Ce n'était pas une nuit comme les autres.
Une nuit normale, celon au moins les critères établis par les respectables scientifiques de notre temps, était une nuit où l'on passait le plus clair de notre temps à dormir.
Elle ne mentionnait pas des phénomènes climatiques tout droit sortis du dernier film catastrophe qu'était allé voir votre grand cousin geek et boutonneux au cinéma.
Elle ne mentionnait ni craquements stridents, ni odeurs douteuses et enfin, ni cris.
Et surtout, ni morts.Alors, je peux vous dire que moi, Kaitleen Hollow, adolescente normale, ai vécu une nuit pas normale du tout.
Je dis "ai vécu". J'aurais dû dire " ai survécu".
Malheureusement.
On vous dira que cela arrive, des gens meurent tous les jours. Cancers, accidents de voiture, crises cardiaques,...
Des moyens aussi nombreux que variés pour faire le grand saut.
Mais les phénomènes climatiques ?
Vous avez plus de chance de mourir de l'indigestion aggravée d'un surimi tueur que d'une tornade.Et pourtant.
Entre 300 et 400 personnes meurent chaque année de ces choses là.
Mais on n'en parle pas.
On ne parle jamais de ces choses là.Mais je peux vous jurer, que l'horreur que vous vivez pendant une nuit, elle mérite d'être racontée.
Parce que lors de cette nuit, vous ne prierez que pour une seule chose : que le jour se lève.
Et moi, Kaitleen Hollow, je n'ai pas échappée à la règle.
Que le jour se lève.
Il faut savoir qu'une tornade est toujours précédée de pluie. Vient ensuite parfois la grêle et l'orage.
Puis plus rien.
Le silence.
Avant les grands accidents, il y a toujours le silence. La Terre retient son souffle, attendant de voir qui mourra. C'est le même silence qui vous glace le sang quand vous êtes dans un avion et qu'il se passera quelque chose pendant le décollage.
Ne niez pas, vous le sentez instinctivement.Mais il est trop tard.
C'est à ce moment qu'arrive le silence.
Parce qu'il ne vous reste plus que lui. Vous attendez que ça arrive, que la liste du nombre de morts soit affichée sur tous les écrans.
Alors vous faites silence.
Par respect pour ceux qui ne sont pas encore morts.
Ce silence, toujours le même, est oppressant. Il vous souffle qu'il faut fuire, quitter cet endroit, courir loin, très loin.
Mais vous ne pouvez rien faire.Et il renchérit : "Fuis, va-t-en d'ici".
Et pourtant vous restez.
Et c'est ça, votre erreur fatale.
Votre dernière erreur.Puis, une fois le silence passé, vous attendez.
Vous attendez comme un crétin que ce que l'on vous a annoncé précédemment arrive.
Parce sur vous vous doutez de la chose.
Parce que vous attendez bien sagement que la Mort vienne vous chercher.Et tout ça bien gentiment, sans bouger, sans faire de bruit.
Car les cris, eux, viennent après.
Ils arrivent une fois que l'attente est terminée.
Ils arrivent avec elle.
Avec la tornade.
D'abord, l'univers autours de vous s'affole. Les bourrasques de vent emportent absolument tout sur leurs passages.
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Le jour se lève
Short StoryPetite nouvelle à lire en 10 minutes maximum © tous droits réservés