Je me réveille dans un lit, mais ce n'est pas le mien. Je reconnait l'odeur horrible des désinfectants cette odeur me prend les narines, je n'en peut plus. Je suis dans un hôpital. Super après-midi ! Je referme les yeux plis entends la porte s'ouvrir et se fermer.
- Tu crois pas qu'il faudrait qu'on la réveille ?
- Non laisse la.
Je reconnais la voix de Théo et d'Antoine mais je ne comprends pas ce qu'ils disent, ils doivent parler en français.
J'ai envie de me réveiller et de me dire que ce n'était qu'un cauchemar tout ce qui m'est arrivé.
Mais non je suis bien ici dans un lit d'hôpital à Madrid.
Théo: Wesh c'est quoi les bleus sur ses bras ?
Antoine: Je sais pas moi, dit-il avec une voix énervée.
Ça me stresse de ne pas pouvoir comprendre ce qu'ils disent. Je décide donc d'ouvrir les yeux et de leur montrer que je suis réveillée et bien vivante. Ils sont dos à moi, je me mets assise dans mon lit pour être plus confortable. Théo fait un signe de la tête à Antoine pour qu'il se retourne.
Antoine: Ça va ?, dit-il inquiet.
Je lui fais signe que oui, pour l'instant je n'ai pas la force de parler.
Antoine: Attends on va appeler l'infirmière, dit-il en se dirigeant vers la porte.
Silvana: NON !
Il se retourne d'un seul coup, étonné puis referme la porte.
Antoine: Pourquoi ? C'est pour ton bien.
Silvana: Je-je ne veux pas. On peut partir ?
Il fronce des sourcils puis regarde son frère qui hausse les épaules. Il s'asseoir sur la chaise à côté de lit puis de passe la main dans les cheveux. Il a l'air énervé, et tout ça c'est de ma faute.
Silvana: An-Antoine je suis désolée, dis-je en le cherchant du regard. Appelle une infirmière si tu veux.
Antoine: Ok, dit-il en repartant vers la porte.
Silvana: Mais à-euh à une condition.
Il me regarde avec cette expression genre "Vas-y dis toujours".
Silvana: Je sors après qu'elle soit venue.
Puis il part, me laissant seule avec Théo qui est sur son portable.
Silvana: Théo ?
Théo: Yup c'est moi !
Silvana: Tu peux me rendre un service ?
Théo: Oui, dit-il soupçonneux.
Silvana: Tu peux aller me chercher à manger s'il te plait ? Je te rembourserait t'inquiète pas. Et prends ce que toi t'aime pour que je goûte, dis-je en souriant.
Théo: C'est comme si c'était fait !, dit-il en courant vers la porte et sortant en vitesse.
Ce qui me fait éclater de rire. La porte s'ouvre alors sur Antoine et l'infirmière, je perds mon sourire. Antoine, lui, me sourit mais il s'inquiète, ce se voit dans son regard.
Infirmière: Ça va ?, dit-elle tout sourire et en prenant ma main.
Je regarde ce qu'elle fait.
Silvana: Ça pourrait aller mieux.
Infirmière: Bon alors, vous avez eu 4 points de sutures, donc pour l'instant vous ne pourrez pas trop utiliser votre main gauche. On se revoit dans 1 mois et demi pour enlever tout ça. Maintenant, il faut que vous passiez à l'accueil pour signer quelques documents et vous pourrez partir.
Je regarde Antoine en souriant.
____________________- C'est quoi les bleus sur ton bras ?, dit-il en prenant mon bras.
Silvana: Euh-non c'est rien, je-je me suis fais ça au foot, dis-je en les cachant.
Je veux croire que je me suis fait ça au foot, mais non je sais très bien que c'est faux. Mais je ne veux pas lui dire tout ce qu'il se passe. Je ne veux pas passer pour la fille faible qui se laisse faire. Les larmes montent mais j'essaye de les retenir.
Antoine: Mais tu sais je ne vais pas te juger, dit-il en me regardant.
Ils disent tous ça mais quand ils sauront ma situation il seront là, il ne sauront pas quoi faire à part appeler la police ou me consoler. Ils ne m'aideront même pas.
Silvana: Non je-je peux pas, je suis désolée Antoine, dis-je en le faisant lâcher mon bras.
Il souffle puis me prend dans ses bras, je mets ma tête sur son torse. Plus ça va plus c'est difficile de contenir mes larmes. Si je commence à parler, je ne pourrais plus m'arrêter et dire des choses que Tiago m'a interdit de dire.
Antoine: Je suis pas aveugle, ni con tu sais.
Silvana: Ce-c'est pas contre toi mais j'ai-je peux pas, dis-je en commençant à pleurer.
Antoine relève ma tête puis sèche mes larmes avec sa main. Il me sourit, je lui réponds d'un timide sourire.
Antoine: Hey, pourquoi tu pleures ? Je veux pas te forcer.
Je ne sais pas quoi faire, lui dire ou me taire et continuer à vivre dans cette situation, quitte à en mourir.
Silvana: Tu me promets de rien dire.
Il commence à froncer les sourcils.
Antoine: Je-oui mais il se passe quoi ?
Silvana: Il-euh il s'appelle Tiago.. Il a 3 ans de plus et-euh bah ça fait 1 an qu'on est ensemble. Je l'aime mais.. Mais il-il a changé depuis euh 6 mois je crois, tu-euh je suis désolée je ne sais pas trop. Il s'énervait pour rien, il-il m'insultait, mais je... Je pensais que c'était passager et quand j'allais rentrer de mes déplacement il serait le Tiago d'avant. Mais non. Comme une conne j'ai eu de l'espoir. Mais il était tout le temps énervé, jamais là le soir, il avait des trucs à régler. Et moi je le croyais. Je ne sais pas ce qu'il pense de moi parce qu'il ne montre jamais ses émotions. Et quand monsieur a envie il va s'en faire une autre. J'essaye d'être là meilleure à ses yeux, être là seule qu'il regarde, la seule dont il ait envie. Mais tout ce que je vous dans ses yeux c'est de la colère. Maintenant il me fait peur, j'ai la boule au ventre à chaque fois que j'arrive devant ma maison. Et je crois que le pire dans tout ça c'est qu'il m'éloigne de ma famille. Neymar le déteste et il s'éloigne. Mon frère Ilyess a coupé les ponts et je-j'ai peur Antoine que tu fasses pareil qu'eux. Je veux pas je veux plus que vous parties chacun votre tour à cause de lui, dis-je à bout de souffle en fondant en larmes dans les bras d'Antoine.
J'ai l'impression d'avoir un poids en moins sur mes épaules après ça. J'espère qu'il tiendra sa promesse, qu'il ne dira rien. Je lui fais confiance, je n'ai pas envie qu'il me déçoive lui aussi.