La huitième lettre : Espoir

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Cher Niall,

Je t'écris depuis mon lit. Je n'ai pas la force de retourner jusqu'à l'arbre –je n'en aurais plus jamais la force de toute manière. Mon monde n'est plus rien sans toi. Il n'en reste même pas une seule petite miette à la con qui pourrait faire repartir la flamme tel un appel d'air dans un incendie. Il n'y a plus rien, comme s'il n'y avait jamais rien eu.

Il m'arrive parfois de me demander si tu penses encore à moi, si tu souris en revoyant mentalement mon visage, ce que tu fais, si tu as mal ou si tu es mal. Je me demande souvent comment tu vas, ce à quoi tu penses, si j'ai encore ma place dans ton cœur, si je suis encore dans un coin de ta tête, si tu chantes parfois pour moi, si tu as déjà pleurer, si je te manque, si tu souviens de tous mes sourires, si tu te souviens de nos prises de becs, si tu te souviens de mes larmes, si tu regrettais quoique se soit dans notre relation, si tu regrettais notre rencontre, si tu étais passé à autre chose ou si tu remuais tout en toi, si tu avais des remords quand à notre rupture et la façon avec laquelle tu as mis un terme à tout ce qu'on avait construit, si tu avais encore des photos de moi sur ton téléphone et s'il t'arrivait de les regarder avec une larme au coin de l'œil ou avec tout l'indifférence du monde.

Les souvenirs, je les trouve tellement beaux tant qu'ils ne me pincent pas le cœur. Tu étais tellement beau dans mes souvenirs, dans ma mémoire. J'avais la plus belle des images de tout que l'on puisse avoir, l'image parfaite ; l'image de l'amour, le vrai, le véritable, le plus beau, celui qui sorte du lot, celui qui se met en avant, ce qui dépasse toutes les espérance, celui qui change les gens et surtout, celui qui te fait te sentir plus fort durant tout l'idylle mais te rend tellement mal quand ça se termine. L'idylle qui pourrait durer des années, bravés tous les interdits dans ta tête mais qui peut très bien se casser la gueule dans la seconde parce que contrairement à ce que l'on croyait, elle est fragile. La plus belle des histoires d'amour, durant toute une vie, est sûrement la plus fragile et les plus détruite à la base.

Je n'étais rien avant de te rencontrer. Je n'avais aucuns beaux souvenirs et j'étais gorgé de pensées noires. Mais tu m'as fais sortir de ma routine et de toute cette douleur que je ruminais en moi. Je ruminais toujours tout à l'intérieur de moi, je gardais toujours tout en moi. Je n'arrivais pas à faire autrement. Je gardais tout pour moi et je ruminais dedans, me laissant couler et tomber dans l'obscurité. Aussi, avec qui j'aurais pu en parler de tout cela ? J'étais toute seule, sans personne sur qui compter ; totalement seule, plongée dans ma solitude. J'aurais pu consulter un ou une psychologue, mais tu sais très bien comme ils et elles sont et tout ce que je pense d'eux. Je les déteste à vrai dire, comme la peste. Je ne peux pas les supporter et tu as très bien compris, lorsque tu m'avais une fois dit que je devrais peut-être aller en voir un et que j'ai commencé à péter un câble et que je t'ai fais la gueule pendant presque deux semaines ; juste pour une histoire de psy.

Je ne sais si tu te rends compte jusqu'où je serais capable d'aller pour tout et je suis sûre et certaine que personne ne pourra jamais m'égaler dans ce domaine, personne ne pourra jamais me dépasser ni même se retrouver au même niveau que moi ; faire tout ce qui est son possible pour te rendre heureux. Personne ne pourra me battre à ça, personne. Je suis la plus forte, la plus grande et je ne me laisserais pas marcher sur les pieds sauf que tu es sûrement passé à autre chose, sauf que tu as tourné la page alors que je suis carrément retournée au début du livre parce que la fin ne me plaisait pas, la fin n'était pas comme je le désirais, la fin n'était pas comme je voulais, la fin n'était pas celle dont je rêvais silencieusement, la fin n'était pas celle qu'il aurait fallut avoir.

Je serais capable de n'importe quoi, pour tes beaux yeux, pour te voir sourire avec ou sans les étoiles dans les yeux –même si je ferais plus d'efforts pour que tu ais des étoiles dans les yeux. Je ferais tout ce que tu voudras, autant que le voudras sans pour autant dépasser mes limites. Tu sais tout autant que moi que mes limites sont assez restreintes, qu'elles sont petites et qu'on peut facilement aller jusqu'à elles sans vraiment faire beaucoup de choses. Pourtant, je pourrais les repousser, juste pour te faire plaisir mais je suis humaine et repousser mes limites continuellement, toujours plus loin. Je ne pourrais pas le faire, tout le temps. Mes limites ont eux-mêmes leurs limites et je dois avouer, que je viens juste de le réaliser, alors que je suis prête à tout pour moi, je ne pourrais faire tout ce que je voudrais parce que j'ai des limites, que je ne suis pas capable de tout, que je suis une humaine.

Je suis une humaine, Niall, une humain. Je suis sombre, dure, glaciale, réservée, timide, détruite, perdue, blessée, déchirée, anéantie et pourtant, malgré tout, mon cœur continue de battre. Tout est détruit autour de moi, il n'en reste plus que des miettes et des cendres et pourtant mon cœur continue de battre. Je crois que ma vie ne se réduit plus qu'à cela, n'est symbolisée que par cela, qu'elle ne se limite plus qu'à cela ; à mon rythme cardiaque. Tant que mon cœur tiendra le coup, qu'il continuera de battre dans ma poitrine, je continuerais d'être en vie. Mais je ne continuerais pas forcément de vivre, puisque les seules fois où j'ai sentie que je vivais, c'était auprès de toi.

Je ne vis plus, je n'ai jamais vraiment vécu autre qu'avec toi. Je survis plutôt. Je survivais avant de te rencontrer, j'ai vécu pendant que j'étais avec toi et maintenant, je survis à nouveau. Je doute que tu saches ce que c'est que de survivre ; subir le monde comme ce n'est pas permis, ne jamais voir le bout du tunnel, soupirer en croyant que les choses vont changer, avoir le cœur lourd tout le temps, des pensées noires qui flottent et s'entrechoquent dans ta tête, être plonger dans une solitude douce et attirante mais qui est tout aussi malsaine et délirante, être plonger dans le noir jusqu'à devenir fou et désespéré, ne jamais croire et ne jamais espérer, avoir tout perdu et n'être plus rien du tout et n'avoir plus que des miettes et des cendres de son propre monde qu'on avait essayer de bâtir mais qui c'était fracasser la gueule tel un petit château de sable face à tsunami.

Les perles salées coulent sur mes joues lentement et les souvenirs ressurgissent toujours plus fortement, plus puissamment. J'ai envie que tu me prennes dans tes bras, maladroitement comme pour les premières et si tendrement comme pour les dernières fois. Je t'en supplie, Niall, viens vers moi et fais moi au moins un putain de câlin. Je ne te demande pas la Lune, elle est trop belle dans le ciel que pour être déplacer. Tu es trop beau que pour un jour te retrouver dans le ciel. Tu es trop beau que pour être blessé, que pour avoir mal, que pour être mal, que pour rejoindre le ciel, que pour t'éteindre un jour. Tu dois durer le plus longtemps possible, tu dois être comme une pile « Duracel » ; te recharger mais ne jamais rendre l'âme. Tu dois te battre parce que si tu ne le fais pas, déjà personne ne le fera à ta place et puis, ce serait con qu'une lumière comme la tienne finisse par lâcher.

Niall, tu es important des filles et des garçons de tout âge partout dans le monde entier. Je t'en prie, tiens le coup, pas pour toi ni même pour moi, mais pour eux. Tu as imaginé, seulement une fois dans ta vie depuis que tu es célèbre, ce que cela ferait si tu venais à mourir ? Tu ne t'es jamais demandé les dégâts qui en découleront. Des fans, des « directioners » plus précisément, elles feront quoi sans toi dans le groupe ? Elles feront quoi sans toi ? Puis, les autres membres, ils feront quoi ? Ils seront quoi ? Ils ne seront sûrement plus rien parce qu'ils vont perdre leur meilleur ami et, crois-moi si tu veux, mais je sais ce que c'est. Imagine-toi une seule seconde les répercussions que cela aurait sur le monde entier, sur toute une population et peu importe la langue qu'elle parle ou sa culture ou encore sa religion. Niall, tu es l'un des piliers de ce monde et tu ne t'en rends même pas compte.

-Jersey

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Musique ; Hanging Tree - L.E.J [Cover]




Dear Niall//n.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant