♦︎À ouvrir seulement si tu es seule.♦︎

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※ * ※

Maman,
Tu dois probablement être extrêmement fâchée contre moi en ce moment. Je m'en excuse d'avance. Je vais commencer depuis le début. Dès que tu m'a parlé de Dieu, j'ai ressenti une haine envers lui. Je ne voulais pas me soumettre à ses volontés. Qu'il s'arrange des pauvres avant de troubler les riches!
Toi maman, est-ce que tu l'a vu? Ce dieu est-il apparu à tes yeux? Non, probablement pas. Il n'apparait à personne.

  Il y a deux mois, le professeur m'a mis en équipe avec ce garçon... Il s'appelait Olivier. Tous les sentiments que j'ai éprouvés pour lui étaitent un vrai cauchemar pour moi. Comment osais-je pêcher de la sorte? Aimer un autre garçon n'était pas accepté dans le texte sacré, et tu l'accepterais encore moins. Mais quelque chose m'empêchait d'y renoncer... Cette petite voix qui me disait: « Courage, un jour elle comprendra. » Mais ce jour n'est jamais arrivé. Alors j'ai attendu. Un jour, n'y tenant plus, j'ai décidé de tout dire à Olivier. Il était surpris, mais une fois que j'avais fini, il me fixait en souriant, puis il m'a embrassé. Je n'ai jamais été si heureux de toute ma vie. Toutes ces années de vie exemplaire semblaient s'envoler dans un million d'étoiles, s'envolant assez loin dans le ciel en s'assurant que je ne puisse plus jamais les atteindre. J'avais basculé à tout jamais, mais tu étais trop occupée à prier pour voir mon sourire radieux en rentrant de l'école. Tu n'aurais pas pu voir un sourire aussi grand de la part de ton fils. Puis les mois passèrent et vint le moment où je devais faire du porte-à-porte. Je savais que personne n'allait me faire entrer. Mais entre tous les visages frustrés qui me regardaient quand je frappais à leur porte, j'en reconnut un, celui d'Olivier. Il était content de me voir, mais son sourire disparut quand il vit mes dépliants. Je les au tout de suite déchirés avec un sourire coupable, ne sachant pas si je devais être frustré ou heureux qu'il m'ait vu. « Je ne savais pas que tu habitais ici...» Lui avais-je dit. « Je sais, ce n'est pas de ta faute... Tu veux entrer? » Avait-il répondu en souriant. Mon coeur venait de rater un bond, et j'ai accepté aussitôt.

Il m'a conduit dans son salon, et on a regardé deux trois émissions avant de monter dans sa chambre. Cela faisait tellement longtemps qu'on se voyait en cachette... Il m'a plaqué sur le mur avant même que j'ai eu le temps d'entrer... Je n'y croyais pas. J'étais sur le point de commettre un pêché irréparable. Avec un autre garçon. À 15 ans.

Je vais t'épargner les détails, je crois que tu en as lu assez. Je sais que, au moment où je t'écris, tu dois être tellement inquiète, voire morte d'inquiétude à mon sujet. Ne t'inquiète plus. Je suis bien là où je suis, et j'ai bien le malheur de te dire que je ne rentrerai plus jamais dans cette maison. Pas après ce que j'ai fait. J'espère que papa et Jeanne vont bien, je n'ai pas eu le temps d'écrire à chacun d'eux, mais sachez que je vous aime tous autant. Je t'assure maman, rien n'est de ta faute.

Fais en sorte que votre dieu vous protège.
Ton fils,
Loïc.

* ※ *

Alors, que dire... Loïc est un garçon issu d'une famille religieuse qui tombe amoureux d'un autre garçon. Après avoir passé la nuit avec Olivier, il a décidé, pour éviter les reproches incessants de sa mère, de quitter la maison et il lui envoie une lettre pour tout lui raconter de A à Z et expliquer son départ soudain.
Bien-sûr, cette histoire est inventée de toutes pièces, et je ne connais aucun Loïc ou Olivier. Ils sont juste sortis de mon imagination, aussi vaste et (parfois) inutile soit-elle. x)

Maman, rien n'est de ta faute.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant