait pas vraiment l'air décidé à s'arrêter. Et le mec ne tentait pas le moins du monde de se pousser. Genre pour ne plus être sur la trajectoire du cheval. Non ? Tu ne veux pas dégager ? s'affola-t-elle, voyant qu'il ne bougeait pas d'un poil, tout en fixant l'animal.

Elle ne compris pas grand chose à ce qui se passa ensuite : un moment elle était immobilisé par le garçon et une milliseconde plus tard elle était balancée sans ménagement au sol et recevait quelque chose sur la tête du même coup. Le temps qu'elle retire le... pantalon ? Un pantalon ? Donc le temps qu'elle se dégage de ce qu'on lui avait lancé et reprenne sa respiration, devant elle se tenait maintenant un loup et le cheval. 

Ces deux animaux se fixaient en chien de faïence, mais ils semblaient quand même déjà avoir établi la "hiérarchie" entre eux deux : le cheval baissait la tête les oreilles plaquées en arrière pendant que le loup montrait les dents, la queue droite, dans une nette position de domination même devant un animal aussi grand qu'un cheval.

-Bien, bien, bien ... Je vais vous laissez entre vous alors, murmura-t-elle en reculant trèèès lentement sans lâcher les deux protagonistes des yeux. Encore quelques mètres et elle pourrait détaler à toute vitesse et récupérer Mars au passage... Le loup lui jeta un regard meurtrier qui la fit subitement s'immobiliser son corps.

MétamorphesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant