Chapitre 2

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Il n'était que cinq heure lorsque je commençai ma course dans le parc. Je profitai toujours de ces heures là pour être tranquille pendant mon jogging. La plupart des habitants de cette petite ville ne sortaient qu'à partir de six heures et demie. Ainsi, personne ne me voyait.

Accordant mes pas à la musique rythmée dans mes oreilles, je me préparai à une course d'une trentaine de minute. J'étais concentrée sur mon chemin mais faisais suffisamment attention à mon entourage pour voir ou entendre quelqu'un arriver.

Après avoir effectué trois tours de parc, je m'aperçu qu'il ne me restait que dix minutes. J'empruntai alors la deuxième entrée du parc et me dirigea vers une vieille bâtisse, semblant avoir toujours existé. C'était une vieille maison en bois, comme on n'en faisait plus. Son propriétaire n'avait jamais voulut la démolir pour faire construire un model plus ressent, ni même la rénover un peu. La plus part des habitants de cette ville regardaient d'un œil mauvais cette habitation, tandis que je l'admirai, pour être restée suffisamment en bon état pour que des personnes y vivent encore aujourd'hui.

Je traversai rapidement la rue pour aller me placer sous le perron de la maison. Je n'étais jamais entrée là, mais j'imaginai bien la vieille porte en bois pousser un grincement dérangeant lorsqu'on la bougeait.

Je lâchai rapidement le coli sur le petit tapis souhaitant la bienvenue aux petits téméraires et frappai trois, puis un, puis deux coups sur la porte. Je me retournai et m'en allai sans regarder si la porte s'ouvrirait derrière moi. Après tous mes passages, j'avais fini par comprendre qu'on n'ouvrait jamais au livreur. A la livreuse.

Tenant absolument à finir mes trente minutes de sport, je couru encore dix minutes dans le parc, avant de me dépêcher de rentrer chez moi. Les gens n'allaient pas tarder à sortir pour aller à leurs activités quotidiennes et je ne voulais croiser personne à cette heure.

Une fois à l'abri dans murs de mon appartement, j'attrapai une pomme sur le comptoir de la cuisine et croquait dedans en me dirigeant vers la salle de bain. Rassurée par la température chaude de l'eau, je retournai jeter les restes du fruit dans la cuisine avant d'aller préparer ma douche.

Je ne craignais pas le froid, mais une douche chaude valait mieux qu'une douche glaciale. Nous nous approchions de l'hivers et vu la température extérieure, les tuyaux devait conduire de l'eau froide. Et si pas chauffée, elle pouvait facilement mettre un corps en hypothermie.

Je me déshabillai et regardais dans le miroir, suffisamment grand pour refléter l'image de mon corps en entier. J'observais mes jambes et laissai mon regard remonter jusqu'à mes cheveux noirs, bouclés, avant de revenir s'attarder sur mes yeux, fixant le brun clair à l'intérieur. Puis j'enlevai mes lentilles et regardai encore mes yeux. Ils étaient imprimés d'une couleur rare, sûrement une des raisons pour laquelle je mettais des lentilles brunes. J'attirerai trop l'attention avec des yeux violets.

J'arrêtai ma contemplation et mit de la musique pour enfin prendre ma douche, détendue par les sons produits par mon téléphone. Il fallait que j'aille faire les courses dans l'après-midi et vu le temps que je prenais dans la douche après des séances de sport, il valait mieux commencer tôt. Je pris soin de bien enlever toutes les odeurs de transpiration pouvant émaner de mon corps et une fois rincée avec le savon acheté en boutique, je pris celui que ma tante m'avait envoyé.

Elle allait souvent dans sa ville natale et me rapportait toujours des produits spéciaux, faits maison. Il fallait d'ailleurs que je lui demande pourquoi le savon sensé cacher mon odeur ne fonctionnait pas, c'était très embêtant.

Après avoir fini ma douche et m'être habillée, je récupérai la liste de course toujours accrochée sur le frigo, ramassai un grand sac en tissus à côté de celui-ci, et m'en allai. Je jetai un rapide coup d'œil à la liste et soupirai en constatant que ça allait me prendre du temps pour tout récupérer, parce que mes placards étaient vides.

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