La nuit a fini par se montrer et s'est progressivement installée. Lui, pourtant, il vagabonde encore dans les rues qui se vident petit à petit. Il porte sa capuche et garde la tête basse. Les quelques personnes sur le même trottoir se pressent de changer de lieu, pour se trouver sous les lampadaires ou près des boutiques encore ouvertes. Lui ne se presse pas. Il serre sa veste trouée autour de lui comme pour se protéger du froid qu'il ne sent pas. Il retarde simplement le moment. Il n'a juste pas envie de rentrer chez lui. Il sait comment ça va se passer. La maison sera enfumée, son frère au milieu du canapé en compagnie de son groupe d'amis et les chambres occupées. C'est ainsi tous les soirs à partir du jeudi jusqu'au jeudi suivant. Un cycle infernal.
Son frère ... Cette moitié avec qui il a tout partagé et qu'il ne connaît même plus à présent. Il ne pourrait dire ce qui les a tant éloigné mais les faits sont là. Ils ne sont plus ce qu'ils étaient. Il sait que c'est quelque chose d'irréversible. Chaque fois qu'il rentre, il s'en aperçoit. Sa propre moitié le traite comme la pire des créatures qui puissent exister. Et il n'y a aucun endroit où il peut être en paix. Il n'a trouvé aucun alternatif. La drogue, l'alcool ? Tout ça, ce n'est pas pour lui. Ce n'est plus pour lui. Il y a touché tant de fois ... C'est pourtant grâce à son frère qu'il s'est sorti de là. Alors pourquoi aujourd'hui n'ont-ils pas une relation encore plus forte ?
Le voilà devant sa porte. Depuis l'extérieur, aucun bruit ne filtre. Heureusement qu'ils ont de bons murs insonorisés. Ça évite au moins que les voisins n'appellent la police continuellement. Il soupire et passe le porche. Peu de bruit mais la lumière est aveuglante. Il s'empresse de l'éteindre dans le couloir et reçoit des insultes. Quand il se retourne, un couple est en train de se pelotonner dans un coin. Il soupire encore une fois, hausse les yeux au ciel et continue sa route. Il doit passer par le salon pour accéder aux chambres. Sa chambre qu'il ferme précieusement à clé dès qu'il la quitte.
« A te voilà toi ! »
Il n'a pas fait trois pas que la voix lui glace le sang. Il se retourne. Il voulait à tout prix éviter de le voir. Et, comme d'habitude, une fille avec peu d'estime est assise sur ses genoux. Ce n'est plus la blonde de la semaine précédente. Celle là est presque rousse et son rire est encore plus strident.
« Je vois que tu as de quoi faire » lui répond alors le blond sur un ton quelque peu provocateur.
« Ta gueule Bill ! Je t'ai rien demandé ! »
« J'avais oublié. Quand le maitre parle les autres s'inclinent ! »
Le dénommé Bill s'applique alors à faire une belle révérence avant de quitter le salon et de se diriger vers sa chambre. Dans la précipitation, il tente d'ouvrir sa porte mais tremble. Il n'arrive pas à introduire la clé. Bill sait qu'il va arriver d'une minute à l'autre. Il sait qu'il doit à tout prix refermer la porte avant. Mais c'est trop tard. Le brun est derrière lui et une main avec une forte poigne le retourne et le bloque contre le mur.
« A quoi tu joues connard ? »
Il ne semble plus plaisanter. Il n'en a d'ailleurs jamais eu l'air. Bill déglutie.
« Ça va Tom, lâche moi. Je suis fatigué. »
« Pour jouer les fiers devant le peuple on sort les griffes mais quand on se retrouve seul, plus personne hein ! »
« Et c'est toi qui parle ? » Son ton est usé, las et fatigué. On sent qu'il est à cran, à bout. Ses yeux se font de plus en plus petits.
Est-ce pas qu'il a pitié ou que la petite rousse qui se trémousse sur le canapé l'appelle qu'il décide de le lâcher ?
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Love before death (TH/Dark)
FanfictionNouvel OS pondu en une petite heure. Un besoin d'écrire, une façon d'oublier ma réalité qui, véritablement, n'est pas gaie en ce moment. Et un besoin aussi de renouer avec TH, de les retrouver un peu plus près de moi. OS non twincest, ni yaoi. Seule...