La fille aux yeux ardents

~13~ Le prix

« Sam,

Notre rencontre était motivé par des dessins sanglants.

Pourtant, au fil du temps passé ensemble avec toi, malgré tout ce que j'ai pu lire ou entendre sur toi, je me suis mise à apprécier ta compagnie.

J'ai même commencé à compter sur toi et à te dévoiler une partie de qui je suis.

Je sais que tu as accepté de m'aider par curiosité et par esprit pratique. Pourtant, à chaque fois que tu essayais de me réconforter, ton regard et ton âme me disait clairement que tu te faisais du souci pour moi.

Je ne te remercierais jamais assez pour ça, ni pour l'aide que tu m'as apporté.

Aide que je ne mérite pas, je ne l'ai d'ailleurs jamais mérité. C'est bien pour ça que je t'avais capturé contre ton gré à la base.

Je suis un monstre.

Je voulais ma vengeance, je voulais protéger tout ceux qui me croyait morte et à qui je tenais.

Mais, sur la route, je n'avais pas pensé à ce genre de dommages collatéraux.

Je n'aurais jamais imaginé que je m'attacherais à toi, et encore moins que toi aussi tu t'attacherais à moi. Et c'est qui m'attriste le plus.

Car pour obtenir ce que je veux, je dois me vendre.

LE tuer physiquement ne suffirait pas, une âme avec un lien héréditaire doit être sacrifiée pour le garder enfermé en Enfer. En l'occurrence, la mienne car malgré tout, c'est mon père, mon fardeau. Il doit être arrêté, je dois me venger. Il m'a tué, me marquant à vie de cette affreuse cicatrice qui me rend repérable et qui montre que je ne suis en vie que parce que mon père ne le veut bien, comme avec toutes ses créatures. Il ma tué de la pire des manières, me torturant, abusant, saignant et entamant ma chair pour que jamais je ne puisse l'oublier. Et je ne suis qu'une de ses expériences. J'aurais aimé vivre, profiter de la vie mais, je laisse ça à ceux qui le mérite quand je ne serais plus. De part toutes mes recherches, c'est là le seul moyen que j'ai trouvé pour l'empêcher de nuire définitivement, pour protéger ceux qui comptent éternellement, pour enfin être en paix.

Je gardais ça pour moi car, je ne voulais plus voir d'inquiétude ou de tristesse se nicher au fond de ton regard attentionné.

Pour me faire pardonner, il y a au moins une nouvelle qui te fera plaisir : en tuant mon père, tous les tributs deviennent nuls mais les pactes restent. Finis les transformations lors des Lune Sanglante. Ta sœur sera libre à tout jamais. Vous pourrez vous retrouver sans craindre les problèmes. Tu es libre, vous êtes libre, et, tu peux enfin profiter.

Comme je ne veux pas te faire souffrir pour mes actes égoïstes (tu ne le mérite pas), cette lettre est un charme. Tu ne pourras t'empêcher de la lire en entier et, quand cela sera fait, tu m'oublieras pour toujours. Tout ce qui s'est passé avec moi, tout ce qui a un lien avec moi s'effacera de ta mémoire. Tu seras libre et tu le sauras, tu reprendras ta vie là où elle s'était arrêtée avant que l'on se rencontre mais, je n'apparaitrais plus dans ta mémoire. De plus, ça ne te gêneras pas de ne pas savoir comment tu as été libéré.

Avant cela, je vais te dévoiler qui je suis. Je te dois bien ça.

Je suis la fille sans nom, la chimère des créatures. L'expérience que mon père a failli réussir et la seule qui n'ait jamais osé se retourner contre LUI.

J'ai passé ma vie à le traquer en pensant que ma mère s'était sacrifiée pour me garder en vie.

J'ai finalement appris que ma mère était toujours en vie et qu'elle était l'une des créatures dévoué à cet horrible démon. Le soir où tu m'as trouvé sur le pas de ma porte, je venais de la tuer. Tous ceux qui le servent méritent la mort et, c'était la dernière de ses puissantes servantes. Pour le détruire, il fallait attaquer ses racines et ses jouets avant de lui faire face.

Tu connais déjà la suite de cette histoire, alors je ne la répéterais pas.

Enfin, les seules personnes qui n'ont jamais tenu à moi m'appelaient...

Les noms ont le pouvoir de ramener les souvenirs. Pour finir, je ne pourrais prendre le risque de te faire souffrir à cause des souvenirs que tu aurais de moi, de nous, pas après tout ça.

Désolée.

Je t'aime »