La lettre

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Elle était là, entre mes mains. Il me suffisait de l'ouvrir pour révéler mon avenir, et pourtant j'hésitais. car j'avais peur. Non pas que le fait d'une acceptation me rendait nerveux à cause du changement que cela apporterait dans ma vie. C'était plutôt un refus qui m'effrayait, oui, un refus qui me condamnerait à traire des vaches et labourer des champs pour toujours; un avenir qui ne me rendait pas très optimiste, malgré que mon père m'ait répété maintes fois que l'agriculture, c'était aussi noble que la chevalerie et que la ferme était dans la famille depuis des générations et bla bla bla. Moi, je rêvais de me battre à l'épée, de défendre de pauvres villages et , pourquoi pas, de sauver une demoiselle en détresse de temps en temps.

Mon père mis sa main sur mon épaule:

-Allez fiston, ouvre-la. D'une manière ou d'une autre, il faudra que tu saches.

Tremblant, je décachetai l'enveloppe, tentant tant bien que mal de ne pas tout déchirer en enlevant le sceau de cire aux couleurs de l'académie. Je sortis le parchemin et me mis à lire. Je n'en croyais pas mes yeux. Pourtant c'était là et écrit de la manière la plus condescendante qui soit: «Mes aptitudes ne correspondaient pas aux exigence de l'académie», « Il y avait eut tellement de candidats» et «Le choix avait été difficile». Je lâchai la lettre. Ma pire crainte s'était réalisée. Je ne serais jamais chevalier. Je retenais mes larmes, car j'avais trop de fierté pour pleurer devant mon père. J'étais presque un homme à présent: j'avais 15 ans. Oui j'était presque un homme et pourtant je me sentais comme un garçon. J'étais plutôt mince, oui, et loin d'être ce grand gaillard musclé et viril qui fait fondre les filles. J'étais tout le contraire de mon père qui était forgé pour les travaux manuels.

-Et alors ?

-J... J'ai été refusé.

-Vois le bon côté des choses, maintenant tu vas pouvoir te consacré à la ferme.

-Ouais, j'imagine que t'as raison. Qui voudrais risqué sa vie au combat de toute façon, hein?

-Allez, atèle-toi à la tâche, tu dois encore nettoyer l'étable et préparer le repas.

-Oui père.

J'attrapai le seau qu'il me tendait et me mis en marche vers l'étable, complètement démoralisé. Même le soleil couchant sur le champs de blé ne réussis pas à me faire sourire.

Lorsque j'arrivai, les vaches dormaient, et je les enviais. Moi aussi j'aurais voulu retrouver le monde des rêves, dans l'espoir d'oublier.Je me sentais aussi misérable que les excréments que je nettoyais. Une fois ma basse besogne fini, je marchai vers la maison. Je m'arrêtai un instant pour observer la maison. Elle était sur deux étages, avec un toit rouge. C'est mon père qui l'avait construit avec l'aide de ses deux frères. En m'approchant, je fus soudain frappé par un souvenir. J'étais assis sur la galerie, qui fait le tour de la maison, et ma mère était à mes côtés, me lisant mon histoire préféré: La princesse et le chevalier. C'était quelques temps avant sa mort.

Je sais pourquoi je repense à cela! C'est l'anniversaire de sa mort aujourd'hui, et cela fait maintenant 10 ans qu'elle est partie. Si vous saviez à quelle point elle me manque. Elle était si douce et beaucoup plus patiente et compréhensive que mon père, qui est plus sévère et fermé d'esprit. D'ailleurs c'est après sa mort que je me suis mis à vouloir devenir chevalier. Afin qu'aucun n'enfant ne soit jamais plus séparé de sa mère à cause de la violence. Ma mère n'avait pas été emportée par une maladie. Non, elle s'était fait sauvagement attaquée par une bande de voleurs des grands chemins. Et je m'étai senti tellement démuni face à son départ. J'avais nourri une profonde colère pendant longtemps car je n'avais rien pu faire. Ensuite j'avais fait vœu de prendre l'épée afin de pouvoir défendre mon peuple.

Et maintenant mon vœu n'était plus qu'un ridicule souhait de gamin.

Tout en agitant le ragoût, je ressassais de vieux souvenirs. Les plats de ma mère étaient tellement bons. Contrairement aux miens. Après sa mort, c'est mon père qui préparait les repas, mais dès que j'atteignis l'âge de me servir de la cuisinière, il me relaya la tâche.

Je servis le repas dans deux bols, que je déposai sur la table avec une miche de pain que mon amie Isabelle m'avait apporté ce matin. Isabelle, je la connaissais depuis que j'étais né. Sa famille habitait la ferme voisine. C'était probablement à elle que j'allais me marier en fait. Si je ne me trompais pas, nos pères avaient un arrangement.

Je passai mon repas seul et lorsque mon père entra, j'avais déjà terminé. J'évitai son regard. Je n'avais pas besoin qu'il me rappelle mon échec en parlant de la ferme. J'allai chercher de l'eau au puits que je fis bouillir sur le feu et je lavai vite-fait la vaisselle. Je montai les escaliers sans même souhaiter bonne nuit à mon père. Je versai le reste d'eau bouillie dans une bassine et me lavai. Ensuite j'allai dans ma chambre, je soufflai la bougie et m'allongeai dans mon modeste lit.

J'eus beaucoup de difficulté à trouver le sommeil, car je n'arrêtais pas de penser à la lettre. Lorsque j'arrivai enfin à m'endormir, je fus réveillé par un étrange bruit. Une sorte de tintement. Je me redressai et j'entendis alors une voix:

-Aidez-moi!

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Voilà pour le premier chapitre! J'espère vraiment que vous avez aimé. L'histoire n'est pas encore vraiment démarrée, mais je suis vraiment fière de mon concept! J'aimerais vraiment avoir des votes et des commentaires, histoire de savoir si je devrais continuer à l'écrire! Merci d,avoir lu!!!!

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