Aether marchait depuis des heures. Elle avait tenté de chercher un point plus haut que les autres pour pouvoir regarder tout autour d'elle, mais le terrain restait désespérément plat. Pas la moindre colline à l'horizon.
Pas de moyen de savoir si c'est une île ou non, conclut Aether en grinçant des dents de frustration.
Bon, étape suivante: trouver de l'aide, c'est-à-dire chercher des Hommes. Elle grimaça un sourire sans joie: elle avait marché une longue distance pour ne rien trouver, pas même une petite masure en ruines. Elle devait donc s'attendre au pire...
Aether soupira de frustration et de fatigue.
Alors, voyons voir, pensa-t-elle. Je suis sur une terre inconnue, dans un pays qui est peut-être la Grèce mais en fait je n'en ai aucune idée; ma mère a disparu, ou plutôt j'ai disparu d'où elle était (d'ailleurs je ne sais même pas si elle est vivante) et je vais mourir de faim, de soif, d'épuisement ou encore mangée par un animal sauvage, des fourmis ou que sais-je encore. Points positifs:...je suis en vie? Non, même pas sûre en fait.
Elle s'arrêta pour s'asseoir sur une souche d'arbre. Et là, elle laissa libre cours à ses larmes.
Elle n'en pouvait plus. Elle aurait donné cher pour savoir où elle se trouvait, ou même pour savoir si elle était en vie. Personne n'était à ses côtés pour la soutenir dans cette horrible épreuve de sa vie... Elle aurait voulu mourir à cet instant même, sur cette souche d'arbre dans cette forêt inconnue. De toute manière, elle ne pourrait jamais rentrer chez elle.
Un torrent de larmes s'écoulait de ses yeux, elle pleurait comme elle n'avait jamais pleuré. Elle resta ainsi pendant une éternité, ses mains couvrant ses yeux et des hoquets secouant de temps à autre son fragile corps d'enfant.
Puis les larmes se tarirent, les hoquets cessèrent, et elle enleva ses mains de ses yeux pour se lever et continuer à marcher. Pleurer lui avait fait du bien. Pleurer soignait l'homme lorsqu'il avait des blessures du cœur.
Que le corps humain est bien fait, songea Aether.
Elle avait pris une certaine distance avec ses problèmes, tentant de se concentrer sur l'instant présent: trouver d'autres humains. Et c'était bien plus facile à dire qu'à faire.
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Les heures passèrent. Aether marchait toujours. Ses pieds, chaussés de sandales, lui faisaient horriblement mal; elle boîtait. La jeune fille avait conscience de n'être qu'une mauviette: dans les films, le héros avait toujours les pieds en sang et marchait sans s'arrêter. Elle, elle n'avait que des ampoules mais elle boitait tout de même en grimaçant de douleur.
Bientôt, à ses ampoules aux pieds vinrent s'ajouter la soif, une soif grandissante. Elle n'en pouvait plus. Elle enleva ses chaussures.
Elle continua à marcher tout en regardant s'il n'y avait pas quelque ruisseau pour qu'elle se désaltère; il n'y en avait pas. Elle préférait ne pas changer de direction, elle continua donc son chemin en ligne droite...
Une éternité plus tard, Aether arriva à une clairière. C'était un grand espace circulaire vide d'arbres. Un étang se trouvait au milieu: la jeune fille se précipita dessus et but avidement l'eau. Dieu qu'elle était bonne... C'était de l'eau douce, limpide et fraîche comme la glace. Quand elle eut fini de boire, Aether s'aspergea le visage d'eau. Puis elle repartit à contrecœur, mais dans l'espoir de pouvoir survivre dans cet endroit inconnu. Elle n'avait pas encore croisé d'animal, heureusement. Ç'aurait été fatal pour elle car elle ne savait ni se défendre contre eux, ni même comment ne pas se faire remarquer. Elle serait morte.
Mais maintenant qu'elle avait bu, une étincelle d'espoir s'alluma en elle. Si elle avait de l'eau, elle pouvait survivre.
C'est bizarre, je n'ai pas faim, songea-t-elle.
Bah. Tant mieux, elle n'avait pas à supporter la faim en plus.
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Une demi-heure plus tard environ, Aether vit une maison entre les arbres, et son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine. Dieu merci, elle était sauvée. Une maison signifiait des gens, et des gens, de l'aide. Elle soupira de soulagement.
La maison, ou plutôt la cabane, était construite autour d'un arbre, si bien que la jeune fille se demanda si c'était bien pratique pour la vie de tous les jours. La maison était faite avec des planches de bois, et le toit était composé de branches, d'énormes feuilles (elles avaient une longueur égale à deux feuilles de papier) et d'un peu de terre. La cabane avait pour entrée un simple rideau de lianes qui servait sans doute à ne pas laisser entrer les insectes volants.
Aether s'avança avec hésitation vers la cabane. Elle ne savait pas si le propriétaire était dedans, et ne pouvant pas toquer (il n'y avait pas de porte), elle choisit de le héler. Mais que dire? Elle opta pour un "Il y a quelqu'un?" mal assuré... Personne ne lui répondit. Elle répéta la même chose, mais plus fort. Puis elle s'avança un peu plus vers la maison...
Est-ce que je devrais entrer? Se demanda-t-elle en se mordant la lèvre, hésitante. Mais si la personne est dans les parages et me voit entrer, je vais passer un sale quart d'heure...
Elle décida d'entrer malgré tout. Elle passa sa tête derrière le rideau et ne vit que l'obscurité. Elle attendit que ses yeux s'habituent à l'obscurité et quand ce fut le cas, elle découvrit une pièce tapissée d'une épaisseur de tiges séchées tressées entre elles. À la droite de la jeune fille était posé un matelas à même le sol, et à sa gauche étaient disposés une table et une chaise. Au centre, se tenait le tronc d'arbre qui servait de pilier pour la cabane.
Il n'y avait personne.
Ne voulant pas fouiller plus l'endroit du regard parce qu'elle avait l'impression de violer l'intimité de la personne qui vivait ici, elle sortit vite sa tête.
À ce moment précis, elle reçut un coup sur la nuque et la douleur irradia dans tout son corps. Elle perdit connaissance.
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Hey! Oui je sais elle est tombée dans les pommes deux fois en quatre chapitres, mais bon... C'est le début, donc on va dire que c'est pas grave!
Donc voilààà, en espérant que ça vous a plu! :DLila-Kiyomi
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Les Ombres d'Aether
FantasiaLorsqu'Aether, quinze ans, visite le Parthénon avec sa mère, une violente déflagration lui fait perdre connaissance. Et elle se réveille dans un endroit que tout le monde croyait — et croit encore — englouti par les eaux: Atlantis. Or, entre-temps...