Chapitre 9 : « Peut-être était-ce le destin, peut-être était-ce une tragédie. »

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(J'ai longtemps hésité à publier aujourd'hui, parce que cela ne me semblait pas correct. Mais, finalement... je refuse de laisser la vie s'arrêter parce qu'ils ont décidé qu'il devait en être ainsi. J'espère que vous allez bien, que vos familles aussi, et n'oubliez pas de répandre l'amour sur votre passage.)

Ils me firent dormir sur un canapé. Ce n'était pas la première fois qu'on m'imposait cela, mais je détestais toujours autant. Je ne comprenais d'ailleurs pas vraiment pas pourquoi on me faisait subir cela, pourquoi je ne pouvais pas rentrer chez moi. Mais, puisqu'ils étaient mes seuls alliés dans cette histoire et que j'avais réussi à les persuader de me laisser leurs portables – histoire d'avoir un semblant de contrôle sur leur soit-disant loyauté – je ne pouvais pas vraiment me permettre de les faire dormir par terre. En revanche, me dis-je en voyant le cendrier en cristal rempli de cendre et le paquet de Marlboro posé sur la table, je pouvais tirer des avantages de la situation. Je décidais de fumer une clope en attendant qu'ils daignent se réveiller – nous avions tant de choses à faire que je stressais à l'idée de ne pas avoir le temps d'en accomplir la moitié.

J'en étais à la troisième clope, et j'étais sur le point d'aller les chercher, lorsqu'Annabelle sortit de la chambre en fronçant les sourcil :

- Dis donc, je sais que John avait insisté pour te laisser son paquet, mais je ne suis pas sure qu'il prenne le fait que tu confondes son appartement avec un fumoir lui fasse très plaisir...

- Je lui en veux toujours, lui répondis-je en souriant.

- Après tout ce qu'on va faire pour toi ? Les princesses sont rancunières, on dirait.

- Tout ce qu'ON va faire pour toi ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

Je ne savais même pas qu'elle faisait partie du plan, ou qu'elle devait absolument en connaître les détails. Je n'aimais pas le fait que des inconnus sachent comment j'allais me débrouiller pour me libérer du joug familial... Je n'osais même pas me l'avouer à moi-même tant j'étais certaine que quelque chose allait capoter.

- On a remis le plan à jour avec John, parce que quelques détails risquaient de gêner. Mais, dans l'ensemble, c'était vraiment pas mal. Mais, du coup, il faut pas que tu t'inquiètes, on s'occupe de tout. Débrouille-toi seulement pour paraître le plus normale possible... Il faut juste que tu me dises... Où veux-tu aller ?

J'avais réfléchis à la question toute la soirée, tourmentée par ces 4 mots. John avait insisté sur cette question la veille, me donnant un sursis de quelques heures avant d'y répondre, mais nous savions tous ici que c'était un point crucial. Alors je pris un bout de papier, pour y inscrire ma réponse... Lorsqu'elle la vit, le visage d'Annabelle s'apaisa, comme si je venais de lui ôter de larges poids.

- C'est parfait. On y a des contacts, c'est discret, c'est magnifique... Je peux parfaitement t'arranger ça. Allez, file.

Je ne voulais pas lui obéir. Alors, j'allumai une nouvelle cigarette, et, entre deux lattes, je la regardais avec attention :

- Pourquoi est-ce que tu ferais tout ça pour moi ?

- Tu ne me croiras pas si je dis que c'est pour John ?

- Évidemment que non, soupirai-je (j'avais des problèmes de confiance, de toutes façons)

Elle prit une clope, elle aussi, et je me dis que d'ici à ce que John émerge de son lit, son paquet serait très probablement vide. Elle l'alluma, et je fus à peu près certaine que, si elle prenait le temps de faire tout cela, c'était pour la simple et bonne raison qu'elle cherchait par où commencer.

- Tu ne me reconnais vraiment pas ?

Je penchais la tête vers la droite en la regardant, et, effectivement, elle me disait quelque chose. Mais je ne voyais pas qui. Même son nom me rappelait quelqu'un, mais il était impossible de me souvenir quoi...

April By Night 2 : Ain't No Sunshine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant