The Key

Chapitre 1:

L'obscurité. Il fait noir, sombre. Seuls les rayons de la lune me parviennent. Je suis dans une forêt, en train de courir. Est-ce que je fuis? Non. Je cours par pur plaisir. Je vais de plus en plus vite. Je sens des picotements dans mes membres. En pleine course, je regarde mes bras. Quoi? Ils se changent en pattes. Il y a des griffes, des poils, des coussinets. La gravité m'attire vers le sol. Me voilà qui cours à quatre pattes. J'accélère encore plus. Je finis par atteindre une rivière. Je regarde mon reflet dans l'eau... Mais que vois-je? Un...félin? Oui. Un magnifique puma noir. Est-ce moi? J'ai un choc et brusquement mes yeux s'ouvrent. Le réveil.

<<Pfff... Ce n'était qu'un...cauchemar...? dis-je en m'asseyant sur le lit.>>
Le temps d'arriver sous la douche, la douleur que m'infligeait la brûlure au niveau de ma tâche de naissance, à la nuque, me parvint. J'ouvris l'arrivée d'eau et laissai l'eau m'apaiser. Pendant que cette dernière coulait, je fis le décompte... C'était tout de même la cinquième fois que je faisais ce songe. Je ne savais même pas si c'était un rêve ou un cauchemar. Et le réveil était toujours accompagné de cette brûlure.
Je n'eus pas le temps de continuer mes réflexions, interrompue par le tambourinage sur ma porte:
-Tu vas être en retard! hurla mon père en descendant les escaliers.
-Il ne reste plus qu'un bol de tes céréales préférées. Je peux les prendre ? entendis-je mon frère feindre une demande d'autorisation.
Je finis ma douche, m'habillai et descendis avec mon sac.
-Tu arrives trop tard! triompha mon cadet avec le fameux bol en main.
-Pas grave, je n'ai pas faim...
-Ah non! Vous allez me faire le plaisir de prendre votre petit déjeuner pour la journée mademoiselle.
-Roger!
Je pris une tartine et badigeonnai de la confiture de fraises dessus. Je mangeai nonchalamment en regardant les deux hommes de ma vie: Mon père, John Kura et mon cadet Frederick Yuma Kura. Qui suis-je moi-même? Moesha Kura. Jeune fille de dix-huit ans qui entamait sa dernière année de lycée. D'ailleurs j'allais être en retard pour la troisième fois en deux semaines de cours si je ne me dépêchais pas...

-Bon. J'y vais papa!
-Génial! Tu pourrais déposer ton frère au collège ? J'ai un rendez-vous important ce matin.
-Pas de problème. Fred dépêche toi, dis-je en me tournant vers quelqu'un qui était déjà à la porte.
-Toi dépêche toi! Limace !

Je pris mon sac et me dirigeai vers ma jeep noire chromé. Je l'avais eu pour mes seize ans. C'était l'ancienne voiture de papa. Du coup j'ai passé beaucoup d'après-midi à la retaper comme je voulais. Papa étant très souvent occupé, je me faisais aider par Fred et Asmei. Après près de deux ans, j'avais enfin le résultat escompté.
En parlant d'Asmei... Quand j'arrivai au niveau de la jeep je la vis adossée sur l'une des portières, pressée.

-Tu vas te dépêcher ? Espèce de limace! me lança-t-elle en guise de salutation.
-Vous vous êtes passez le mot Fred et toi ? soupirai-je en déverrouillant la voiture.
-Ce surnom te va bien, répondit-il en s'asseyant à l'arrière.
-Charmant.

Nous nous mîmes finalement en route et je me souvins que la voiture d'Asmei était au garage.

-Toujours pas récupéré ta voiture ?
-Non! Toujours pas ! Mon bébé me manque ! Et maman a dit qu'une fois sortie je n'aurais pas le droit de la conduire pendant un mois !
-Donc je suis ton nouveau chauffeur... Chouette, soupirai-je.
-Un mois! Sans ma merveilleuse décapotable rouge! Je meurs.

Nous arrivâmes devant l'entrée du collège de Fred. Je jetai un coup d'œil dans le rétroviseur pour constater qu'il était soudainement calme...voire anxieux. Ça ne lui ressemblait pas. Je compris alors que son premier jour de collège l'angoissait.

-Qu'est-ce qui ne va pas fripouille ?
-Et si c'est horrible ? Et si tout le monde me déteste ?
J'allai répondre mais Asmei me devança.
-Avec tes petits yeux noisette fondante? Tes tâches de rousseur sur le nez? Tes cheveux noirs en bataille qui te donnent une allure de mystère et ton sourire éblouissant? Mais non mon chou! Tu seras très vite populaire ! Ne t'inquiète surtout pas! finit-elle en ébourrifant ses cheveux.