Il étais là, assis, tout petit, dans un coin sombre de la ruelle.
Son corps était frêle; si maigre qu'un coups de vent l'emporterait au loin.
Son regard était vide, il semblait tourmenté par la vie, absorbé par le froid de l'hiver.
Il était là, à mendier aux passant un peu de monnaie, de ses mains squelettiques.
Enroulé dans un vieux manteau trop grand, il n'osait les regarder droit dans le yeux
Déchéance; ce mot résume sa vie.
Dans ses yeux bleu perçants, ont pouvait y lire une souffrance inédite.
Son mal à l'âme puait la mort.
Son corps décharné semblait se tordre sous les regards pesant des jugements.
Quelques sous ici et là de certaines personne ayant pitié, mais pas assez pour un simple café.
Rien pour ne le réchauffer ou du moins l'apaiser.
Il était là, la tête baissée, les orteils gelées, à se lever comme un automate.
Un pied devant l'autre, il déambulait sous les lampadaires ensevelis de neige.
Une poudreuse tombe doucement, lui laissant croire qu'il y à encore un peu d'espoir,
Un peu de chaleur dans le cœur des gens pour qui il semble invisible.
Il était là, prisonnier d'un monde qui l'avait rejeté depuis longtemps
Esclave maudit de la vie.
La poitrine comprimée sous le poids de la honte, il continuait à marcher
D'un pas lent, indécis, il semblait prêt à s'abandonner
Il était là, se cherchant un endroit où s'étendre sans se faire sermonner par les policiers
Un endroit où personne viendrait le chercher.
Il était là, perdu dans les catacombes de son cœur
Mendiant pour une vie meilleure
Se cherchant un exutoire à la peste du malheur, voulant atteindre l'euphorie
À se recroqueviller au sol, dans un parc, afin de rêver à demain
La musique de l'agonie aux oreilles
Il était là, le lendemain, morts gelé, entouré de ces satanés policiers
Heureux d'avoir enfin brisé ses chaînes de tourments
Heureux d'avoir droit à une deuxième chance.