Chapitre un.

188 6 5
                                    

Cher Journal, nous sommes le cinq janvier deux mille dix et il est maintenant trois heures du matin précise. Aujourd'hui c'est ton premier jour, je dirais plutôt que c'est ton premier cauchemar parce que connaître ma vie c'est un énorme mauvais rêve et ça, pendant plusieurs années, je l'espère. J'avais déjà réfléchi à l'idée de tenir un petit carnet où l'on pourrait écrire tous ces problèmes ou toutes ces envies mais ce que je crois, ce que je suis sûr même, c'est que je vais remplir toutes tes feuilles vierges en peu de temps ; j'ai tellement de chose à raconter. Je me disais au début que c'était gamin et carrément idiot mais je me souviens maintenant que ma mère me disait de dire ce que je ressentais, exactement tout ce que je pensais dans un livre pour que mes chagrins s'envolent et que mes ennuies disparaissent... Et aujourd'hui je me dis que puisque mes parents ne seront plus jamais présents pour m'aider et bien... Peut être est-ce vrai ? Peut-être que je vais aller mieux ? Alors je décide qu'à partir de ce moment-ci, chaque jour, j'écrirai tout ce qui me passe par la tête sans me poser de questions.

Mes parents étaient tellement différents, je pense que c'était les seuls avec qui je m'entendais bien. Quelques soit les circonstances de mes soucis, ils avaient toujours une idée pour m'aider.

 Un jour quand j'avais six ans, un garçon m'avait embêté parce que je portais un appareil dentaire, je me souviendrai toujours de son nom ; Simon. Pendant toute mon année scolaire, il me tapait et je revenais toujours avec des bleus sur le bras et sur le menton, bien sûr je n'avais rien dit à mes parents parce que je me disais que ça serait con et que ça ne servirait à rien, à part me faire insulter par la plus belle nana de la classe, Katia. Simon savait que je n'allais rien dire. Mais ce jour est arrivé et tout à changer, j'ai été convoqué chez le principal car j'avais rendu ses coups, mes parents étaient présents et j'avais révélé toute la vérité sur Simon et sa bande, mais, le principal ne m'avait pas cru.
A mon arrivée chez moi, mes parents se sont agenouiller en disant : « Nous te croyons. », cela m'avait redonné le sourire...

Le lendemain, ils m'avaient accompagné, Katia me regardait d'un drôle d'air. J'étais rentré dans ma classe mais Simon n'était plus là. Le soir même, mes parents m'ont dit qu'il avait tout arrangé et qu'il était parti loin maintenant. Jamais je n'étais aussi heureuse...


Une heure est passé, je pense que je vais aller me coucher car demain c'est la rentrée d'hiver. Je viens d'emménager en Californie et c'est ma première rentrée dans ce nouveau établissement, j'espère vraiment que je ne serai pas seule. Tous les deux, Journal, nous passons un grand cap à partir de maintenant ; je vais voir ces lycéens de 16 ans se mettre de la neige dans le jean et toi, tu vas subir mon stylo sur tes feuilles.


***

Mon réveil retentit, ce bruit sonore ne m'avait pas manquer. Automatiquement, j'allume mon téléphone, je regarde l'heure : 06h01. Je me lève tout en activant la radio, cette musique  me motive, je regarde le titre, il s'agit de "Rat Race" du groupe Skindred , je l'enregistre comme alarme puis je fouille dans mon dressing. Il n'y a absolument rien. Je descends des escaliers afin de rejoindre Angéline qui est donc ma soeur de 21 ans, elle analyse mon visage et pointe son doigt vers un panier pleine de fringue. Je hoche la tête puis je me change dans la salle de bain, je décide alors de prendre un sweat bleu marine et un jean boyfriend.
Je me regarde attentivement dans le miroir, les cernes sous mes yeux sont creuse, je ne suis décidément pas motivée pour cette rentrée...
Un bruit attire mon attention, je regarde du coin de l'oeil,  c'est Fred, ce stupide mec que je ne peux pas supporter. Je me retourne vers lui :

"-C'était comment hier soir ?
-Toujours aussi cool, tu devrais venir.
-Tu es un sale gars. Je ne sais pas ce que ma soeur te trouve.
-Elle est stupide, voila, tout comme toi.
"

Je souffle en me dirigeant vers la cuisine, à l'endroit où Angéline doit être,  elle me sourit.

"-Tu te sens comment ?
-Je me sens fatiguée, pas motivé, idiote, moche.
-Oh, la rentrée commence bien.
-Assez. Tu vas encore continuer à sortir avec Fred ? Il est con.
-Non Elena. File en cours.
"

Je claque la porte.

Arrivée à l'arrêt de bus, je ne vois personne, juste quelques habitants qui partent chercher leur pain de bon matin.  J'admire les immeubles et les parcs, c'est beau ici.
Mon bus n'est toujours pas arrivée, ça fait maintenant 20 minutes que j'attends. Je suis sûr que je suis arrivée trop tard. Il faut être vraiment débile pour rater un car.  Je descends alors de la colline en me demandant ce que j'allais faire.

Je sens des flocons glissées sur mon nez, il ne manquait plus que ça ; il neige. C'est bien quelque chose que je déteste ça... La neige.

Est-ce que je suis perdu ? Je pense. Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Je ne sais pas.

Je vois autour de moi, deux maisons, elles sont face à face, on dirait même qu'elle essaye de se comparer pour savoir qui est la plus impressionnante. Mais bon, elles n'ont rien d'extraordinaire. Mise à part ses deux maisons étranges, il n'y a rien, même pas de voiture, aucun signe de vie. J'hésite... Quelle maison? Je préfère  celle de droite, elle m'a l'air plus sympathique. J'avance, il y a encore les décors de Noël, l'herbe est haute et il n'y a même pas de lumière allumé. Je toque ? Je ne toque pas ? Ok, je toque.

On m'ouvre, c'est une vieille dame, ces cheveux sont teints en blond, elle me regarde en souriant.


"-Bonjour mademoiselle, que puis-je faire pour vous ?
- Excusez moi de vous déranger aussi tôt, je me suis perdu en essayant de retourner chez moi.
-Tu veux que je t'aide ?
"


Cette phrase ce n'est pas la vieille dame qui me la poser, c'était une voix d'homme, d'un adolescent, je le sais.


"-Je vais vous laisser, au revoir, merci quand même."


J'entends encore cette voix qui me revient, je me retourne pour lui faire face.

Mon dieu, qu'il est beau. Ses yeux bleus me laisse sans voix.

"-Jace. Tu es ?
-Elena, je vais vous laisser.
-Rentre dans ma caisse, je t'emmène, on est dans la même classe.
-Je viens seulement si votre mère est présente.
-C'est pas ma mère. Elle ne viendra pas, je n'ai pas besoin d'elle pour t'emmener.
-On ne se connait pas.
"

Il s'avance vers sa voiture rouge et ouvre une portière côté passager. Il me fait un clin d'oeil.

"-Tu es sûr ?
-Oui.
-D'accord, à tout à l'heure.
"

Je vois Jace partir de chez lui, je ne me dis alors à ce moment là, que j'aurai dû accepter, je ne vais pas rester ici et rater ma rentrée. Je me mets au milieu de la route, il s'arrête. Je m'assois près de lui, il fait tellement chaud.

"-On change d'avis ?
-Taisez-vous et conduisez.
-J'aimerais en connaître d'avantage sur toi.
-Il n'y a rien à savoir.
-Je pense que si.
-Que voudriez-vous savoir ?
-Es-tu d'ici ?
-Désormais, je le suis.
-Depuis combien de temps ?
-Une semaine.
-Tu n'es pas bavarde.
-Je n'ai rien à vous dire.
-Pourquoi tu n'es pas parti chez toi au lieu de venir ici ?
-Je me suis perdu.
-Tu n'as pas appelé tes parents ?
-Je n'ai plus de parents.
-Je suis... Je suis désolé Elena.
-Ce n'est rien.
-Quel est ton nom ?
-Blunt, Elena Blunt."

Je sens comme un froid dans la voiture, je le regarde, il est pâle. Qu'est-ce que j'ai dit de mal ? Jace s'arrête brûtalement et sort en s'excusant de son comportement. J'avoue, je ne sais pas ce que j'ai fait. Je voudrais pouvoir l'aider mais je pense être mal placer pour ça, je ne le connais pas. Je regarde l'heure, il est 7h00, encore une heure avant d'aller en cours. Je souffle et je sors à mon tour.
Je le rejoins, il regarde le sol, il est à genou.


"-Jace... J'ai fait quelque chose de mal ?
-Non. Tu peux remonter dans la voiture ? J'arrive. J'ai mal au crâne, excuse-moi.
"

J'exécute.








Le crime d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant