Prologue.

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Annice. 

Annice se leva de son appui, et se dirigea vers Cam, son bien aimé. Elle déposa un léger baiser sur la joue de celui-ci et lui prévient qu'elle s'en allait. Encore une fois, elle allait être très loin de lui et seule sa pensée continuera à les relier. Elle n'était pas encore partie qu'elle s'imaginait déjà loin de ses yeux verts perçants, loin de son sourire chaleureux et de ses petites pommettes charmantes. Elle sentait encore de loin son parfum musqué qui parsemait l'air d'une douce gaieté. Avec regret, elle ferma les yeux, et...

Difficilement, Annice ouvrit ses grands yeux bleus limpides. Une larme s'y échappa et elle l'essuya aussi vite qu'elle était apparue. C'était toujours comme cela après un rêve. Elle ne pouvait s'empêcher de verser une larme en sachant qu'elle serait loin, très loin de tout ce qu'elle aimait. Pas pour très longtemps, certes, mais c'était quand même douloureux. Cette sensation de ne pas pouvoir toucher quelque chose qu'on aime, alors qu'on la sait si proche, cette chose devient alors inaccessible et on ne peut qu'espérer, attendre son retour.

Tout cela pour dire que Cam lui manquait déjà. Son regard charmeur toujours planté sur elle lui manquait, son sourire réconfortant lui manquait, ses caresses si douces lui manquait, tout de cet homme lui manquait. C'était lui, parmi tout ce qu'il y avait là-bas qui lui manquerait le plus, bien qu'elle ne soit pour lui, ni sa petite-amie, ni sa bien aimée. Cela l'importait peu. Elle ne voulait pas l'obliger à l'aimer, sinon ce ne serait pas le véritable amour, non ? Elle attendrait...sans doute qu'un jour lui aussi l'aimera...et lui aussi aura développé ses propres sentiments. Parfois elle aimerait tant que ses amis imaginaires aient leurs propres pensées, leur propre volonté et le contrôle de leur corps. Pour l'instant, Annice se contenterait de ce qu'elle avait déjà, c'est à dire des amis fidèles, dans un monde de rêves, qu'elle avait inventé elle-même. Elle n'était pas gamine, elle connaissait parfaitement la frontière entre le réel et l'imaginaire, mais pour elle, cette notion était plus approximative que pour d'autres.

Elle se leva de son lit, et se prépara rapidement pour aller au lycée. Bien sûr, c'était à contre cœur... Après tout, qui rêverait d'aller au lycée ? Sérieusement... Dans le monde qu'elle s'était créé, la notion même d'école avait été bannie du vocabulaire de tous.

A part ce petit aspect original de sa vie, annice était une fille pour le moins normale. Elle avait des amis, des meilleurs amis, des "ennemis", et des parents aimants -quoique distants- comme à peu près tout le monde. Seulement, une chose lui échappait. Les autres ne rêvaient pas comme elle le faisait. Pouvoir rêver était une chose, mais vivre pleinement son rêve en était une autre.

Elle savait aujourd'hui qu'elle n'était pas comme tout le monde. Toute petite, elle pensait que ses rêves étaient aussi banals que ceux des autres, pour elle, tout le monde rêvaient ainsi, se créaient leur monde imaginaire, s'amusaient, changeaient le ciel et mangeaient des barbes à papa à volonté. Mais au fil des années, Annice avait comprit que ce qu'elle faisait n'avait rien à voir avec des rêves anodins. Elle aurait voulu en parler à son père ou à sa mère,...Mais elle ne savait pas vraiment si c'était une bonne idée. Elle s'était rendu compte qu'ils n'étaient pas comme elle. Ces rêves n'étaient pas normaux, elle était plus spéciale que les autres. Derrière cette personne anodine qu'elle laissait paraître,  se cachait quelque chose de bien plus profond.

Elle se rappela d'une fois où elle avait parlé de son ourson en peluche "Pink" -le temps où sa couleur préférée était le rose- à Marie Foster, sa voisine et sa plus ancienne meilleure ennemie. Elle avait raconté, tout innocemment qu'ils avaient organisé un thé, elle et son ourson, qui ne vivait que dans ses rêves. Elle se rappelle avoir venté le goût du thé avec tant d'ardeur, et s'est rembrunit quand Marie lui a scandé que c'était impossible de sentir le goût dans un rêve. Marie en avait parlé à tout le monde, et Cette petite histoire lui a valut toute une série de persécutions morale en primaire. On disait qu'elle mentait... Ça n'a pas été les seules fois où son secret a faillis éclater, encore heureux qu'elle fasse des gaffes avec des gens de son âge. Mais ce n'est pas encore à ce moment là qu'elle se rendit compte de sa différence...

Arcanes des rêves : Quand les cauchemars s'emparent des rêves.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant