Un. Le chaperon

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Je n'aime pas le courrier. Ce n'est jamais pour une bonne nouvelle que l'on envoie du courrier. Des taxes, des comptes à payer, un retard à la bibliothèque, la mort de quelqu'un... Mais cette fois, c'est pire. Ma vieille tante Hills m'invite à aller passer le mois dans son trou perdu de la Nouvelle-Orléan. J'ai besoin de New-york, j'ai besoin de Frédérique, ma meilleure amie, j'ai besoin de ma vie! Malheureusement, je ne peux pas refuser. Ma tante est malade et dire non à une femme malade équivaut à enlever son unique enfant : du suicide. Alors, en ce samedi de fin de mai, je suis dans mon appartement de New-york en préparant mes bagages pour mon périple d'un mois en compagnie d'une femme que je ne connais pas.

***

Je respire l'odeur du bar. Je ne dois pas avoir l'air mentalement correct, mais je me sens nostalgique. Fred est à côté de moi et flirte (encore...) avec le barman. À chaque fois que l'on vient au Newtown, le bar le plus sympa de New-york selon moi, ma meilleure amie et Dereck, le joli barman, finissent par avoir des raprochements.. La dernière fois, si je ne me trompe pas, Fred a finit la nuit chez son barman préféré.

Elle me tend un coktail rose et nous nous éloignons du comptoir de son cher Roméo. Notre table est toujours libre, comme d'habitude. La table est plutôt éloignée. Les chaises sont de vieilles antiquités vintages brunes. Fred s'assoit en face de moi et sirote son verre pendant que je me plaint de ma vie.

"Hey! Ohohh! Fred? Tu m'écoute? Lui criais-je en passant ma main devant son visage fin et allongé. "

Elle se retourne vers moi et hoche la tête, toujours en sirotant son verre vide.

"Tu veux un autre verre? Je peux te le payer si tu veux. Ajoutais-je."

Je me retourne vers la direction où ses yeux bleus sont posés. Ah... Le barman... Je me lève et, les mains sur les hanches, lui dit:

"Okay. C'est finis le niasage. Tu vas prendre tes deux petites pattes, marcher jusqu'à lui et l'inviter à sortir en l'ensorcelant avec tes longs cheveux blonds. "

Elle me regarde surprise et commence à rouspéter. Je l'arrête tout de suite, un doigt sur les lèvres. Mon amie se dirige maladroitement vers le bar. Elle parle avec lui une vingtaine de minutes et me rejoins souriante. Elle me remercie et nous sortons du bar.

***

La lumière de la lune est aveuglante. Je plisse mes yeux et reconnais vaguement les alentours. Nous sommes sur l'avenue Portman. Cette rue toujours bondée, n'a pas changée. Je marche lentement en direction de chez moi en discutant vaguement avec Fred. Elle est comme ma mère.. Plus mature et plus responsable que moi. Protectrice aussi.

***

En arrivant à la destination voulue, je me dépêche de mettre mon doux pyjama et je me couche rapido presto. Après tout, demain je ne dormirai plus dans mon lit.

Ne Jamais Faire Confiance Au LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant