Prologue

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Mia... Ce que je peux aimer ce prénom!

Je souris comme une idiote : ce que je peux être niaise!

Aujourd'hui, ma merveilleuse petite-amie revient de son voyage scolaire d'Italie : ce qu'elle en a de la chance!

J'aurai tellement voulu y aller avec elle mais mon père n'a pas voulu que j'y aille (beaucoup trop protectif, il a peur de ce qu'il pourrait m'arriver là-bas...). Mais bon je compte bien y aller plus tard avec elle, en amoureuses! En fait je veux faire le tour du monde à ses côtés!

J'ai toujours rêver de voir Londres pour le fameux Big Ben, ces drôles de gardes avec leur genre de pompons noir sur la tête : avec Mia on s'amuserait à leur faire des grimaces histoire de tester leur sérieux, on goûterait leur traditionnel thé et leur petit pois sucré (ce qui est bizarre, avouons-le!) en prenant exprès un très mauvais accent brittish!

Manger toutes sortes de sushis, makis et autres au Japon, y acheter la plus grande boutique de mangas (bien sûr c'est un rêve ahah!) ; mais aussi découvrir ensemble les paysages les plus fous, les plus incroyables de la Nouvelle-Zélande (elle avait flasher dessus en regardant le nouveau clip de Justin Bieber "I'll show you" : elle adore cette chanson! Avant son départ pour l'Italie, elle me l'avait fait écouter de nombreuses fois et au bout d'un moment j'en avais eu marre mais deux semaines sans elle et je l'ai réécouter par sa faute parce que elle me manquait et que c'était en quelque sorte un moyen de me rapprocher d'elle...).

J'aimerai faire un bain de minuit avec elle dans les chutes du Niagara; qu'on se prenne en photo avec le polaroid (que je lui avait offert pour ses 14 ans quand nous n'étions encore que deux amies) devant le Grand Canyon afin d'avoir directement le cliché dans les mains, souriantes devant celui-ci.

J'aimerai qu'on se fasse goûter nos pâtes respectives sur la charmante place de Volterra en Toscane avec pour compagnon le soleil brûlant infiltrant nos pores, lunettes de soleil au rendez-vous; et j'aimerai enfin l'emmener à Paris (elle qui en rêve depuis le jour où je lui ai montrée des photos de mon voyage en famille là-bas trois ans plus tôt) pour Noel pour qu'elle puisse enfin dévaliser les Galeries Lafayette comme elle adore le dire avec un accent français des plus adorables : j'imagine quelques flocons de neige tombant doucement dans ses beaux cheveux blonds ondulés, ses yeux gris reflétant les décorations toutes plus lumineuses les unes que les autres au-dessus de nous, sa belle bouche rouge cerise s'ouvrir sous l'admiration à la vue du plus haut et magnifique sapin jamais vu...

Je lui ferai bien évidemment la visite de la Tour Eiffel (sinon à quoi bon venir à Paris si ce n'est pour ne pas voir le monument phare) : on y monterait tout en haut à la nuit tombée pour que l'on puisse l'a voir briller, et ses yeux avec. Je l'a regarderai avec cet air que j'ai depuis que j'ai compris que j'étais tombée amoureuse, je lui ferai un baise-main sans oublier le fameux French kiss (comme on dit) et enfin nous nous baladerions sur les Champs-Elysées (là encore je l'entend le prononcer d'un français parfait...) main dans la main, se moquant des gens qui nous jugeraient, pour enfin lui demander sa main devant plein de monde nous applaudissant (si elle accepterait bien sûr! Autrement j'aurai tellement honte que j'irai probablement me jeter dans la Seine ah ah!).

Et timide comme elle est, elle aurait (en plus de son petit nez rouge dû au froid) les joues teintées de rose; gênée mais heureuse (enfin je l'espère du moins!)

Alors oui, tout ça n'est que songe mais je compte bien faire tout mon possible pour que mes fantasmes deviennent un beau jour réalité!

Je m'en vais d'ailleurs chercher la source de ces rêves : j'enfile donc mes bottines, mon bonnet (que j'ajuste bien avec ma mèche qui commence à devenir un peu trop longue) et mon manteau avec bien entendu mon téléphone dans une des poches et en oubliant pas l'écharpe de ma belle pour la lui rendre (oui j'ai dormi avec durant les deux semaines de son absence... Un problème?) et sort de l'appartement en faisant attention de bien fermer à clé, mon père étant au travail alors qu'on est samedi et qu'en plus les fêtes de Noel approchent à grand pas.

Je marche d'un pas pressé vers ma voiture garée un peu plus haut dans la rue, l'écharpe de Mia à la main. Arrivant devant la mini-cooper bleu foncé, je constate, en insérant les clés dans la serrure que le givre s'est emparé d'elle. Je souffle alors successivement sur celle-ci et sur les clés et voyant que ça a un peu dégelé, j'en profite pour l'ouvrir. Je m'y engouffre et me dépêche de mettre le chauffage presque à fond sachant pertinemment que Mia est une vraie frileuse!

Je dépose ensuite l'écharpe sur le siège passager, allume la radio et souris à l'entente de la chanson tout en démarrant : "I'll show you"... Elle le fait exprès ou quoi? A croire qu'elle veut me "saouler" alors que je m'apprête à la retrouver, comme pour me dire qu'elle aussi est pressée de me revoir. Ce doit être un signe!

- "Wow le froid te monte à la tête, ma grande!" pensais-je.

Je rigolais légèrement à cette pensée et prenait la route direction le lycée (puisque c'est ici que le car s'arrête, ce qui est normal) en chantonnant et tapant mes doigts en rythme sur le volant. Je m'arrêtai à un feu rouge et regardai l'heure sur le tableau de bord : 16h08. Or son car arrive aux environs de 16h45, et je suis déjà à mi-chemin!

- "Ah bah elle sera fière de moi : première fois en 5 ans que j'arrive non pas à l'heure mais en avance!"

Oui je ne suis pas ce qu'on appelle une fille ponctuelle ah ah! Mais aujourd'hui c'est différent : elle m'a manquée au point que je fredonne du Justin Bieber (moi!) et au point où je n'ai même pas regarder l'heure avant de partir, pressée de retrouver ses bras, ses yeux, sa bouche... Et son sourire si spécial. Qui, (pardonnez le cliché absolu) vous réchauffe instantanément le coeur!

Je vois que le feu est encore rouge (ce qui ne m'étonne pas : il est toujours long celui-là) alors j'en profite pour faire une petite retouche maquillage à l'aide du petit miroir installé entre les deux sièges. Une fois fini, je jette un oeil à l'écharpe, l'attrape tout en prenant une grande inspiration, fermant, sans m'en rendre compte,les yeux. Quand...

- "Oh bouge ta caisse gonzesse!" crie le conducteur de derrière, vitre baissée, agitant ses mains.

Je me dépêche alors de redémarrer et fait tomber malencontreusement l'écharpe par terre, du côté passager.

- "Merde..." dis-je, voyant qu'elle était presque hors d'atteinte.

Soudain, mon portable sonna -comme si c'était le moment!- je le sortis tout de même de ma poche en gardant les yeux rivés sur la route et, regardant d'un oeil, je le branchai sur la prise spéciale téléphone, Ipod etc, et activai le haut parleur.

- "Allô? C'est qui? Je suis un peu occupée là..."

- "All... oooo? Allô? Jenny?!"

Je reconnaissai directement la voix :

- "Chloé, c'est toi? Qu'est-ce que t'as? Je suis au volant,ma belle. Ca peut pas attendre?"

Un petit grésillement se fit entendre. Rah foutu connexion de merde!

Attendant que le problème se rétablisse, je continuai de conduire doucement mais prudemment parce que je tentais en vain de ramasser l'écharpe de Mia.

La tête dépassant à peine le pare-brise, la connexion fut rétablie et je pus entendre mon interlocutrice dire d'une voix étonemment calme :

- "Jenny, tu ferai mieux de venir vite sur la route A61. Le car a eu un accident. ON a eu un accident! J'étais avec Mia mais je ne l'a trouve pas : je fais tout pour l'a chercher mais avec les débris...".

Et là tout se passa vite : le choc, la prise de conscience, les klaxons fusant de partout, une tête se cognant au tableau de bord, un pare-brise éclaté et une voiture perdant le contrôle.


If I could fly...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant