CHAPITRE 10

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→ Lâche-la. ordonna Jermaine en s'avançant vers nous.

Michael recula d'un pas pour permettre à Jermaine de s'approcher de moi. J'avais voulu faire en sorte qu'il ne voit pas mes larmes mais c'était trop tard.

→ Qu'est-ce qui se passe? s'enquit-il immédiatement.

Je tournai la tête sur le côté et gardai les yeux baissés. Mes larmes continuaient de couler mais je ne répondais pas. Jermaine se tourna vers Michael et le pointa du doigt.

→ Tu peux être sûr qu'on aura une discussion toi et moi. le menaça-t-il d'un ton sec.

→ Il.. il n'y est pour rien. l'interrompis-je d'une voix faible. C'est moi qui... aimerais tout arrêter.

Jermaine me lança un regard d'incompréhension et Michael, un regard plein de culpabilité. Je ne voulais pas rester là, il fallait que je sorte de cet endroit auquel je n'appartenais pas. Je leur jetai un regard à mon tour, un regard qui voulait tout dire. Puis, je leur tournai le dos et me dirigeai vers la cage d'escalier, dévalant rapidement les escaliers de secours. Jermaine et Michael étaient restés à leur place et ne m'avaient pas suivie, comprenant peut-être qu'il valait mieux me laisser seule.

→ Passez une agréable journée. me fit la dame de l'accueil lorsque j'atteignis le rez de chaussée.

Je l'ignorai et me précipitai à l'extérieur. Pour aller où exactement? Je n'allais pas rentrer chez moi sans avoir un travail en poche. Les menaces de Jeff étaient à prendre très au sérieux. Je le savais. Je me mise donc à errer dans les rues à la recherche d'une aide quelconque, mais la journée défila très vite sans que la situation ne s'arrange. La nuit était tombée et les rues décorées commençaient à se remplir de monde à l'approche des fêtes de fin d'année. Je me sentis terriblement seule au milieu de cette foule frivole et insouciante.

→ Qu'est-ce qu'une aussi belle jeune femme comme vous fait seule dehors à cette heure-ci? dit un homme en m'attrapant brusquement par le bras.

Je me défis de son emprise et courus sans me retourner, attendant d'être assez loin pour reprendre mon souffle. Il était temps de rentrer, ça devenait dangereux... De retour à l'appartement, je constatai qu'il était plus de minuit et que Jeff s'était déjà endormi sur le canapé du salon. J'en fus soulagée. Le lendemain et les jours qui suivirent, je pris soin de me lever bien avant lui et de sortir de bonne heure toujours et encore à la recherche d'un travail. Ce matin-là, alors que je m'apprêtais à sortir sans faire de bruit, le téléphone se mis à sonner.

Dring driiing~ dring driiiing ~

Je jetai un regard paniqué en direction de Jeff pour voir si la sonnerie l'avait réveillé, mais il s'était simplement tourné sur le côté gauche en se grattant la joue. Je sortis à toute vitesse de l'appartement et rejoignis l'allée. Je ne pus m'empêcher de penser que ce coup de fil m'était peut-être destinée. Une bonne semaine était passée et je n'avais plus eu aucune nouvelles des frères Jackson. Jermaine avait du demander des explications à Michael et leur relation s'était sûrement dégradée par ma faute. Ou alors Michael lui avait fait part de ses doutes me concernant et ils s'étaient mis à se méfier de moi.

→ C'est sûrement mieux comme ça. soupirai-je en formant un halo de buée dans l'air, tant le froid matinal était glacial.

Les mains dans les poches, la tête rentrée dans le col, je pris mon courage à deux mains et repris ma recherche d'emploi, arpentant les rues marchandes et animées. En fin d'après-midi, le froid était tel que je décidai d'entrer dans une boulangerie et d'y tenter ma chance.

→ Bonjour.. Auriez-vous besoin d'une main d'œuvre en plus? Je peux faire plein de choses, le ménage, la cuisine.. nettoyer les vitres? assurai-je sans grande conviction.

My Lovely Star!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant