11 Novembre 2015

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En ce jour férié de novembre, je n'allais pas en cours mais je ne violais pas pour autant le règlement du lycée, car oui, j'ai pris la mauvaise habitude de sêcher bien trop souvent. Ne faîtes pas comme moi si vous tenez à faire un travail correct. Ce n'est pas mon cas, j'avoue qu'SDF me conviendrait parfaitement tant que j'ai une bière et du nécessaire à dessin. Et une tente. Mais je fais passer le nécessaire à dessin avant. Ou la bière... J'en sais rien.
Bref. Je marchais. Usant la semelle solide de mes Doc Marteens, que je traîne depuis que j'ai arrêté de grandir des pieds. Je marchais d'un pas pressé, si bien que je ne voyais pas si les passants se retournaient sur mon joli cul moulé dans un jean boyfriend troué, qui est plutôt des trous avec un peu de jean autour, à force.
Je marchais en direction de ce que j'appelle mon "coin". Car en dépit de ma chambre, si on peut encore l'appeler comme ça vu le bordel... Enfin... Ce coin, c'est un peu mon repert... Dans un coin isolé de la ville, que même pas les clebards ou les alcooliques vont squatter... Juste les chats et des fois une souris que j'ai baptisé Jean-Gus'... Cherchez pas.
Ce coin, c'est là que je passe le plus claire de mon temps, enfin quand je ne suis pas au lycée, c'est à dire souvent. C'est ici que je vis ma vie. Que je gratouille ma guitare, une vieille strat' acoustique qui me vient de mon oncle... Une épave, mais géniale. La guitare, hein, pas l'oncle... J'ai oublié, si j'étais SDF, il faudrait aussi la guitare. Et Jean-Gus'. Ça en fait du bordel à transporter. Ce coin, c'est aussi là que je dessine, ma grande passion, si vous aviez pas pigé. J'avoue, c'est aussi ici que j'écume au moins ou deux pack de Leffe par jour. Faut pas m'en vouloir. Par contre pas de cigarettes, tuez-moi tout de suite j'ai pas envie d'une mort lente et douloureuse à souffrir du poumon à cause de cette merde. Pendez-vous au lieu de fumer, ça va plus vite.
J'arrive enfin dans ce coin, il s'agit d'une ancienne imprimerie délabrée, un peu glauque mais on s'y fait, je jure.
Je m'installe, et débouche ma première leffe, The Man Who Sold The World de Nirvana résonne à fond sur mon tourne disque. Oui je suis vieux jeu, mais vous me cassez les couilles avec votre musique de bof sur vos enceintes Bluetooth... Je préfère le vinil.
Enfin j'attrape ma guitare er gratouille quelques notes sur le refrain de la chanson. J'aime vraiment ce groupe. Je me mets à fredonner.

Journal et notes de MellyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant