Plus jamais ...

Chapitre 5: Les yeux noirs

Bonne lecture ! :) 

(Note en fin de chapitre)

PDV Keira

Je ne l'ai pas revu depuis des jours. À vrai dire je n'ai pas cherché à le revoir ni à lui parler. Et puis de toute façon si il avait voulu me parler, il sait où j'habite alors il aurait pu le faire. Mais il ne l'a pas fait. Et c'est tant mieux ! Je préfère que nous restions comme ça : avec aucune communication, aucun contact. C'est mieux comme ça. Pas vrai ?!

En un sens je suis heureuse de ne plus avoir affaire à lui et de craindre ses sautes d'humeur. Je suis généralement tolérante mais en plus il se fout de ma gueule et ça, ça ne passe pas !

Mais parfois je me surprends à penser à lui. Je repense à ses yeux gris qui me fixaient quand nous étions face à face. Il me fixait avec une intensité folle et j'avais d'ailleurs du mal à soutenir son regard. C'était déstabilisant et excitant. Quoi ? Oui,excitant.

Jamais personne ne m'avait regardé comme ça avant. Je pouvais sentir par un simple regard ou un simple toucher, que toutes mes terminaisons nerveuses s'allumaient. Mais je constate qu'il a le même effet surmoi, rien que quand j'y pense.

Peu à peu le rouge me monte aux joues et il aime me voir comme ça. Il aime voir l'effet qu'il a sur moi. Il faut que j'arrête de me mentir, j'aime bien aussi l'effet physique qu'il a sur moi. Tout un tas de sensation m'envahit et je sais que par aucun moyen je ne peux les contrôler. Lui seul sait comment me faire réagir. Il sait que quand il me touche ou qu'il s'approche un peu trop près de moi, je pourrais faire presque n'importe quoi.

Comment un seul regard peut vous mettre mal à l'aise ?

Mais je repense aussi à son odeur envoûtante qui me fait tourner la tête. Ce parfum de réglisse, ... Combinaison fatale !

Je repense à lui sans arrêts et ça me ronge. Et pourtant il représente tout ce que je déteste : il est arrogant, prétentieux, macho et imbus de lui-même. C'est la dernière personne avec qui j'ai envie d'être ou de rester ne serai-ce que cinq minutes. Je le déteste, c'est clair ! J'aime l'effet physique qu'il a sur moi mais je déteste penser tout le temps à lui. À chaque fois que je suis avec lui, je ne contrôle pas mes sentiments et cela peut aller du plus simple sentiment de haine jusqu'au plus charnel de tous. Tout au fond de moi, je sais qu'il n'est pas pour moi. Je n'ai pas besoin d'avoir à penser à une personne comme lui.

Mais dans un autre sens, il représente aussi tout ce que j'adore : ses tatouages, sa douceur quand il me parle dans l'oreille, son parfum de réglisse, ses yeux qui me déshabillent et qui me font sentir désirable. Je ne sais jamais comment me comporter avec lui, ni comment réagir.

C'est un mystère pour moi, mais pour l'instant je préfère que le mystère reste entier.

Cela faisait bien quatre heures que je travaillais pour rattraper mon retard de ce week-end, quand je décidai d'aller prendre l'air. Magdeleine n'était toujours pas rentrée de l'hôpital et je préférais l'attendre pour manger. Je me sentais moins seule et elle aussi. Déjà que nous ne nous voyions pas beaucoup, j'aimais bien passer du temps avec elle.

Il faisait froid alors je me suis emmitouflée dans ma grosse écharpe grise en laine et mon bonnet mauve qui recouvrait le bout de mes oreilles, en sortant de la maison en pierre.

Je marchais sans savoir vraiment où aller. J'irai où bon me semble. C'est vrai que j'avais vécu à Wilmington quand j'étais enfant mais beaucoup de choses avaient changés depuis. La ville s'était agrandie et de nouveaux magasins, restaurants avaient poussés comme des champignons. Quand j'y pense, je ne suis là que depuis quelques semaines et je me sens vraiment chez moi ici. À cet instant, je crois presque retrouver la présence de mon père à mes côtés, qui met son bras autour de mes épaules et d'un mouvement frénétique frotte mes épaules pour me réchauffer.