"J'ai un secret." (Larry Stylinson)

Chapitre 7 : il se remémore.

- On devrait retourner en cours, Louis.

Je lève la tête de son cou, et le regarde dans les yeux. Je n'ai pas envie de retourner en cours, j'ai envie de rester là discuter avec lui, avec aucun bruit autour, juste nous deux. Mais pas lui, apparemment.

- Je vais d'abord fumer une clope, retourne en cours si tu veux toi.

Il me regarde, il détaille mon visage, sans bouger, nous restons dans les bras l'un de l'autre, il ne dit rien. Il fait beaucoup attention à mes lèvres, je trouve. Je crois que ça voulait clairement dire « embrasse-moi, je n'oserai pas le faire ». Et c'est ce que je fais, timidement. J'approche doucement mon visage du sien, le penchant un peu pour ne pas me butter dans son nez, puis pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Je lui fais quelques simples bisous à la suite, puis vite, je les laisse poser sur ses lippes. Cette fois, c'est lui qui introduit sa langue dans ma bouche, et nous recommençons un baiser doux, timide, sans précipitation. J'aime bien ça, c'est une sensation agréable. Je profite du moment, parce que je ne sais pas je voudrais aller plus loin. Je ne sais pas non plus, si c'est bien ce que je fais en ce moment. Enfin, c'est forcément mal, puisque je trompe actuellement Eleanor, mais elle ne le saura jamais, enfin j'espère. Et, Harry va peut-être me détester de nouveau dans quelques heures. Ça se trouve, il va complètement ignorer le fait qu'on s'est embrassés, et ne va plus jamais me parler. Qui sait ? Personne, pour l'instant.
Nous devons reprendre nos souffles, par conséquent, j'écarte mon visage de lui, et il se détache de mes bras. D'un coup, une sensation de froid m'envahit, et un frisson parcourt mon corps. J'ai l'impression que les bras du bouclé, sont un radiateur, et que seulement contre lui je pourrais me sentir au chaud. Et ça m'énerve de penser tout ça, parce que ce n'est pas normal.

- Je t'attends pendant que tu fumes ta cigarette. On dira que tu ne te sentais pas bien, donc on est venus dans la cours pour que tu prennes l'air.
- Très bien.

Je sors une clope, et la fume vite. Quand je fume, c'est que je suis stressé, que je réfléchi, et autre sentiment qui ne devrait pas être là. Quand je fume, je suis seul normalement. Mais Harry est une exception. Parce que Harry est quelqu'un que je ne veux pas perdre, alors que je ne le possède même pas.

Quand nous sommes dans le couloir pour rentrer en cours, le silence est bien présent. Je n'ose pas lui parler, je ne sais pas trop quoi lui dire, ou lui demander. À quelques pas de la porte, je prends un air malade.

La journée se passe, tranquillement, et Harry m'évite. Enfin, il me lance souvent des regards en cours, et dehors, et il arrive parfois que nous nous fixions pendant quelques secondes, ou peut-être quelques minutes, je n'en sais trop rien. Mais nous ne nous sommes pas reparlés depuis ce matin, rien. Je suis tout le temps avec ma bande de potes, mais ne suis pas vraiment dans le groupe. J'ai la tête en l'air, un coup je pense à ce matin, un coup je regarde Harry, et ainsi de suite. Je n'ai quasiment pas parlé à Eleanor, non pas que je m'en veuille, mais je n'en ai juste pas envie. En fait, je n'ai parlé à quasiment personne aujourd'hui, et ça ne me déplaît pas. Harry, quant à lui, est toujours tout seul. Il lit un livre, tout le temps. Je le surveille souvent, par peur que des gens viennent l'emmerder.

- Loulou, pourquoi tu ne parles presque pas aujourd'hui ? Ça ne va pas ?
- Si ça va, je suis juste dans mes pensées.

J'essaie de m'investir un peu plus dans le groupe, mais sans trop de conviction.
Les minutes passent lentement, et je m'oblige à ne pas regarder en direction du bouclé. Je dois parler et rigoler avec les autres, comme je le fais d'habitude. Sinon, ils vont me poser des questions, et je n'aime pas ça. Je souris de toutes mes dents, et jette un coup d'œil discret vers Harry, et il est toujours là, il me regarde. Je lui souris, et il me sourit timidement aussi. J'étire mes lèvres du mieux que je le peux, pour montrer que je suis content, qu'il m'ait donné enfin un signe. Puis, quelques petites minutes après, Eleanor pose ses mains sur mon torse et me pousse légèrement à l'écart du groupe avec elle. Ni une ni deux, elle m'embrasse. Je ne sais pas trop pourquoi, mais elle le fait. Et je ne peux pas m'empêcher de comparer ça avec le baiser d'Harry. Je me rends vraiment compte que ce n'est pas du tout la même chose, là ça me donne plus vraiment envie. Avec Harry c'était différent, c'était bon, c'était pur. Là, c'est juste pour nous afficher. Ou peut-être qu'elle veut me chauffer, me faire passer un message sans utiliser les mots, j'en sais rien. Quand elle a fini son numéro, et qu'elle me regarde dans les yeux, je n'arrête pas de comparer les siens à ceux du bouclé. Là encore, c'est totalement différent. Ceux d'Harry sont beaux, brillants, et mystérieux. Elle, ils sont basiques. Elle me prend la main pour revenir avec les autres, et je regarde en la direction d'Harry, mais il n'est plus là. Où est-il ? J'ai envie d'aller le rechercher, mais je ne peux pas, ça paraîtrait trop louche. Je ne peux pas me le permettre, et ça m'insupporte.

Le seul cours de l'après-midi se passe, aujourd'hui plusieurs professeurs étaient absents. J'aime le mardi juste pour ça. Je sors du bâtiment, et à travers la foule, j'essaie de distinguer Harry. Il est sorti comme une furie de la salle tout à l'heure, je n'ai pas eu le temps de le rattraper. Je n'ai pas pu le suivre des yeux, et j'aimerais l'appeler, pour lui parler, mais évidemment, je n'ai pas son numéro. Je reste devant la grille de l'établissement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne, mais Harry n'est toujours pas là. Il est déjà parti. Je rentre donc chez moi en skateboard, mon sac à dos sur une épaule, le froid caressant mes joues, et la chair de poule me parcourant les bras. Je passe devant un lac. Puis, les souvenirs reviennent...

« Je tourne brièvement la tête vers ma vitre, puis je vois le bouclé assis dans de l'herbe. Je vais donc me garer, et quand je sors de la voiture pour le rejoindre, je constate qu'il est en fait au bord d'un lac. Devant lui, il y a une très grande étendue d'eau, il n'y a strictement personne, et c'est d'un calme qui me ferait un peu flipper. Je n'aime pas quand il y a aucun bruit, à part quand j'ai besoin de réfléchir. Ça me fait peur. Mais j'essaie d'y faire abstraction, et je vais me poser à côté de Harry.

- Salut.
- Salut, me répondit-il.

Ce garçon m'intrigue tellement. J'aimerais le connaître, mais je n'ai pas envie de me faire renvoyer valser. Alors je vais attendre, encore et encore, jusqu'à ce que je sois sûr qu'il veuille bien s'ouvrir à moi.

- Pourquoi t'es venu ?
- Tu étais seul, et je me suis dit que tu voulais peut-être de la compagnie.
- Tu t'es trompé.

Tient Louis, prend ça dans ta gueule.

- Tu as l'air de quelqu'un d'intéressant.
- Tu te trompes encore, je n'en vaux pas le détour. Et c'est pour ça que tu devrais t'en aller.

Tient Louis, bouffe-toi encore ça dans la face.

- Je préfère rester là.
- Je ne t'ai pas demandé ton avis. Fais ce que je te dis.

Ça y est, je suis à terre, il m'a mis K.O.

- Harry, je voudrais juste qu'au minimum, on s'entende bien.
- Louis, toi et moi, on est pas du même monde. Je suis un solitaire qui aime étudier, autrement dit tout ton contraire. Toi tu aimes sûrement te taper des filles, et aller en boîte. On est différents, tous les deux. Va-t'en maintenant.

Pourquoi il est aussi méchant ? Je souffle bruyamment, puis je me lève, et m'en vais. Je ne veux pas perdre mon temps pour quelqu'un qui me repousse de la sorte. Il n'a pas envie qu'on soit de simples potes, je respecte son choix. Après tout, ce n'est pas mon problème si c'est quelqu'un de renfermé sur lui-même.
Je retourne d'un pas rapide à ma voiture, énervé. D'où il se permet de me renvoyer bouler comme ça, alors que j'essaie d'être sympa avec lui ? Je ne comprends pas, et je n'essaierai pas de comprendre. Ce garçon m'énerve déjà. »

Si j'avais su ce qu'il se serait passé par la suite, il y a environ un mois... je m'y serai sûrement pris autrement avec lui.
J'arrête mon skateboard, le prends, et décide d'y aller. Pourquoi pas, après tout.
Il fait froid, les nuages ont remplacé le soleil, mes mains tremblent, je devrais rentrer chez moi pour me mettre contre un radiateur, mais j'ai plutôt envie de rester allongé dans l'herbe, en regardant le ciel gris, et en pensant à différentes choses. Je ne fais que songer à Harry. Il m'obsède, et je m'en veux énormément de l'avoir fait fuir, entre midi et deux. Le pire, c'est que je n'ai même pas été capable de le rattraper, tout à l'heure. Je me sens nul, et je sais que dans ce cas-là, je ne peux compter sur personne pour un peu de réconfort. J'aimerais que le bouclé arrive, en me souriant, creusant ses fossettes sur ses joues, et créant de légers plis sur le coin de ses yeux. Je veux qu'il vienne, me prenne dans ses bras, et que je puisse me confier à lui. Mais j'ai fait le con en ne repoussant pas Eleanor, et maintenant, j'en paie les conséquences.
Je ferme les yeux, et respire l'air frais. J'écoute le silence me parler, et ça me fait du bien, ce calme plat.

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chapitre plus court que les précédents, mais je vous en poste un demain, c'est certain.

que pensez vous de la fiction? de ce qu'il va se passer ensuite?

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cœur & coquelicot.