'' Tu peux fuir, partir en courant et ne plus t'arrêter , à tel point que tu te mettes à suffoquer. Mais au fond, tu sais que les secrets ne peuvent rester éternellement cachés.''
« Dis moi, ma chérie..., commence doucement Tante Anna en gardant son regard fixé sur sa tasse de thé à la cannelle, quand est-ce que tu vas m'expliquer pourquoi tu prends tes cours d'internet depuis déjà 1 mois maintenant ? »
A l'entente de cette question, qu'elle a déjà dû me poser au moins un millier de fois, je pousse un long soupir agacé et mes mains se resserrent autour de ma tasse de chocolat chaud ,alors que je détache mes yeux de l'écran plasma sur lequel commence à jouer le film « Avengers », pour les poser sur elle. Je m'agite légèrement sur le canapé du salon, une couverture en laine sur les épaules. Franchement, je crois que je vais finir par trainer avec des Boule-Quies dans la maison pour ne plus entendre cette question. Je décide de lui répondre franchement.
« Quand est-ce que tu vas arrêter de me poser cette question ? » je répond, un brin de colère dans la voix, avant de reporter mon attention sur le film.
« Eh oh, calme toi voyons! Moi qui pensait qu'on avait dépassé le stade de la crise d'adolescence lorsque tu as eu tes 18 ans! » dit-elle en se tournant brusquement vers moi, de son canapé une place un peu plus loin.
« Tante Anna! » je m'indigne.
Elle me regarde, un air on ne peut plus sérieux sur le visage.
« Là, tu vas pas y échapper » , me lance ma conscience.
« Je ... Je n'aime pas les élèves de cette école, je balbutie ne sachant pas quel mensonge inventer. On ne fait pas partis du même monde disons, voilà tout, pas de quoi en faire tout un plat! »
Au moins, ce n'est pas tout à fait un mensonge. Car oui, je ne pense pas qu'on fasse parti du même monde Irina et moi.
Tante Anna change soudainement d'expression , et je peux lire de la peur sur son visage. Ses sourcils froncés, qui d'habitude lui donnait un petit air mignon lorsqu'elle était en colère ou qu'elle pleurait à cause d'une fin triste dans un de ses films à l'eau de rose, ne donnent pas du tout la même impression à présent et je me met à regretter ce que j'ai dis même si je ne sais pas où j'ai fais une erreur.
Elle détache une de ses mains de sa tasse et la porte à sa bouche avant de dire : « Tu t'es fais maltraiter par des élèves!... »
« Quoi ! Mais non Tante Anna! » je m'écrie.
Mais enfin, comment est-ce qu'elle a pu en arriver à cette conclusion? Des fois je me demande vraiment ce qui se passe dans sa tête, c'est ahurissant à quelle point elle peut trouver quelque chose pour s'inquiéter dans tout ce que je dis.
Elle pose sa tasse de thé sur la table basse devant elle et se lève pour venir s'assoir près de moi, toujours une main devant la bouche. Je fais de même avec ma tasse et prend la télécommande pour mettre le film sur pause et me rassoit sur le canapé, tout en posant une main sur son épaule. Je pousse un long soupir, plus pour me laisser le temps de préparer ce que je vais lui dire que parce que je suis agacée par sa réaction. A force, on s'y habitue...
« Ecoute Tante Anna, tu t'inquiètes pour moi, c'est très gentil et ça me fait chaud au coeur car ça prouve que tu fais attention à moi et que tu m'aimes ,je le sais. Mais parfois, pour ne pas dire tout le temps, tu t'inquiète TROP. Si il m'était arrivé une chose pareil je t'en aurais forcément parlé, tu le sais bien, je suis certes assez renfermée sur moi-même mais dans des situations comme celle-ci je viendrai te parler tout de même! Il y a juste certaine chose que je préfère garder pour moi, comme la raison pour laquelle je préfère prendre mes cours d'internet par exemple. Et j'aimerai que tu me laisses cette intimité s'il te plaît, ne te tracasse pas pour moi je suis une grande fille ça se voit non ?. »
Je suis assez fière de mon petit monologue, moi qui n'arrive presque jamais à expliquer ce que je ressens, pour une fois, je m'en suis plutôt bien sortie. Je vois petit à petit le visage de Tante Anna se détendre, a mon plus grand enchantement. Je n'ai jamais été très doué pour rassurer qui que ce soit, et c'est d'ailleurs une des raisons qui fait que je n'ai jamais eu vraiment d'amis, ni en primaire, ni au collège, et encore moins au lycée. Il n'y en avait eu qu'une . Juste une. Une seule, et elle n'était plus là.
Ce souvenir me fait frissonner, et je le chasse aussitôt.
« Tu promets que s'il t'arrivait une chose pareil tu viendrai m'en parler ? Que ce soit à l'école ou en dehors peu importe ? » m'implore-t-elle en serrant mes mains dans les siennes, et je remarque que ses mains sont très froides contrairement aux miennes.
« Evidemment Tantine! Arrête donc de t'en faire, même si ça arrivait tu devrais savoir que je ne me laisserai jamais faire, je suis forte. » dis-je en souriant tout en levant mon bras pour lui montrer mes muscles, qui d'ailleurs n'étaient pas si imposant que ça.
« Oui effectivement, tu es très forte, je sui sûre que n'importe qui aurait peur en voyant tes muscles saillants et si imposants! » , ironisa ma conscience ce qui m'ôta immédiatement mon sourire. Il faudrait peut-être que je me mette à la musculation, faire un jogging de temps en temps n'est pas suffisant à ce que je vois.
En voyant ma mine déconfite face à ce petit bout de muscle, Tante Anna éclate de rire. Je tourne la tête vers elle, et ne peux m'empêcher de me joindre à elle tellement son rire est contagieux.
« Tu es vraiment incorrigible Hely ! » dit-elle tout en continuant de rire.
Après que notre petite crise de rire soit passée, nous décidons de reprendre notre film et cette fois-ci Tante Anna revient s'assoir près de moi pour se placer sous la couverture avec moi, après avoir repris sa tasse.
Une demi-heure à peine s'est écoulé depuis le début du film et il n'est que 20h30 que j'ai déjà sommeil. On est pourtant dimanche, je n'ai rien fais de la journée à part rester vautrer dans le canapé ou sur mon lit toujours dans mon pyjama bien chaud, alternant entre regarder des émissions toutes plus inutiles les unes que les autres, et revoir mes cours distraitement. Rien de bien fatiguant en gros. Je décide de me lever pour aller me coucher, et embrasse Tante Anna sur la joue pour lui dire bonne nuit au passage, ce qui ne manque pas de l'étonner car je ne me couche pas si tôt d'habitude.
Je monte les escaliers et vais me brosser les dents à la va vite, soudain accablée par la fatigue, mes paupières sont lourdes et je manque de m'endormir debout à plusieurs reprise. Je me lave le visage avec de l'eau froide pour essayer de me réveiller, mais rien n'y fait.
« C'est étrange, c'est la première fois que je suis si fatiguer sans raison, on dirait que je n'ai pas dormis pendant plusieurs jours. » me dis-je.
Arrivée dans ma chambre je m'écroule sur mon lit et il ne me faut pas plus de deux secondes pour que je sombre dans un sommeil agité.
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Terre D'Eden
FantasyLa vie est comparable à un train, qui file à toute vitesse. On peut se lever et marcher à contre-sens, mais cela n'enlèvera rien au fait que le train continue d'avancer. Et puis parfois, lorsque le train s'arrête à une station, certaines personnes e...