~ Chapitre 9 ~ Un meilleur ami ça ?

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Le doux silence ainsi que mon rêve sont interrompus par le son de la télévision. J'ouvre lentement les yeux, la lumière de l'écran m'éblouis car hormis cette lumière, le salon est plongé dans le noir. Au pied du canapé, Sophie est assise par terre. On dirait une clocharde avec ses cheveux en pétard et son pyjama qui doit dater de son plus jeune âge tellement qu'il est en mauvais état et délavé.

Elle n'a pas pu s'asseoir sur le canapé vu que je prends toute la place, de toute façon je l'aurai dégagé à coup de pieds dès mon réveil. Sa tête est posée sur le sofa au niveau de mes tibias. Je la vois monter le son. Elle le fait exprès dans le but de me réveiller, c'est évident. Je décide donc de lui coincer le visage entre mes pieds. Mes gestes sont lents pour ne pas l'avertir, je tente d'être aussi discret que lorsqu'on essaie de ne pas alerter un chat. C'est elle qui a commencé, elle ne viendra pas se plaindre.

Aussitôt que mon pied gauche se retrouve sur son nez et sa bouche et que le droit bloque sa tête par derrière pour ne pas qu'elle s'échappe, Sophie se débat, sautille comme une puce. Elle attrape mes orteils et les tords, ça me fait mal mais pas assez pour m'arrêter. Elle se met à me chatouiller la plante du pied. Par contre là je m'avoue vaincu. Les chatouilles sont mon point faible.

Elle se relève et se frotte la langue avec sa main. Ce n'est pas très charmant mais c'est très comique.

- T'es vraiment dégueulasse !

Elle m'engueule avec sa langue sortit. La scène est ridicule. Non, ELLE est ridicule.

- Je crois que je vais vomir !

Elle imite des nausées. Je rigole car elle joue mal la comédie. Du moins, je pensais qu'elle jouait mal la comédie jusqu'à ce qu'elle se précipite aux toilettes.

Bizarrement je la suis. Curiosité ou inquiétude ? Je ne sais pas. Je pense surtout que j'ai envie de me foutre de sa gueule jusqu'au bout.

Arrivée aux WC, elle m'engueule de nouveau parce que je la suis.

- Dégage ! me gueule-t-elle alors qu'elle a les mains devant sa bouche et en fermant la porte derrière elle.

Je l'entends vomir. Je suis un peu vexé. Mes pieds ne puent pas à ce point-là, elle exagère. Je suis sûr qu'elle se force et qu'elle se met les doigts au fond de la gorge.

Lorsqu'elle ressort elle a les yeux larmoyants. C'est ça de se faire vomir. Quand elle ouvre la bouche, son haleine est semblable à une station d'épuration.

- Je te hais tu le sais ?

- Fermes là tu vas faire faner les plantes.

- T'en a pas, je m'en fou. Je vais continuer à parler dans l'espoir de te faire rentrer dans un coma profond.

Je tourne les talons tellement que l'odeur est insupportable. Je pars me faire un café. Je consulte rapidement l'heure sans trop y faire attention. Il me faut 10 secondes pour réaliser qu'il n'est que 8h du matin alors que j'ai fini le travail à 4h ! Je me disais bien que j'étais plus fatigué que les autres jours où je me lève à midi.

Me voilà d'une humeur irritable. Sophie refait apparition. J'espère qu'elle s'est brossée les dents celle-là. Elle ne me calcule pas. Tant mieux pour elle car elle s'en prendrait plein la gueule de m'avoir réveillé aussi tôt.

- Tu aurais pu me faire un café.

- Ta gueule, je ne suis pas ton larbin.

Elle arrête ce qu'elle fait et me regarde d'un air outré.

- Je rêve. C'est toi qui cherche la merde et c'est toi qui es énervé ?

Je lève méchamment les yeux vers elle.

La dernière [en Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant