Partie unique

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C'était la rentrée. J'étais arrivé dans cette nouvelle école, un peu perdu. J'avais essayé de trouver la salle dans laquelle je devais aller, mais peu importe dans quel sens je prenais mon plan, je n'y arrivais pas. À ce moment là, je remerciais mon sens de l'orientation très utile. Je m'étais promené dans toute l'école, même après la sonnerie. Je ne trouvais pas la salle en question, et ça me stressait. Alors je m'étais mis à courir, jusqu'à atteindre cette salle. La porte était entrouverte. Il n'y avait aucun bruit dans cette salle, contrairement aux autres où le brouhaha des élèves régnait. Curieux, je l'avais ouverte et je t'avais trouvée là, dessinant tranquillement un visage que je ne reconnaissais pas, parce qu'il était à peine commencé.

Tu t'étais alors retournée, et je vis ton visage. Tes yeux, marrons noisette, me faisaient penser à deux châtaignes que je pouvais facilement trouver en automne. Ton nez, si petit, m'avait l'air mignon et sans défense. Tes lèvres étaient fines et roses, et avaient l'air douces. Ta peau, lisse et sans problème, me faisait envier ta peau de bébé. Tes cheveux, noirs de jais, étaient lisses et longs et me donnait envie de les toucher. À la seule vision de ton visage, je sentis mon coeur s'arrêter. J'eus une drôle de sensation dans tout mon corps. Je ne savais pas ce qui se passait.

Mais toi, tu m'avais simplement fixé de haut en bas puis tu étais retournée dessiner ton visage. Curieux, je m'approchai de toi, pour fixer ce dessin. Je vis tes doigts si fin, prenant un pinceau, peindre ce tableau. J'avais songé à demander qui c'était, mais je me disais que ce n'était pas poli de demander ça alors que l'on venait à peine de se rencontrer. Alors je t'avais demandé ton nom. Tu n'avais pas détaché ton regard de ton tableau, me répondant d'une voix douce et chaleureuse ton nom. Tu t'appelais Jung Hyeri. Je t'avais dit que j'aimais bien ce nom, et je t'avais entendu marmonner un merci. Sans m'en rendre compte, je m'étais mis à sourire. Puis tu m'avais demandé pourquoi je n'étais pas en cours. Je t'avais alors répondu que je m'étais perdu. Tu avais ri, puis tu m'avais montré comment aller à ma salle de classe. Je t'avais remercié, puis étais parti, ne voulant pas être trop en retard. Mais ton visage était resté dans ma tête, et tu hantais mes pensées.

Un autre jour, je m'étais à nouveau perdu. Je m'étais dépêché de trouver la salle, puis j'atterris à nouveau dans cette salle. Je t'avais revue, portant d'autres vêtements qui te seyaient à merveille. Tes cheveux étaient toujours détachés, mais cette fois-ci tu portais un serre-tête qui te rendait encore plus mignonne. Et tu peignais toujours ce visage dont j'ignorais qui c'était.

Tu t'étais à nouveau retournée, puis tu avais laissé un petit cri de surprise sortir de ta bouche. J'avais alors ri, puis tu t'étais tournée vers ton tableau, sûrement pour bouder. Je m'étais approché à nouveau de toi, et avais complimenté ton dessin. Tu m'avais remercié à voix basse, et je souris encore. Puis, je t'avais demandé pourquoi tu n'étais pas en cours. Tu m'avais répondu que c'était parce que tu n'avais pas envie d'y aller. Alors j'avais répliqué que moi non plus, et étais resté toute l'heure avec toi, parlant le plus souvent dans le vide. Mais ça me plaisait bien. J'appréciais bien ce moment là. Parler dans le vide avec toi, ça ne me dérangeait pas.

Alors j'étais revenu dans cette salle tous les jours. Tu peignais toujours ce visage qui m'étais inconnu, mais ça ne me dérangeait pas. Je parlais la plupart du temps seul, mais parfois, tu me répondais. Ça me faisait vraiment plaisir. Je m'en fichais que tu ne faisais pas attention à moi. Je m'en fichais. Je voulais juste parler avec toi, parce que je me sentais bien avec toi. Je me sentais vraiment bien avec toi. Je me sentais plus libre quand je parlais avec toi.

Un autre jour, j'étais revenu dans cette salle, après avoir passé une semaine cloué dans mon lit, fiévreux. J'espérai que tu avais été inquiète que je n'étais pas revenu dans cette salle, alors j'avais débarqué dans cette salle en criant que j'étais de retour. Tu t'étais retournée, surprise, puis tu t'étais mise à rire. J'étais vraiment content de t'avoir fait rire. C'était la première fois que j'avais entendu ton rire cristallin et adorable retentir dans mes oreilles. Et j'adorais ton rire. J'avais aussi ri avec toi, puis m'étais installé à ma place habituelle. Je t'avais demandé si je t'avais manqué. Tu n'avais rien répondu, te contentant de regarder avec insistance ton tableau. J'en avais conclu que ta réponse était positive, et je me mis à sourire.

Ce tableauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant