La fille aux yeux ardents

~8~ Inattendu

Un soir, après une autre journée de recherche littéraire, elle me « confronta ».

- Dans 10 jours.

- 10 jours ? Tu peux être plus précise ?

- Dans 10 jours, c'est la Lune Noire. Le moment propice pour l'attaquer

Elle me décrivit alors son plan : bien sur, j'étais l'appât mais, dans son regard et de son ton suintait le fait qu'elle ne me sacrifierait pas. Ce qui me surprit quelque peu puisqu'elle m'avait dit quelques temps auparavant « la faim justifie les moyens ».

Mais, je gardais ça pour moi. Je pensais que c'était suicidaire, j'ai tenté de lui faire saisir au cours de ces dernières semaines. Je n'aimerais pas qu'il lui arrive une tuile alors qu'elle aurait pu l'éviter.

Mais, cet aspect ne semblait pas la gêner. Ce qui semblait l'attrister, c'était le fait que j'insistais pour qu'elle survive.

Ce qui, en soi, j'avoue, me parait quelque peu contradictoire.

Mais, au fil du temps passé avec elle et avec mes recherches, je savais pourquoi elle avait un regard impitoyable.

Je crois bien que ... que j'ai commencé à tenir à elle.

Je vous arrête tout de suite, ce n'est pas de la pitié. Elle n'en aucune envers moi, ce que j'appréciais. Alors, je ne vais pas lui faire l'affront de ne pas lui rendre la politesse.

Bref, je sais certaines choses mais, je ne m'attendais pas à l'enchaînement d'événement qui suivit cette nuit-là.

***

Le lendemain, elle n'était pas là. Un mot sur la table me disait qu'elle était juste sortie mettre la première partie de son plan en place.

Elle ne sortait même pas pour faire les courses. Depuis des jours, on est enfermé dans cette maison pour préparer son plan...

Et, soudainement, elle sort. Seule.

Je sais que ma réaction peut sembler possessive. Mais, détrompez-vous, j'essaye seulement de la comprendre.

Pendant que j'essayais encore de saisir, la porte d'entrée s'ouvrit et se referma avec fracas avant qu'un bruit sourd ne se fasse entendre.

J'accourus et, je la trouvais effondré sur le pas de la porte, le regard empli de tellement de tristesse mêlé à une rage pure. Elle semblait perdue, finie et, en même temps, encore plus enragé qu'auparavant.

- Qu'est-ce qui se passe ?

La question réflexe. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle réponde. Elle avait pour habitude d'éluder toutes mes questions sur elle et sa vie.

Pourtant :

- Tout ce en quoi je croyais est faux ou biaisé.

Son regard ne se fixait sur rien, rendant le choc de sa réaction d'autant plus puissant.