Prologue

347 14 4
                                    

Une ombre fila entre les branches. Leurs visages, crispés se tournèrent tous. Ils avaient peur, se sentaient acculés.

Celui qui semblait être leur chef, un grand bazané aux muscles saillants et à la mâchoire carré passa devant, feignant de les protéger avec son bras. « Ce n'est rien mes fidèles amis, nous sommes seuls. Les seuls être doués d'intelligence dans cet endroit. » Il les regarda, et les sentant apaisés, les exorta à continuer leur route. Dans ces ruines d'une ville ancienne, ils continuèrent à marcher. Des hurlements et des hululement leur extorquaient par moment des tressaillement.
Les enfants grelottaient malgré la chaleur étouffante de la nuit.

Leur chef ne se sentait pas du tout rassuré. Il en était sûr. On les suivait. Et ce depuis un bon moment, avant même d'arriver dans cet endroit glauque. Il n'avait pas de réel don pour ça mais depuis qu'il était dans The Game, qu'il avait dû risquer sa vie à de multiples reprises, il avait développé ses sens.

En marchant, il scrutait les environs : des gratte-ciels à moitié enfoncés dans le sol, des murs, couronnés de barbelés, tagués à l'extrême et des rue toujours vides. Ils entendaient leurs pas résonner. Encore. Encore. Encore, et encore, et encore, et encore, et encore. 

Depuis combien de temps marchaient-ils ? Avaient-ils même une chance de s'en sortir ?

L'homme au fusil de chasse et le petit mais robuste homme au couteau, forts de leurs atouts sauraient se défendre. Les femmes avec des armes à poing, aussi capables qu'eux ne se débrouillerait pas mieux. Mais que pourraient faire les plus faibles. Que leur arriverait-il ? 


Leur chef lui-même ne le savait pas.


Il s'arrêta enfin devant un parc. Le parc de son enfance. Celui où il s'était amusé pour la première fois avec sa mère dans cet endroit, le paradis de tranquillité qu'on leur avait promis en échange du milliard de dollars par personne. Dans The Game.

Il secoua la tête, histoire de chasser ces bons souvenirs. Maintenant tout était différent. Il se surprit lui-même à sourire. 

Le bazané, suivi de ses servants s'engagea dans l'allée principal, là où les arbres et les enfants rayonnaient autrefois. D'un pas décidé, il s'enfonça plus profondément dans le parc. Les survivants derrière lui restaient silencieux. Trop silencieux. Ils seraient certainement plus calme lorsqu'ils arriveraient en lieu sûr. Il bifurqua sur la gauche et entra dans une petite caverne qu'il avait découvert petit.

Il se retourna enfin. Il n'y avait plus personne. Personne sauf un adolescent, dans son jean délavé et ses multiples pulls. « Vous aviez promis de nous protéger. » L'homme le regarda avec horreur. Un trait de sang barrait son torse. Il se précipita mais il était trop tard. L'adolescent tomba, inerte, dans ses bras. Il paniqua, accroupi au dessus du cadavre. Il cherchait des yeux ces gens, ces gens qui avaient confiance en lui. Il le savait. Mais malgré tout, il espérait. Il sortit de la caverne et se mit à courir, s'étouffant à crier leurs noms, les appeler. Ils devaient répondre.

Rien.

Personne.

Pas un cadavre.

Pas un indice.

Juste le vide.

Il était seul. Seul, comme il l'a toujours été depuis sa mort. La mort de celle qui lui avait promis le paradis dans cet horreur.

Des larmes perlèrent à ses yeux, ils avaient confiance en lui, mais lui il savait. Dans un cri silencieux, il abandonna et sentit une lame pénétrer sa chair. Il le savait. Il l'avait bien trop vécu. D'abord avec sa mère, puis avec sa femme et sa fille. Il s'était toujours relevé, mais cette fois, il n'avait plus le courage de continuer.

Ainsi, sur le sol recouvert de feuilles mortes, il s'abandonna au sommeil éternel.

The Game BeginningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant