Chapitre 9 : leurs corps se trouvent.

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Ça fait des jours et des jours que j'y pense, en ce qui concerne le magasin. Harry ne m'adresse même pas un regard. Rien du tout, et ça m'énerve qu'il m'évite. Pourquoi il fait ça ? Il faut que je le vois, il faut que je lui parle. J'ai envie de le frapper jusqu'à ce qu'il comprenne de pas me faire ça, mais je doute que ce soit une bonne idée. Et pourtant, j'ai envie de le détester pour ce qu'il me fait, mais j'y arrive pas. C'est plus fort que moi de désirer aller lui parler. Je suis tout le temps en train de le regarder, je ne fais attention à rien d'autre en cours. J'avais espéré pouvoir lui parler aux cours où nous étions à côté, mais il avait déjà tout prévu : il avait demandé à se mettre seul à une table, ce con.
Je suis actuellement en cours, et évidemment, je ne fais que de regarder son visage. Mais le professeur me fait vite sortir de mes pensées, en me donnant une feuille d'exercice. Merde, je sais pas de quoi on a parlé ces dernières fois. Tant pis, je ferais semblant de ne pas avoir compris. De toute façon, même si je ne réussis pas mon année, qui s'en souciera ? Personne, parce que je n'ai personne qui me soutienne, et qui veuille que je réussisse. J'essaie de me concentrer sur ma feuille, mais j'ai c'est comme du chinois pour moi, je ne comprends rien. Et puis, soudain, une boulette de papier arrive sur ma table. Je regarde autour de moi, et vois Harry qui me regarde, puis tourne doucement la tête vers ses exercices, ou ses dessins, je ne sais pas. J'ouvre la boulette discrètement, et le lis : « c'était sûrement une erreur, ce qu'il s'est passé l'autre fois » Il se fout de moi ? Je lui réponds tout de suite « ça dépend de quelle fois tu parles. Celle où on s'est embrassés, ou celle du magasin ? » les sensations reviennent quand j'attends patiemment sa réponse « celle où on s'est embrassés, on n'aurait pas dû, c'était débile et ça ne signifiait rien ! Non ? » Attend, quoi ? C'est lui qui me cherche, et finalement lui qui regrette ? « Il faut qu'on parle face à face ! » je commence à m'énerver quand j'attends sa réponse, encore « tu me détestes, Louis, j'ai pas raison ? » il a dû lire dans mes pensées ! « si, totalement. Et c'est pour cette raison que je veux qu'on parle, seul à seul, à l'abri des regards. Je n'ai pas envie que des gens viennent nous emmerder. Tu viens chez moi ? » j'espère ne pas me tromper en lui proposant ça... « ça dépend. Est-ce que Eleanor va arriver en trombe chez toi pour que tu la baises ? » il a un don pour lancer des pics en toute circonstance, ce mec, c'est pas croyable ! « vas te faire foutre, si tu viens me parler pour finalement me lancer de mauvaises choses, tu peux tout de suite abandonner l'idée de me reparler un jour. » je n'ai pas envie de ne plus lui parler... « je viens chez toi après les cours, on a qu'à se retrouver derrière le lycée et on va chez toi avec ta voiture... » je lis sa réponse, le regarde, et hoche la tête. Après ça, je range la boule de papier et la fourre dans ma trousse. J'essaie de me concentrer sur mes exercices, mais je n'y arrive définitivement pas.

La journée se passe, comme toutes les autres. Cette routine me saoule déjà, à vrai dire. Heureusement que dans quelques jours, ce sont les vacances. Je n'aurais pas supporté encore longtemps de tout ça. Ce soir, je dois parler à Harry, et j'ai vraiment hâte. J'appréhende quand même un peu, je ne sais pas comment ça va se passer. Et si nous nous disputons ? Mais au contraire, si nous nous réconcilions ? ou... si nous nous embrassons ? Ça fera la deuxième fois. Et j'arrête pas d'y penser, à la première fois. Plus je prends du recule, plus je me demande ce qu'il s'est passé dans ma tête pour avoir eu envie d'embrasser un gars. Que j'ai envie de rouler une pelle à Eleanor, c'est normal, c'est ma copine, rien qu'à moi, mais Harry ne représente rien à mes yeux. Ce n'est qu'un gars parmi tant d'autre, avec une personnalité qui m'intéresse. Voilà tout, rien de plus.

Quand je sors du lycée, avec une foule de gens autour de moi, je vais voir Eleanor. Quand j'arrive devant elle, je la prends par la taille et l'embrasse. Au début, je ne fais que de poser mes lèvres sur les siennes, mais rapidement, j'enfonce ma langue dans sa bouche, et de là, nos langues jouent ensemble. Je sais que tout le monde nous regarde, certains nous envient, et j'aime cette sensation que les gens ont envers nous, envers moi. Ça me prouve que les gens aimeraient sûrement me ressembler, et j'adore ça. Quand je regarde du coin de l'œil à côté de moi, je peux apercevoir Harry, qui me regarde avec un regard noir. Et, c'est lorsqu'il se tourne pour partir avec un air énervé sur son visage, que j'arrête immédiatement le baiser que j'ai avec Eleanor, et m'en vais jusqu'à ma voiture. Est-ce qu'il voudra toujours me parler ? Moi j'en ai envie, il a accepté, donc il a intérêt à venir. J'atteins rapidement ma voiture, et quand j'y rentre enfin, j'allume vite le chauffage. Dehors il fait froid, et je suis un garçon frileux. Je me suis retenu de claquer des dents jusque ici, mais là, seul dans ma voiture, je ne vais pas me gêner. Je lance de la musique pour faire passer le temps, et traîne sur les réseaux sociaux pour voir un peu l'actualité. Rien de spécial s'est passé depuis ce matin, à part une histoire sur un gars d'un boysband connu dans le monde entier, qui a apparemment mis enceinte une blondasse. Qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Ces histoires m'énervent, elles apparaissent dans mon fil d'actualité alors que je ne suis pas ces conneries et ces caprices de star, tout ce monde là m'énerve. Je verrouille donc mon téléphone, et le pose sur les sièges arrières. J'écoute seulement la musique, laissant la chaleur envahir ma voiture. Mais, quand Harry ouvre la portière de ma voiture, et laisse le froid rentrer, je suis d'abord prêt à lui gueuler dessus, mais me rappelle bien vite qu'il aurait ne pas pu venir. Vite, je me calme, et ne lui dis rien de tout le trajet. Il a l'air fâché, ça se voit sur son visage. Mais je n'ose pas lui demander ce qu'il va, j'ai peur qu'il se retrouve à me gueuler dessus. Je le regarde du coin de l'œil, et le voir regarder par la fenêtre ne me dit rien de bon. Lorsque nous arrivons chez moi, nous ne nous sommes encore rien dit. Pourtant, il y en a des choses à dire... mais aucun de nous deux ose, je crois. J'en suis pas sûr, mais ni moi ni lui ne voulons débuter la conversation.

"J'ai un secret." (Larry Stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant