La quatrième lettre : Chanson

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Cher Niall,

Je t'écris depuis mon lieu de travail. Je n'arrive pas à avancer dans ce manuscrit à la con qui parle d'une histoire clichée et qui est pleine de stéréotypes. Je n'en peux alors, pour me vider un peu l'esprit et éviter de m'arracher tous les cheveux que j'ai sur le crâne sur ce récit débile et nul à chier, je t'écris cette lettre. Je suis un peu sur les nerfs parce que ce manuscrit me prend la tête, désolée.

Je ne sais pas si tu te souviens que je ne t'avais encore jamais vu auparavant de la fois dans le par cet de l'accident à vélo. Je ne savais même pas que tu étais un chanteur dans un groupe très connu alors que, tu le sais autant que moi, j'ai toujours été très friande de nouvelles musiques et de nouveaux groupes, chanteurs et chanteuses. Mais malgré cela, je ne savais pas qui tu étais. Je n'en avais pas la moindre idée parce que le fait que tu étais chanteur n'était pas marqué comme le fait que tu étais différent des autres sur ton front. Ce n'était pas inscrit et je ne pouvais pas le deviner, pourtant tu en étais un. Je l'ai su, quand tu m'avais demandé si l'on pouvait se revoir et ce fût le cas. Si tu ne me l'avais pas dis, jamais je n'y aurais cru et jamais je n'aurais pu le deviner non plus.

Tu m'avais donné au rendez-vous au même parc que la fois où je t'ai vu pour la première fois et où tu t'étais fais du souci pour moi pour la première fois aussi. J'étais arrivée un peu en retard parce que je n'avais pas vu le temps passer alors que je lisais un bon manuscrit à la maison d'édition dans laquelle je travaillais déjà. Je m'étais excusée une bonne vingtaine de fois à la suite, je crois bien et tu avais ris de bon cœur. Tu devais me trouver drôle sur le moment, tellement que j'étais gênée d'arriver en retard alors que je déteste cela et que tu étais même arrivé en avance ; du moins c'était ce que tu m'avais dis, je ne peux que te faire confiance sur ce point-là.

Tu jouais sur ta guitare lorsque j'étais arrivée. Je ne reconnaissais même pas l'air. Je m'étais assise en face de toi, sous l'ombre d'un arbre après m'être excusée. Je souriais doucement alors que tu souriais de toutes tes dents. Tu avais des lunettes de soleil sur le nez donc je ne pouvais pas voir tes yeux bleus comme l'océan. Je me souviens que je m'étais mordue la lèvre inférieure alors que tu venais de me faire la bise. Ce n'était qu'un simple baiser sur la joue mais, je n'arrivais pas à l'encaisser, il me mettait dans tous mes états possibles et inimaginables. Tu ne pourras jamais savoir à quel point mon cœur à commencer à battre rapidement et que mes mains sont devenues moites. Puis, tu m'as encore souris de toutes tes dents et tu as repris ta gratte.

Tu as commencé à jouer un air que je ne connaissais toujours pas. Les notes étaient douces, délicieuses, délicates, attrayantes. Elles avaient quelque chose de spécial et c'était sûrement parce qu'on pouvait voir dans tes yeux que tu aimais faire ça, que tu vivais chaque note que tu jouais sur ta guitare classique. Tu vivais tout de cette chanson et tu chantonnais même avec. Il n'y avait pas de paroles, juste des murmures mais tu la vivais tout de même et c'était ce qui était le plus important, du moins à mes yeux. Même si la chanson peut être mauvaise, le plus important c'est que son chanteur ou chanteuse la vive comme si tout son monde en dépendait, tu es d'accord avec moi ?

Je fermais les yeux et tu as soudainement arrêté. Je n'étais pas vraiment préparée alors j'ai rouvert les yeux rapidement. Je sentais ton regard sur ma peau même au travers de tes lunettes de soleil teintée. Tu souriais timidement et tu ne parlais pas. Tu respirais toujours, et pendant un instant, je m'étais demandé si c'était le cas ou non. Tu m'as souris encore plus grandement et j'ai sentie mes joues s'empourprées. Tes joues, elles aussi, ont rougies mais c'était sûrement moins fort que moi.

-Torn, m'avais-tu dis sur le coup.

J'ai écarquillé les yeux, ne comprenant pas où tu voulais en venir. Je ne voyais pas du tout et je demandais sérieusement si tu ne te foutais pas de ma gueule sur le coup. Mais tu souriais encore, comme avant et je n'ai pu m'empêcher de te trouver beau et séduisant. Tu étais tellement beaux et quelques rayons du soleil passaient entre les feuilles de l'arbre et éclairaient à quelques endroits ton visage. Tu étais tellement beau que j'aurais pu me jeter à ton coup mais je me suis retenue, comme toujours. Si tu savais le nombre de fois où j'aurais aimé me retrouver dans tes bras et t'embrasser, surtout depuis qu'on n'est plus ensemble, tu en serais étonné.

-C'est la chanson de Natalie Imbruglia que j'ai du chanter avec mon groupe lors de l'épreuve de la maison des juges à X-Factor, renchéris-tu.

Je comprenais enfin où tu voulais en venir avec « Torn ». Je connaissais déjà cette chanson auparavant et je l'aimais follement, atrocement, terriblement. C'était presque si je ne l'écoutais pas une fois par jour à l'époque alors que maintenant, depuis notre rupture, j'ai préféré éviter de l'écouter pour ne pas pleurer comme une merde. J'ai souris, comme jamais je n'avais souris. Tu as mis convenablement ta guitare pour pouvoir jouer dessus alors que tu l'avais un peu déplacé le temps de me parler même si ce n'était que quelques mots, mais déjà à ce temps-là, j'étais folle de ta voix quand tu parlais parce que je ne t'avais pas encore entendu chanter.

-Je vais la chanter, juste pour toi, s'enquis-tu en t'éclaircissant la voix.

Je n'en revenais tout bonnement pas. Tu allais me chanter l'une de mes chansons préférées sans même le savoir. J'ai fermé les yeux et je me suis laissé bercer par ta voix durant toute la chanson. J'ai aimé, beaucoup plus, ta version que celle que l'on peut écouter sur Youtube. Je souriais jusqu'aux oreilles alors que les dernières notes emplissaient mes tympans. Tu avais, encore une fois, vécu la chanson. Tu n'avais fais aucune fausse note. J'ai tellement aimé et que tu avais recommencé la chanson depuis le début parce qu'à travers mes yeux tu avais du deviné qu'il m'en fallait plus.

C'était la première chanson que tu me chantais alors qu'on ne se connaissait à peine. Je crois que c'est à ce moment-là que je suis tombée sous ton charme, alors que tu chantais une chanson qui me tenait vraiment à cœur. Tu chantais avec ton cœur et j'avais trouvé cela tellement beau que j'aurais pu en pleurer mais ce n'était pas arriver parce que j'étais plus forte que les larmes et j'étais perdue dans ta voix, dans les notes, dans les paroles. Tu m'avais encore souris et tu m'avais rejoué, en tout, cinq fois cette chanson à la suite. Tu devais vraiment m'apprécier pour faire une telle chose.

Niall, je t'aime toujours autant. Mes sentiments n'ont pas changés. Ils sont toujours là et me torturent l'estomac alors que je t'écris ces mots. Les paroles me reviennent en tête sans même que je ne le demande, sans même que je n'y prête attention. À la force de l'avoir écouté, avant de te connaître et quand on était ensemble, je la connaissais déjà par cœur. Mais je t'en veux toujours.

« Illusion never changed
in to something real
I'm wide awake and I can see
the perfect sky is torn
You're a little late
I'm already torn »

Pourquoi suis-je tombée amoureuse de toi ?

-Jersey

***

Musique ; Torn - Natalie Imbruglia





Dear Niall//n.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant