Les bleus de l'âme

Chapitre 3

Sachez que j'ai commencé la bibliothèque à OS. Le premier OS sera disponible  le 13 Novembre  (vendredi) dans les alentours de 16h30 (Canada) et 22h30 (France). Bonne lecture!

« Il vivait l'enfer. Quotidiennement. Et pourtant, il ne cessait jamais de sourire. Quant à moi, son sourire était devenu ma raison d'exister »

-Hey Harry! Attends!

Le concerné regarda par-dessus son épaule. Kim, un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux noisettes, courait dans sa direction. D'un geste vif, Harry jeta sur l'asphalte la cigarette jusqu'alors prisonnière de ses lèvres et l'écrasa avec son talon.

-Qu'est-ce que tu veux? demanda laconiquement le bouclé.

-T'aurais pas vu Louis? demanda Kim d'une voix essoufflée, je lui ai prêté un livre le mois dernier et j'aimerais bien le récupérer... j'en ai besoin pour l'un de mes cours.

Lassé, Harry croisa les bras.

-Non, soupira-t-il, je n'ai pas vu Louis.

Une mine déçue se peignit sur le visage de Kim.

-Oh d'accord. Je pensais que t'aurais une idée d'où il pourrait se trouver, comme vous êtes toujours fourrés ensemble.

-Désolé de ne pas pouvoir t'aider, Kim.

Les deux jeunes hommes se saluèrent courtoisement et Kim tourna les talons. Pensif, Harry le regarda s'éloigner. Puis il reprit son chemin, la démarche leste. Il marcha jusqu'à arriver sur un petit pont métallique où il s'arrêta. La douce mélodie de la rivière s'écoulant calmement couvrit un instant le bruit de la circulation. Harry se saisit de son téléphone portable et composa le numéro de son ami d'enfance.

Au bout de la quatrième sonnerie, la voix familière de Louis se fit entendre.

-Quoi?

-Yo Lulu! claironna Harry d'un ton joyeux, comment ça va depuis le temps? T'es touj...

-Harry, l'interrompit Louis.

Le sourire béat qui était scotché aux lèvres du bouclé s'évapora. Le ton employé par Louis le laissait deviner que quelque chose n'allait pas.

-Qu'est-ce qui se passe?

-Je suis malade, expliqua Louis. Est-ce que ça t'ennuierais de me filer tes notes de cours?

-Idiot. Tu sais bien que non, Je peux passer chez toi après les cours pour te les donner si tu veux. Par la même occasion, on pourra se manger une pizza en regardant une connerie à la télé.

-Non... non, ne viens pas. Tu n'as qu'à me les envoyer par mail.

Harry baissa tristement les yeux pour contempler la rivière. Une douleur aiguë lui perforait littéralement le coeur.

Ça avait recommencé. Louis n'était pas souffrant, Harry l'avait immédiatement compris. Certainement était-il trop amoché pour oser se montrer à l'université.

-Pourquoi tu te défends jamais? chuchota-t-il presque. Pourquoi, Louis?

-Parce que je l'aime et que je suis incapable de lui faire du mal. Tu sais, j'ai besoin de lui.

Je l'aime... j'ai besoin de lui...

Rien n'aurait pu lui faire plus mal.

Harry déglutit avec difficulté.

-D'accord, conclut-il. Je t'enverrai mes notes par mail ce soir.

Ils discutèrent encore quelques instants. Louis esquiva habilement chacune des questions d'Harry et le bouclé n'insista pas, soudainement vidé de ses forces. Puis Louis le remercia et mis fin à la conversation. Finalement, Harry n'avait même pas eu l'occasion de lui dire que Kim le cherchait partout. Pris par une colère noire, Harry eut envie de balancer son téléphone portable dans la rivière et de s'enfuir loin de cette ville afin d'oublier tout ce qui concernait Louis Tomlinson. Cependant, il se ravisa et s'empressa de fourrer son Samsung dans la poche de sa veste avant d'allumer une cigarette. D'un oeil absent, il regarda la fumée blanchâtre s'élever dans les airs, puis disparaître. Il songea combien il aimerait faire de même.

Il avait toujours aimé l'idée qu'on pouvait faire tout ce que l'on voulait de sa vie, que l'on pouvait se réveiller un beau matin et décider de devenir quelqu'un d'autre. Mais il se rendait compte que cela n'était pas toujours possible ou du moins, que cela n'était pas aussi simple qu'il le pensait. Et quand bien cela serait possible, est-ce que Louis trouverait la force de le faire ? Est-ce qu'il arriverait un matin où il se réveillerait en prenant la décision irrémédiable de se séparer de son bourreau ? Harry n'en était pas convaincu. Louis était beaucoup trop sous l'emprise d'Allyster pour oser lui tenir tête et, même si cela ne faisait pas plaisir à Harry, il l'aimait. Dans un élan de détresse, le bouclé se saisit du téléphone de « L'homme mystère ». Étant donné que son répertoire ne possédait qu'un seul et unique numéro, il n'était pas difficile de deviner à qui il destinait son message. Ou plutôt, son cri du cœur.Cette fois-ci, le message de « L'homme mystère » ne contenait que trois mots :

«Je t'aime»

Message envoyé. Il attendit de longues minutes sur le pont, le cœur en lambeaux et l'esprit chamboulé.

Il attendit une réponse qui ne vint jamais.

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Petit chapitre, je sais...

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