The Careers | Hunger Games

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CLOVE KENTWELL
Kentwell's home , District Two , Panem

Lorsque je me réveille , de grands cris retentissent dans toute la maison . Les yeux encore ensommeillés , je mets quelques minutes à comprendre la raison de ces cris . Mon père et ma mère , sûrement encore en train de crier l'un contre l'autre , encore une fois . Et ce n'est pas seulement parce que c'est le jour de la Moisson ; ils font ça tout le temps , ce qui commence à m'agacer , même si je ne suis pas souvent à la maison . Heureusement , sinon je deviendrais sans doute folle .

Dans une vaine tentative de ne plus les entendre , j'attrape l'épaisse couette qui habite mon lit et m'enfouit dessous , en jetant tout de même un coup d'œil à mon réveil . 09 : 45 . Il faut que je me lève , c'est l'heure de l'entraînement .

Je balance mes jambes en dehors du lit , émettant un bâillement peu gracieux , puis observe mes géniteurs à travers la porte vitrée de ma chambre . Ma mère , recroquevillée dans un coin de la pièce , la pommette encore rouge d'un choc , sûrement celui de la main de mon père sur sa joue . Celui-ci est d'ailleurs debout à l'autre bout de la pièce , en position dominatrice , la main encore levée après avoir frappé .

Je roule des yeux , remontée contre mes très chers parents qui ne me rendent pas la tâche facile . En observant le cadre posé sur la commode , représentant une photo de mes parents et moi , dans une famille en harmonie . Je crois que tout a basculé le jour où ma mère l'a contredit devant moi . Il a toujours été dur avec nous , mais jamais je ne l'avais vu ainsi . Il a crié , nous a frappé , s'est enfermé dans sa chambre , et a recommencé ce manège . Il a ensuite cassé toutes les assiettes , couverts et verres qui étaient à sa portée . Il n'a plus jamais été pareil ensuite .

J'avais neuf ans .

Six ans après , je suis encore trop choquée pour en parler , même si je ne le montre pas .

Je me lève lentement de mon lit , étirant un à un chacun de mes membres fatigués , afin d'être en pleine forme - à vrai dire , sans courbatures - pour l'entraînement . J'enfile un legging noir , une chemise , j'attrape un élastique et je me fais une rapide mais pratique queue-de-cheval . Je me glisse dans mes baskets de sport noires , puis me rend dans la cuisine , sans déranger mes parents qui n'ont toujours pas bougé . Je prends une biscotte tartinée de confiture de prune et en mange un bout avant de sortir de la maison , presque en courant .

Je range également une bouteille d'eau et quelques gâteaux dans mon discret sac à dos noir , afin d'avoir quelque chose à manger si je ne rentre pas à temps . Mes parents sont très sévères là-dessus .

Quand je sors de la grande maison , où nous , les Kentwell , habitons , la rue commerçante placée juste devant grouille de passants et de travailleurs en route pour la Noix , principale source de revenus du district Deux . Des femmes , des hommes , et même des adolescents - qui ont sans doute refusé de s'inscrire au centre d'entraînement - se tiennent par la main , la mine joyeuse , le sourire vif et le corps plein d'énergie . Cela m'étonne assez car , aujourd'hui , tout le monde est censé rester chez lui . Mais bon , aujourd'hui , tout le district est joyeux , et personne n'aurait aucune raison de rester chez lui .

Notre habitation se trouve à quelques quartiers du Centre d'Entrainement . Celui-ci est surmonté d'une grande pancarte boisée où les lettres Centre d'Entraînement du District Deux sont gravées en argent . A travers une des vitres , je vois quelques élèves du centre s'entraîner ou au harpon , au javelot , aux couteaux , ou encore à l'épée . En théorie , aujourd'hui , seuls les adolescents de quinze à dix-huit ans sont censés s'y rendre , si bien que je ne comprends pas pourquoi ce gamin de maximum onze ans tient un arc entre ses mains dodues .